L'AUTEUR EN DISGRÂCE FAVORABLE AUX ARMENIENS PENSE QUITTER L'AZERBAIDJAN
La nouvelle jugee scandaleuse de l'ecrivain azerbaïdjanais Akram
Aylisli sur les relations Armeno-Azerbaïdjanaise va sans doute coûter
a l'ecrivain de 75 ans la privation de la recompense et de la pension
de l'Etat, et l'obliger a quitter sa terre natale, craignant pour sa
vie et la securite de sa famille.
" Mes travaux ne sont pas publies, mes pièces ne sont pas jouees. Il
est impossible d'envisager l'avenir ici. J'ai pris la decision de
quitter ma terre natale et d'aller en fraternelle Turquie ". Les medias
azerbaïdjanais ont mentionne l'interview de Aykisli au journal turc.
La nouvelle de Haylisli "Stone Dreams" relate l'histoire de deux
Azerbaïdjanais qui essaient de proteger leurs voisins armeniens durant
les pogroms de Sumgaït et de Bakou dans la fin des annees de l'union
sovietique. (La nouvelle decrit aussi des violences azeries contre
les Armeniens durant les annees 1920)
Dès sa publication dans "People's Friendship" magazine en decembre
dernier, la nouvelle decrivant la cruaute des Azerbaïdjanais
envers les Armeniens a provoque la colère publique et de nombreuses
menaces en Azerbaïdjan. Des actions de protestation furent menees
dans plusieurs villes exigeant l'exil de Aylisli ; des livres de
l'auteur furent brûles, pendant que le parti pro-gouvernemental
"Yeni Musavat " annoncait une recompense de 12 000 $ a quiconque
"couperait une oreille de l'auteur ". L'epouse de Aylisli et son
fils ont ete licencies ; de plus par decret presidentiel l'ecrivain
a ete prive de toutes les recompenses d'Etat, incluant le titre d'
"Ecrivain du peuple" et de la pension mensuelle de 1270 $.
Les intellectuels armeniens et turcs, mais aussi le departement d'Etat
US, le bureau de l'OSCE a Bakou et d'autres organisations ont fait des
declarations pour condamner le harcèlement envers l'ecrivain et ont
exhorte les autorites de Bakou d'arreter leur campagne de persecution.
Human Right Watch notamment, declare que le gouvernement d'Azerbaïdjan
se moque des obligations internationales concernant la liberte
d'expression. "Le fait est choquant, particulièrement après que les
fonctionnaires azerbaïdjanais se soient rues a Strasbourg le mois
dernier pour vanter le bilan du gouvernement concernant les droits
humains au Conseil de l'Europe".
Dans l'intervalle, Aylisli accuse les intellectuels azerbaïdjanais
d'avoir fait preuve de lâchete et d'indifference durant le debat
public concernant son roman.
" Ils ont toujours soutenu ma position. Cependant, ils ne peuvent
pas exprimer ouvertement leurs opinions parce qu'ils sont remuneres
par l'Etat. Une partie de la societe qui a la liberte de penser
est ouvertement de mon côte. Meme un groupe d'ecrivains de Turquie
le soutient. Mais pas un politicien en Azerbaïdjan ne m'a appele,
declare Aylisli a haqqin.az.
L'ecrivain dit que le but de sa nouvelle etait d'envoyer le message
aux Armeniens, notamment ceux vivant au Nagorno Karabakh, que le
peuple d'Azerbaïdjan reconnaît ses erreurs et reconnaît avoir agi
contre sa volonte.
" Le temps ne nous a pas encore complètement separes, voyons ensemble
notre vie en communaute, " dit l'ecrivain, ajoutant que maintenant
c'est au tour des ecrivains armeniens de reconnaître objectivement
les fautes qui ont conduit a une guerre majeure qui a amene misère
et souffrance aux deux peuples.
" Je demande maintenant aux ecrivains armeniens de dire la verite a
propos du genocide de Khojaly et autres massacres. Ne blâmez pas le
peuple pour les guerres. Les fautifs sont ceux qui se servent des
guerres pour s'enrichir " dit Aylisli.
Angela Elibegova expert armenien en geopolitique du Sud Caucase,
pense que la haine determinee envers l'auteur est en partie
conditionnee par la politique azerie "d'agiter le chien" (ndlt)
car " la thematique armenienne est une action sans risque pour le
gouvernement d'Azerbaïdjan et fait diversion aux problèmes plus
serieux dans le pays. "
" La nouvelle publiee dans le numero de decembre du magazine a trouve
un large echo en Azerbaïdjan, peu après une situation agitee dans
le pays causee par l'inquietude en Ismaïlli. " (Un district azeri où
ont eu lieu en janvier, des affrontements entre des manifestants et
la police durant lesquels les manifestants ont brûle des dependances
dans le jardin de l'administrateur du district ainsi que sa voiture).
