Announcement

Collapse
No announcement yet.

Conférence: Le Printemps Arabe Et Les Chretiens: Opportunite Ou Mena

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Conférence: Le Printemps Arabe Et Les Chretiens: Opportunite Ou Mena

    Conférence - débat : LE PRINTEMPS ARABE ET LES CHRETIENS : UNE
    OPPORTUNITE OU UNE MENACE ?
    Les chrétiens de Syrie demandent une sécurité physique

    La conférence-débat sur les chrétiens de Syrie a eu lieu le mercredi
    13 février au Sénat français. Evoqué pour la première fois en France,
    loin des clichés, il s'agissait d'un événement de grande envergure,
    évoquant la situation complexe des chrétiens, leurs positions diverses
    et leur sécurité physique pour leur maintien en Syrie. La conférence a
    rassemblé des parlementaires, de membres de la diaspora
    assyro-chaldéennesyriaque, des associations d'opposants syriens, des
    organisations arméniennes et chrétiennes. Au total, près de 70
    personnes avaient répondu présent à cet événement. Loin des clichés et
    des discours partisans qui pullule le net, la conférence - débat « Le
    printemps arabe et les chrétiens : une opportunité ou une menace ? »
    tenue le 13 février 2013 au Sénat a permis de sensibiliser l'opinion
    publique et politique à la situation difficile des chrétiens de Syrie,
    plongés malgré eux, dans un conflit complexe sans précédent, qui
    compte déjà plus de 20.000 morts dont une centaine de chrétiens. Des
    Syriens chrétiens venus spécialement à la conférence pour évoquer la
    réalité de leur situation et leur position, loin des amalgames
    occidentaux, prétendant que les chrétiens soutiendraient le régime de
    Bachar et que l'opposition serait uniquement composée d'islamistes
    soutenue par les monarchies du Golfe. Les différents intervenants ont
    démontré que la réalité du pays est bien plus complexe et l'opposition
    beaucoup plus diverse.

    Organisée par l'Institut Assyro-chaldéen-syriaque et l'European Syriac
    Union, sous le haut patronage de Mme le Sénateur Christiane
    Kammermann, la conférence a réunis près de 70 participants et
    intervenants.

    Parmi eux :

    Bassam Ishak, Said Malki et Randa Kassis, des militants chrétiens
    syriens opposants à Bachar al-Assad.

    Des parlementaires et ambassadeur, dont la sénatrice Mme Christiane
    Kammermann (marraine de l'événement) ; Mme Bariza Khiari, sénatrice de
    Paris & Vice-présidente du Sénat ; Adrien Gouteyron, ancien sénateur
    chargé d'un rapport du les chrétiens d'Orient ; Eric Chevalier,
    ambassadeur français en Syrie ; et bien d'autres. Des membres de la
    diaspora assyro-chaldéenne-syriaque et arménienne.

    Des associations chrétiennes dont le Père Pascal Gollnisch, président
    de l'Oeuvre d'Orient ; Jean Dufour de Christian Solidarity, Des
    organisations de soutien à la Syrie, dont France-Syrie Démocratie
    représenté par le docteur Jacques Bérès.

    Riche en débat, la conférence a surtout permis de comprendre la
    diversité des positions des chrétiens en particulier des
    Assyro-chaldéen-syriaques en Syrie. Les intervenants et les
    participants ont pu faire part de la situation complexe auxquelles
    sont confrontées ces populations, de leurs différentes positions
    vis-à-vis du conflit, et de leurs demandes.

