Négationnisme en France : un journaliste lourdement condamné pour diffamation
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=71791
Publié le : 01-03-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - A ce jour, et grce au
lobbying de certains milieux économico-politiques franco-turcs, aucune
loi ne permet, en France, de poursuivre les négationnistes du génocide
arménien. Par contre, ceux qui - en dépit de leurs prises de position
- ne se reconnaissent pas dans la définition de "négationnistes", ont
toute latitude pour poursuivre en justice ceux qui les critiquent.
Alors que rien au cours de l'audience du 24 janvier dernier ne le
laissait présager (l'avocate générale n'ayant même pas requis de peine
à son encontre), Laurent Leylekian, ancien Directeur de publication du
journal `France-Arménie', vient d'être condamné le 28 février 2013 par
la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, à verser
4000 euros de dommages et intérêts à son accusatrice Sirma Oran-Martz,
ainsi que 4500 euros de frais de justice. Il a en outre été condamné à
payer une amende en sursis de 2500 Euros : Sirma Oran-Martz avait en
effet traduit en justice Laurent Leylekian pour diffamation, ce
dernier l'ayant traitée de négationniste dans un éditorial paru sur le
site du magazine France-Arménie (site aujourd'hui désactivé). Plus que
jamais ce jugement révèle la nécessité de protéger les descendants des
victimes du génocide arménien : la France peut-elle condamner ses
citoyens à la double-peine ? Ceux qui portent sur leurs épaules la
mémoire des 1 500 000 victimes arméniennes, exterminées suite aux
ordres de Talaat Pacha (le "Hitler" turc, ministre de l'Intérieur du
gouvernement Jeune-Turc au pouvoir dans l'Empire ottoman en 1915, sont
non seulement dans l'impossibilité de poursuivre les négateurs du
génocide arménien, mais ils sont, de plus, harcelés et poursuivis en
diffamation s'ils pointent du doigt les propos, faits et comportements
initiés en France, près de 100 ans après les faits, par le
négationnisme d'État d'Ankara. Souhaitons que la très bonne entente
juridico-policière franco-turque ne soit pas - en sous-mains - à
l'origine de ce verdict surprenant. Seule bonne nouvelle : ceux qui -
en décembre 2012 et janvier 2013 - ont hurlé à la mort de la liberté
d'expression lors des débats au Parlement et au Sénat concernant le
vote de la Loi Boyer pénalisant la négation des génocides reconnus par
la loi, vont pouvoir exprimer leur inquiétude face à cette
condamnation qui frappe un journaliste dans l'expression de sa
liberté... Le Collectif VAN vous soumet ci-dessous le Communiqué de
presse du Comité Laurent Leylekian, rendu public le 28 février 2013.
Communiqué de presse
Comité Laurent LEYLEKIAN
Le journaliste Laurent Leylekian condamné par la Justice française
Paris le 28 février 2013 Aujourd'hui, la 17ème chambre du Tribunal de
Grande Instance de Paris a condamné le journaliste Laurent Leylekian à
verser 4000 euros de dommages et intérêts à son accusatrice Sirma
Oran-Martz, ainsi que 4500 euros de frais de justice. Il a en outre
été condamné à payer une amende en sursis de 2500 Euros.
Sirma Oran-Martz avait traduit en justice pour diffamation Laurent
Leylekian pour l'avoir traité de négationniste dans un éditorial paru
sur le site alors en vigueur de France-Arménie. Laurent Leylekian est
l'ancien Directeur de publication du journal `France-Arménie' ; il a
été Directeur exécutif de la Fédération Euro-arménienne pour la
Justice et la Démocratie pendant une dizaine d'années.
L'éditorial, intitulé `Martz Attaque' était un clin d'`il à quelques
films de science-fiction tels « Mars attaque » ou autre « E.T» ; il
dénonçait les tentatives de négationnistes notoires du génocide des
Arméniens de vouloir imposer leurs convictions à la scène politique
française.
Le procès de Laurent Leylekian avait eu lieu à Paris le 24 janvier dernier.
Aujourd'hui, la sentance a choqué les observateurs et la Communauté
arménienne de France, en particulier en raison du déroulement du
procès, un fiasco pour Sirma Oran qui a avancé des arguments confus,
évasifs et souvent hors sujet, alors que Laurent Leylekian avait
exprimé des positions claires, fortes et convaincantes. Sirma Oran
avait poursuivi Laurent Leylekian pour l'avoir diffamé d'être une
négationniste, or tout au long du procès, elle a apporté elle-même
toutes les preuves de son négationnisme du génocide des Arméniens.
De plus, l'avocate générale n'avait pas requis de peine contre Laurent
Leylekian.
Aussi, aucun élément du procès ne laissait présager un verdict aussi
surprenant et injuste.
En tant que directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne pour
la Justice et la Démocratie à Bruxelles, Laurent Leylekian avait agi
pendant des années auprès de la Commission européenne et du Parlement
européen, afin de contribuer à intégrer le génocide des Arméniens dans
la liste des Crimes dont la négation devrait être poursuivie et
sanctionnée en Europe. Par suite, l'Union européenne avait en novembre
2008 adopté une Décision-Cadre sur ce sujet, préconisant le
rapprochement entre les législations et règlements des Etats Membres
sur les offenses, dont la négation des Génocides, qui doivent être
sanctionnées par des peines minimales d'un à trois ans
d'emprisonnement.
A ce jour, la France n'a pas intégré cette Décision-Cadre européenne
dans sa législation.
De ce fait, aujourd'hui, il y a dans la législation française un vide
juridique concernant le génocide des Arméniens, puisque, bien qu'ayant
reconnu le génocide des Arméniens en 2001, la France ne sanctionne pas
la négation de ce crime à ce jour.
