Aujourd'hui en France
Samedi 2 Mars 2013
« Mon énergie, ce sont mes colères »
Propos recueillis par Éric Bureau et Sylvain Merle
Charles Aznavour, 88 ans
« J'ai une extinction de voix, s'excuse-t-il en nous accueillant.
C'est la première fois que ça m'arrive... » A part ça, Charles
Aznavour, qui fêtera son 89e anniversaire en mai, pète le feu.
Instigateur, coprésentateur et chanteur dans « Hier encore » (ce soir
à 20h45 sur France 2), vibrant hommage à la chanson française qui
avait attiré en septembre près de 4,2 millions de téléspectateurs, il
évoque mille projets.
Vous voilà homme de télé?
CHARLES AZNAVOUR. Non, mais homme d'idées, oui. A part « The Voice »,
ce que je vois à la télé ne me plaît pas. Dans « Hier encore », j'ai
envie de faire entendre au public les grandes chansons qu'il aime tout
en lui faisant découvrir des chanteurs qu'on ne voit jamais comme Yves
Jamait.
C'est vous qui faitesle programme?
Les chansons viennent des longues listes que je fais à la maison. Et
pour les chanteurs, je propose aussi. Sans a priori. Je ne veux pas
que les jeunes artistes soient victimes des mêmes a priori que moi.
Mais vous n'en souffrez plus...
Vous voulez rire!? Je serai toujours le petit Arménien fils d'un
immigrant... Mais je les emmerde.
Vous travaillezsur un nouvel album?
J'ai composé 70 chansons. Ce sera de la vraie chanson française, avec
des thèmes qui me sont chers comme l'amour. Rien de politique...
Vous ne voulez pas fêter vos 90 ans sur scène?
Ça, je le laisse aux jeunes, comme Johnny (il rit). Si cela arrive, ce
sera le fait du hasard. Mon ge n'a pas d'importance.
Vous allez bientôt chanter à Bahreïn et à Moscou.Aucune date en France?
Je fais attention à mettre trois ans entre chaque passage dans une
ville. Et puis, j'ai plein d'autres projets. Je vais bientôt à New
York pour la nouvelle version de « Vive la vie », que j'avais créée en
2000 à Londres, autour de la vie de Toulouse-Lautrec. Je monte aussi
une comédie musicale en France, « Ma vie de femme ».
On ne vous arrête plus?
Et j'écris deux bouquins! Le troisième et dernier tome de mon
autobiographie et, pour la première fois, un roman. J'adore
travailler...
Quel est votre quotidien?
J'ai une vie de famille, je ne cours pas le guilledou. Il y a un
moment où il faut savoir s'arrêter. J'ai eu une vie saine. Je ne me
suis jamais drogué, j'ai évité les excès, je mange peu, surtout le
soir. Une banane, un yaourt. Et j'aime bien rester chez moi.
La famille est essentiellepour vous...
Elle l'a toujours été. Je vis avec ma femme depuis près de cinquante
ans et notre ménage est serein. Mes enfants et petits-enfants sont
très présents. Nous allons ensemble à des concerts, en vacances. Nous
avons traversé récemment la Thaïlande, la Chine, le Cambodge et je
vais bientôt visiter l'Espagne avec mon fils.
Où puisez-vousune telle énergie?
Dans mes colères. Je ne décolère jamais, je suis un emmerdeur. La
politique, mon métier m'apportent tous les jours des raisons de me
mettre en colère. Mais je ne suis pas méchant...
Comment expliquez-vous que votre génération soit toujours sur le
devant de la scène?
Parce que nous n'avons rien eu de tout cuit. Tout ce que nous
voulions, nous sommes allés le chercher sans aide... Nous avons connu
la guerre, la Résistance, le danger, cela nous a donné une énergie de
survie.
Samedi 2 Mars 2013
« Mon énergie, ce sont mes colères »
Propos recueillis par Éric Bureau et Sylvain Merle
Charles Aznavour, 88 ans
« J'ai une extinction de voix, s'excuse-t-il en nous accueillant.
C'est la première fois que ça m'arrive... » A part ça, Charles
Aznavour, qui fêtera son 89e anniversaire en mai, pète le feu.
Instigateur, coprésentateur et chanteur dans « Hier encore » (ce soir
à 20h45 sur France 2), vibrant hommage à la chanson française qui
avait attiré en septembre près de 4,2 millions de téléspectateurs, il
évoque mille projets.
Vous voilà homme de télé?
CHARLES AZNAVOUR. Non, mais homme d'idées, oui. A part « The Voice »,
ce que je vois à la télé ne me plaît pas. Dans « Hier encore », j'ai
envie de faire entendre au public les grandes chansons qu'il aime tout
en lui faisant découvrir des chanteurs qu'on ne voit jamais comme Yves
Jamait.
C'est vous qui faitesle programme?
Les chansons viennent des longues listes que je fais à la maison. Et
pour les chanteurs, je propose aussi. Sans a priori. Je ne veux pas
que les jeunes artistes soient victimes des mêmes a priori que moi.
Mais vous n'en souffrez plus...
Vous voulez rire!? Je serai toujours le petit Arménien fils d'un
immigrant... Mais je les emmerde.
Vous travaillezsur un nouvel album?
J'ai composé 70 chansons. Ce sera de la vraie chanson française, avec
des thèmes qui me sont chers comme l'amour. Rien de politique...
Vous ne voulez pas fêter vos 90 ans sur scène?
Ça, je le laisse aux jeunes, comme Johnny (il rit). Si cela arrive, ce
sera le fait du hasard. Mon ge n'a pas d'importance.
Vous allez bientôt chanter à Bahreïn et à Moscou.Aucune date en France?
Je fais attention à mettre trois ans entre chaque passage dans une
ville. Et puis, j'ai plein d'autres projets. Je vais bientôt à New
York pour la nouvelle version de « Vive la vie », que j'avais créée en
2000 à Londres, autour de la vie de Toulouse-Lautrec. Je monte aussi
une comédie musicale en France, « Ma vie de femme ».
On ne vous arrête plus?
Et j'écris deux bouquins! Le troisième et dernier tome de mon
autobiographie et, pour la première fois, un roman. J'adore
travailler...
Quel est votre quotidien?
J'ai une vie de famille, je ne cours pas le guilledou. Il y a un
moment où il faut savoir s'arrêter. J'ai eu une vie saine. Je ne me
suis jamais drogué, j'ai évité les excès, je mange peu, surtout le
soir. Une banane, un yaourt. Et j'aime bien rester chez moi.
La famille est essentiellepour vous...
Elle l'a toujours été. Je vis avec ma femme depuis près de cinquante
ans et notre ménage est serein. Mes enfants et petits-enfants sont
très présents. Nous allons ensemble à des concerts, en vacances. Nous
avons traversé récemment la Thaïlande, la Chine, le Cambodge et je
vais bientôt visiter l'Espagne avec mon fils.
Où puisez-vousune telle énergie?
Dans mes colères. Je ne décolère jamais, je suis un emmerdeur. La
politique, mon métier m'apportent tous les jours des raisons de me
mettre en colère. Mais je ne suis pas méchant...
Comment expliquez-vous que votre génération soit toujours sur le
devant de la scène?
Parce que nous n'avons rien eu de tout cuit. Tout ce que nous
voulions, nous sommes allés le chercher sans aide... Nous avons connu
la guerre, la Résistance, le danger, cela nous a donné une énergie de
survie.