Selon Elibegova, aujourd'hui en Azerbaîdjan, on ne parle pas de
l'inquietude toujours presente a Ismailli, ou du "Gyulyargeyt", (la
video scandaleuse qui montre comment MP Gyulyar Akhmetova demande
1 million de dollars au doyen de l'universite pour etre elu MP),
des morts inexpliquees dans l'armee ou d'autres problèmes precis qui
concernaient l'opinion il y a environ deux semaines.
Elibegova dit que la nouvelle a aussi provoque la furie et la critique
parce qu'elle presentait le " leader national" Heydar Aliyev (père
du president actuel Ilham Aliev) sous un jour peu flatteur et pour
une accusation retenue sur l'organisation des massacres d'Armeniens.
" Le fait que le clan au pouvoir n'a jamais pardonne cette impertinence
est ouvertement aborde par les medias azerbaïdjanais. Les representants
du clan Nakhijevan de l'elite dirigeante sont avant tout irrites car
le massacre d'Agulis (Nakhichevan) est pour eux un problème majeur.
Thomass de Waal du Carnegie Endowment, dit que la publication de
cette nouvelle est un acte courageux mais malheureusement, au lieu
d'encourager Aylisli , le gouvernement azerbaïdjanais exerce sur lui
des pressions, brûle ses livres, ce qui est regrettable.
" Le gouvernement azerbaïdjanais aime parler de paix, il rappelle
meme comment des milliers d'Armeniens vivent paisiblement a Bakou.
Malheureusement, la pression sur l'ecrivain qui commente courageusement
le conflit, apporte un eclairage different du message, " dit de
Waal, specialiste du conflit du Karabakh dans une interview avec
le service azerbaïdjanais de Radio Liberty. " Ceci demontre que la
societe azerbaïdjanaise n'est pas prete pour analyser l'histoire
et les problèmes. Et le plus important c'est que c'est un phenomène
caracteristique des deux côtes du conflit a la fois dans la societe
azerbaïdjanaise et armenienne. "
(ndlt) " Wag the dog "Theorie de Coser et Simmel dont l'hypothèse
est de parvenir a une cohesion interne via la " diabolisation " d'un
autre groupe. Dans une societe instable une guerre a l'exterieur peut
servir a dissimuler les problèmes internes.
Traduction de Gisèle Garabedian
lundi 11 mars 2013, Ara ©armenews.com
La nouvelle jugee scandaleuse de l'ecrivain azerbaïdjanais Akram
Aylisli sur les relations Armeno-Azerbaïdjanaise va sans doute coûter
a l'ecrivain de 75 ans la privation de la recompense et de la pension
de l'Etat, et l'obliger a quitter sa terre natale, craignant pour sa
vie et la securite de sa famille.
" Mes travaux ne sont pas publies, mes pièces ne sont pas jouees. Il
est impossible d'envisager l'avenir ici. J'ai pris la decision de
quitter ma terre natale et d'aller en fraternelle Turquie ". Les medias
azerbaïdjanais ont mentionne l'interview de Aykisli au journal turc.
La nouvelle de Haylisli "Stone Dreams" relate l'histoire de deux
Azerbaïdjanais qui essaient de proteger leurs voisins armeniens durant
les pogroms de Sumgaït et de Bakou dans la fin des annees de l'union
sovietique. (La nouvelle decrit aussi des violences azeries contre
les Armeniens durant les annees 1920)
Dès sa publication dans "People's Friendship" magazine en decembre
dernier, la nouvelle decrivant la cruaute des Azerbaïdjanais
envers les Armeniens a provoque la colère publique et de nombreuses
menaces en Azerbaïdjan. Des actions de protestation furent menees
dans plusieurs villes exigeant l'exil de Aylisli ; des livres de
l'auteur furent brûles, pendant que le parti pro-gouvernemental
"Yeni Musavat " annoncait une recompense de 12 000 $ a quiconque
"couperait une oreille de l'auteur ". L'epouse de Aylisli et son
fils ont ete licencies ; de plus par decret presidentiel l'ecrivain
a ete prive de toutes les recompenses d'Etat, incluant le titre d'
"Ecrivain du peuple" et de la pension mensuelle de 1270 $.
Les intellectuels armeniens et turcs, mais aussi le departement d'Etat
US, le bureau de l'OSCE a Bakou et d'autres organisations ont fait des
declarations pour condamner le harcèlement envers l'ecrivain et ont
exhorte les autorites de Bakou d'arreter leur campagne de persecution.
Human Right Watch notamment, declare que le gouvernement d'Azerbaïdjan
se moque des obligations internationales concernant la liberte
d'expression. "Le fait est choquant, particulièrement après que les
fonctionnaires azerbaïdjanais se soient rues a Strasbourg le mois
dernier pour vanter le bilan du gouvernement concernant les droits
humains au Conseil de l'Europe".