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From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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Publié le : 01-03-2013
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - A ce jour, et grce au
lobbying de certains milieux économico-politiques franco-turcs, aucune
loi ne permet, en France, de poursuivre les négationnistes du génocide
arménien. Par contre, ceux qui - en dépit de leurs prises de position
- ne se reconnaissent pas dans la définition de "négationnistes", ont
toute latitude pour poursuivre en justice ceux qui les critiquent.
Alors que rien au cours de l'audience du 24 janvier dernier ne le
laissait présager (l'avocate générale n'ayant même pas requis de peine
à son encontre), Laurent Leylekian, ancien Directeur de publication du
journal `France-Arménie', vient d'être condamné le 28 février 2013 par
la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, à verser
4000 euros de dommages et intérêts à son accusatrice Sirma Oran-Martz,
ainsi que 4500 euros de frais de justice. Il a en outre été condamné à
payer une amende en sursis de 2500 Euros : Sirma Oran-Martz avait en
effet traduit en justice Laurent Leylekian pour diffamation, ce
dernier l'ayant traitée de négationniste dans un éditorial paru sur le
site du magazine France-Arménie (site aujourd'hui désactivé). Plus que
jamais ce jugement révèle la nécessité de protéger les descendants des
victimes du génocide arménien : la France peut-elle condamner ses
citoyens à la double-peine ? Ceux qui portent sur leurs épaules la
mémoire des 1 500 000 victimes arméniennes, exterminées suite aux
ordres de Talaat Pacha (le "Hitler" turc, ministre de l'Intérieur du
gouvernement Jeune-Turc au pouvoir dans l'Empire ottoman en 1915, sont
non seulement dans l'impossibilité de poursuivre les négateurs du
génocide arménien, mais ils sont, de plus, harcelés et poursuivis en
diffamation s'ils pointent du doigt les propos, faits et comportements
initiés en France, près de 100 ans après les faits, par le
négationnisme d'État d'Ankara. Souhaitons que la très bonne entente
juridico-policière franco-turque ne soit pas - en sous-mains - à
l'origine de ce verdict surprenant. Seule bonne nouvelle : ceux qui -
en décembre 2012 et janvier 2013 - ont hurlé à la mort de la liberté
d'expression lors des débats au Parlement et au Sénat concernant le
vote de la Loi Boyer pénalisant la négation des génocides reconnus par
la loi, vont pouvoir exprimer leur inquiétude face à cette
condamnation qui frappe un journaliste dans l'expression de sa
liberté... Le Collectif VAN vous soumet ci-dessous le Communiqué de
presse du Comité Laurent Leylekian, rendu public le 28 février 2013.
Communiqué de presse
Comité Laurent LEYLEKIAN
Le journaliste Laurent Leylekian condamné par la Justice française
Paris le 28 février 2013 Aujourd'hui, la 17ème chambre du Tribunal de
Grande Instance de Paris a condamné le journaliste Laurent Leylekian à
verser 4000 euros de dommages et intérêts à son accusatrice Sirma
Oran-Martz, ainsi que 4500 euros de frais de justice. Il a en outre
été condamné à payer une amende en sursis de 2500 Euros.
Sirma Oran-Martz avait traduit en justice pour diffamation Laurent
Leylekian pour l'avoir traité de négationniste dans un éditorial paru
sur le site alors en vigueur de France-Arménie. Laurent Leylekian est
l'ancien Directeur de publication du journal `France-Arménie' ; il a
été Directeur exécutif de la Fédération Euro-arménienne pour la
Justice et la Démocratie pendant une dizaine d'années.
L'éditorial, intitulé `Martz Attaque' était un clin d'`il à quelques
films de science-fiction tels « Mars attaque » ou autre « E.T» ; il
dénonçait les tentatives de négationnistes notoires du génocide des
Arméniens de vouloir imposer leurs convictions à la scène politique
française.
Le procès de Laurent Leylekian avait eu lieu à Paris le 24 janvier dernier.
Aujourd'hui, la sentance a choqué les observateurs et la Communauté
arménienne de France, en particulier en raison du déroulement du
procès, un fiasco pour Sirma Oran qui a avancé des arguments confus,
évasifs et souvent hors sujet, alors que Laurent Leylekian avait
exprimé des positions claires, fortes et convaincantes. Sirma Oran
avait poursuivi Laurent Leylekian pour l'avoir diffamé d'être une
négationniste, or tout au long du procès, elle a apporté elle-même
toutes les preuves de son négationnisme du génocide des Arméniens.
De plus, l'avocate générale n'avait pas requis de peine contre Laurent
Leylekian.
Aussi, aucun élément du procès ne laissait présager un verdict aussi
surprenant et injuste.
En tant que directeur exécutif de la Fédération Euro-Arménienne pour
la Justice et la Démocratie à Bruxelles, Laurent Leylekian avait agi
pendant des années auprès de la Commission européenne et du Parlement
européen, afin de contribuer à intégrer le génocide des Arméniens dans
la liste des Crimes dont la négation devrait être poursuivie et
sanctionnée en Europe. Par suite, l'Union européenne avait en novembre
2008 adopté une Décision-Cadre sur ce sujet, préconisant le
rapprochement entre les législations et règlements des Etats Membres
sur les offenses, dont la négation des Génocides, qui doivent être
sanctionnées par des peines minimales d'un à trois ans
d'emprisonnement.
A ce jour, la France n'a pas intégré cette Décision-Cadre européenne
dans sa législation.
De ce fait, aujourd'hui, il y a dans la législation française un vide
juridique concernant le génocide des Arméniens, puisque, bien qu'ayant
reconnu le génocide des Arméniens en 2001, la France ne sanctionne pas
la négation de ce crime à ce jour.
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