    Des chrétiens sous représentés dans les principaux groupe d'opposition
    Animé par Agnès Ide, présidente de l'Institut
    Assyro-chaldéen-syriaque, la première table ronde a débuté avec les
    témoignages de Bassam Ishak et Said Malki, chrétiens syriaque,
    fervents opposants au régime de Bachar Al-Assad. Les deux intervenants
    ont insisté sur la situation difficile des chrétiens : pris entre
    deux feux, d'un côté le régime de Bachar Al-Assad, qui assassine ses
    opposants, bafoue les droits ethniques et culturels des chrétiens, et
    de l'autre côté des groupes d'opposition diverses dont une branche
    islamiste, jusque là minoritaire mais prenant de l'ampleur à mesure
    que le conflit perdure, qui s'attaque aux chrétiens du fait de leur
    appartenant religieuse. Bassam Ishak, président du Conseil national
    syriaque de Syrie, a fustigé le comportement des principaux groupes
    d'oppositions vis à vis des chrétiens : Ils sous-représenteraient
    volontairement les chrétiens dans un éventuel futur gouvernement alors
    qu'ils constituent entre 7 à 10% de la population syrienne. Pour lui,
    il s'agit tout simplement d'une ruse déjà utilisée par le régime de
    Bachar Al-Assad et désormais repris par les groupes d'oppositions. Un
    conflit aux enjeux complexes L'opposante syrienne Randa Kassis,
    présidente du « Mouvement pour une Société Pluraliste », a évoqué les
    divisions internes des opposants notamment entre kurdes et rebelles
    islamistes dont les intérêts divergent. En effet, les Kurdes veulent
    une autonomie dans le nord-est de la Syrie. En général, les Syriens se
    battent pour avoir plus de droits au sein des groupes d'oppositions,
    composés eux même de membres ayant des positions et des intérêts
    différents. Ajoutons à cela, l'existence d'une influence étrangère, un
    des points évoqué au cours de la conférence par l'ambassadeur de
    France en Syrie : « Les Français veulent que les Russes changent de
    positions sur le régime. Les deux États sont contre l'islamisation »,
    selon M. Chevallier.

    L'insécurité et le manque de gouvernance locale est un des problèmes
    de ce conflit. M. Eric Chevallier l'a affirmé : « il y a un vide de
    gouvernance et un manque de sécurité. Les Français ont été les
    premiers à dire qu'il fallait structurer le gouvernement et proposer
    une dynamique de renforcement locale » a déclaré l'ambassadeur de
    France en Syrie. Une reconnaissance culturelle des chrétiens
    Assyro-chaldéen-syriaques

    Au delà des souffrances causées par le banditisme, l'islamisme et les
    intérêts kurdes, les intervenants chrétiens syriens ont insisté sur le
    désir de reconnaissance de leur identité et de leur maintien sur leur
    terre ancestrale en Syrie

    Bassam Ishak, président du Conseil national syriaque de Syrie, a
    rappelé combien l'identité des Assyro-chaldéen-syriaques a été
    longtemps bafouée en Syrie. Et beaucoup de chrétiens ont préféré se
    dire arabe pour éviter tous problèmes avec le pouvoir central, tenu
    par le parti panarabiste Ba'as. Said Malki, vice-président de l'Union
    des Syriaques de Syrie, espère une Syrie nouvelle en paix où les
    chrétiens auront pleinement leur place. Il demande une reconnaissance
    entière de l'identité des Assyro-chaldéen-syriaques comme peuple
    araméophone, ainsi qu'une libre pratique de leur culture et de leur
    religion en Syrie.

    L'Église plaide pour le maintien des chrétiens en Syrie Le père Pascal
    Gollnisch, président de l'Oeuvre d'Orient, une association catholique
    venant en aide aux chrétiens orientaux, a rappelé les conditions
    terribles de familles syriennes déplacées de force et du risque de
    voir revenir le syndrome irakien pour les chrétiens : une émigration
    croissante et définitive des chrétiens vers l'étranger. Il a insisté
    sur l'importance de la présence chrétienne au Moyen-Orient : « Les
    chrétiens joue un rôle considérable en Orient tant sur le plan social,
    culturel et religieux. Si ces minorités venaient à disparaitre, cela
    générerait des conflits entre pays du Nord et du Sud. Il faut garder
    un équilibre spirituel essentiel », a-t-il déclaré. La position de la
    France : une structure globale intégrant toutes les minorités
    syriennes Contrairement aux idées reçues et largement diffusées selon
    lesquelles l'ensemble des chrétiens syriens soutiendraient le régime
    de Bachar al-Assad, M. Eric Chevallier, ambassadeur de France en
    Syrie, a insisté sur la participation active dans les divers groupes
    d'opposition des minorités chrétiennes pour maintenir leur présence en
    Syrie. D'ailleurs, M. Eric Chevallier avait personnellement aidé des
    opposants chrétiens à fuir la Syrie en 2011, comme M. George Sabra.
    Installé à Paris, ce dernier est aujourd'hui président du Conseil
    national syrien, principal groupe d'opposition. Il a déclaré
    comprendre et respecter les craintes « Il y a des angoisses et de la
    peur chez les chrétiens de Syrie », ajoutant « que le seul moyen de
    sortir de cette révolution, était dans la structuration d'une
    politique alternative car le régime de la famille Al-Assad tombera à
    un moment ou à un autre ».