Dans l'intervalle, Aylisli accuse les intellectuels azerbaïdjanais
d'avoir fait preuve de lâchete et d'indifference durant le debat
public concernant son roman.
" Ils ont toujours soutenu ma position. Cependant, ils ne peuvent
pas exprimer ouvertement leurs opinions parce qu'ils sont remuneres
par l'Etat. Une partie de la societe qui a la liberte de penser
est ouvertement de mon côte. Meme un groupe d'ecrivains de Turquie
le soutient. Mais pas un politicien en Azerbaïdjan ne m'a appele,
declare Aylisli a haqqin.az.
L'ecrivain dit que le but de sa nouvelle etait d'envoyer le message
aux Armeniens, notamment ceux vivant au Nagorno Karabakh, que le
peuple d'Azerbaïdjan reconnaît ses erreurs et reconnaît avoir agi
contre sa volonte.
" Le temps ne nous a pas encore complètement separes, voyons ensemble
notre vie en communaute, " dit l'ecrivain, ajoutant que maintenant
c'est au tour des ecrivains armeniens de reconnaître objectivement
les fautes qui ont conduit a une guerre majeure qui a amene misère
et souffrance aux deux peuples.
" Je demande maintenant aux ecrivains armeniens de dire la verite a
propos du genocide de Khojaly et autres massacres. Ne blâmez pas le
peuple pour les guerres. Les fautifs sont ceux qui se servent des
guerres pour s'enrichir " dit Aylisli.
Angela Elibegova expert armenien en geopolitique du Sud Caucase,
pense que la haine determinee envers l'auteur est en partie
conditionnee par la politique azerie "d'agiter le chien" (ndlt)
car " la thematique armenienne est une action sans risque pour le
gouvernement d'Azerbaïdjan et fait diversion aux problèmes plus
serieux dans le pays. "
" La nouvelle publiee dans le numero de decembre du magazine a trouve
un large echo en Azerbaïdjan, peu après une situation agitee dans
le pays causee par l'inquietude en Ismaïlli. " (Un district azeri où
ont eu lieu en janvier, des affrontements entre des manifestants et
la police durant lesquels les manifestants ont brûle des dependances
dans le jardin de l'administrateur du district ainsi que sa voiture).
Selon Elibegova, aujourd'hui en Azerbaîdjan, on ne parle pas de
l'inquietude toujours presente a Ismailli, ou du "Gyulyargeyt", (la
video scandaleuse qui montre comment MP Gyulyar Akhmetova demande
1 million de dollars au doyen de l'universite pour etre elu MP),
des morts inexpliquees dans l'armee ou d'autres problèmes precis qui
concernaient l'opinion il y a environ deux semaines.
Elibegova dit que la nouvelle a aussi provoque la furie et la critique
parce qu'elle presentait le " leader national" Heydar Aliyev (père
du president actuel Ilham Aliev) sous un jour peu flatteur et pour
une accusation retenue sur l'organisation des massacres d'Armeniens.
" Le fait que le clan au pouvoir n'a jamais pardonne cette impertinence
est ouvertement aborde par les medias azerbaïdjanais. Les representants
du clan Nakhijevan de l'elite dirigeante sont avant tout irrites car
le massacre d'Agulis (Nakhichevan) est pour eux un problème majeur.
Thomass de Waal du Carnegie Endowment, dit que la publication de
cette nouvelle est un acte courageux mais malheureusement, au lieu
d'encourager Aylisli , le gouvernement azerbaïdjanais exerce sur lui
des pressions, brûle ses livres, ce qui est regrettable.
" Le gouvernement azerbaïdjanais aime parler de paix, il rappelle
meme comment des milliers d'Armeniens vivent paisiblement a Bakou.
Malheureusement, la pression sur l'ecrivain qui commente courageusement
le conflit, apporte un eclairage different du message, " dit de
Waal, specialiste du conflit du Karabakh dans une interview avec
le service azerbaïdjanais de Radio Liberty. " Ceci demontre que la
societe azerbaïdjanaise n'est pas prete pour analyser l'histoire
et les problèmes. Et le plus important c'est que c'est un phenomène
caracteristique des deux côtes du conflit a la fois dans la societe
azerbaïdjanaise et armenienne. "
(ndlt) " Wag the dog "Theorie de Coser et Simmel dont l'hypothèse
est de parvenir a une cohesion interne via la " diabolisation " d'un
autre groupe. Dans une societe instable une guerre a l'exterieur peut
servir a dissimuler les problèmes internes.
Traduction de Gisèle Garabedian
lundi 11 mars 2013, Ara ©armenews.com