    Quelles solutions ?

    Randa Kassis : une solution politique avec le Régime de Bashar Al-Assad

    Après deux ans de conflit et une opposition divisée, la militante
    syrienne Randa Kassis propose un désarmement des deux camps et un
    compromis international avec une présence des casques bleus en Syrie :
    « Il faudrait revenir vers une solution politique avec le régime de
    Bachar Al-Assad. Le conflit a fait beaucoup trop de victimes ». Une
    position réfutée par l'ambassadeur de France en Syrie qui précise que
    Bachar Al-Assad refuse toutes négociations avec une opposition qu'il
    considère comme terroriste.

    Saïd Malki : une protection militaire des chrétiens Said Malki,
    vice-président de l'Union syriaque en Syrie, a insisté sur la
    vulnérabilité les chrétiens en particulier, les
    Assyro-chaldéen-syriaques de Syrie. Contrairement aux musulmans, les
    chrétiens ne reçoivent aucune aide et n'ont aucune protection
    militaire. M. Malki dénonce ainsi : « Tous les groupes sont armés par
    différents États. Les Kurdes reçoivent de l'aide militaire du
    Kurdistan irakien, les sunnites sont soutenus par les monarchies du
    Golfe et les Alaouites sont armés par l'Iran. Les chrétiens ne sont
    pas protégés. Personne ne les soutient. », tout en précisant que « le
    but des chrétiens n'est pas d'attaquer mais simplement de se défendre
    en cas d'attaque ».

    L'Union des Syriaques de Syrie, organisation composée
    d'Assyro-chaldéen-syriaques de Syrie,opposant au régime de Bachar
    Al-Assad, a récemment mis en place un conseil militaire visant à
    protéger les populations chrétiennes du nord est de la Syrie, visées
    depuis quelques mois par des attaques et des enlèvements. Venu
    spécialement de Syrie, Said Malki, a demandé qu'une telle aide puisse
    également parvenir aux chrétiens par la France. Une demande refusée et
    critiquée par l'ambassadeur de France en Syrie et le directeur de
    l'OEuvre d'Orient. Même s'il comprend la situation difficile des
    chrétiens, le Père Pascal Gollnisch, directeur de l'OEuvre d'Orient a
    exprimé son inquiétude quant à un éventuel aide militaire aux
    chrétiens de Syrie : « Ils doivent poursuivre leur rôle
    d'évangélisation ». M. l'Ambassadeur Eric Chevallier conçoit la
    volonté des chrétiens Assyro-chaldéen-syriaques de s'armer pour se
    protéger mais il a affirmé qu'une aide éventuellement exclusive de la
    France aux chrétiens serait « contre productive ». « Nous voulons
    éviter que les islamistes pensent que la France arme les chrétiens »
    a-t-il déclaré. Il a plutôt conseillé aux Assyro-chaldéen-syriaques de
    s'intégrer dans des groupes militaires plus large englobant des
    syriens musulmans et chrétiens. Et il finit par reconnaître que «
    L'aide que la France peut apporter aux chrétiens de Syrie reste
    modeste ».

    En conclusion

    Après plusieurs heures de débat, Agnès Ide, présidente de l'Institut
    Assyro-chaldéen-syriaque (I.A.C.S), a conclu la conférence. Elle a
    exprimé son inquiétude quant à une éventuelle répétition du syndrome
    irakien risquant par là de faire disparaître le peuple
    Assyro-chaldéen-syriaque sur ces terres ancestrales ; et à réduire au
    silence toute demande de protection spéciale pour les chrétiens.
    L'I.A.C.S a donc proposé : la création d'un groupe de parlementaires
    français qui soutiendrait les demandes des Assyro-chaldéen-syriaques
    et plus largement des chrétiens d'Orient dans les instances nationales
    et internationales, notamment sur le maintien de ses populations sur
    leur terre ancestrale et sur la reconnaissance ethnique des
    Assyro-chaldéen-syriaques comme un peuple à part entière.

    Riche en débat, la conférence a permis de faire réagir un public
    fortement préoccupé de la situation sur place en particulier sur la
    présence de plus en plus importante d'islamistes dans les groupes
    d'opposition et l'aide apportée par la Turquie.

    dimanche 3 mars 2013,
    Stéphane ©armenews.com

Working...
X