Announcement

Collapse
No announcement yet.

L'Ecrivain Disgracie Oblige De Quitter L'Azerbaidjan ?

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • L'Ecrivain Disgracie Oblige De Quitter L'Azerbaidjan ?

    L'ECRIVAIN DISGRACIE OBLIGE DE QUITTER L'AZERBAIDJAN ?

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72021
    Publie le : 12-03-2013

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Dès sa publication en
    decembre dernier, le roman de l'ecrivain azerbaïdjanais Akram Aylisli
    decrivant la cruaute des Azerbaïdjanais envers les Armeniens a provoque
    la colère publique et de nombreuses menaces en Azerbaïdjan.

    Le parti pro-gouvernemental "Yeni Musavat" a promis une recompense
    de 12 000 $ a quiconque "couperait une oreille de l'auteur ". " Mes
    travaux ne sont plus publies, mes pièces ne sont plus jouees. Il
    est impossible d'envisager l'avenir ici. J'ai pris la decision
    de quitter ma terre natale et d'aller en fraternelle Turquie " a
    annonce Akram Aylisli dans une interview. Il a ajoute egalement :
    " Je demande maintenant aux ecrivains armeniens de dire la verite a
    propos du genocide de Khodjaly et autres massacres. " Akram Aylisli ne
    peut ignorer la verite a propos du pseudo genocide de Khodjaly que le
    gouvernement azeri tente d'imputer aux Armeniens. Que faut-il deduire
    de cette declaration ? Akram Aylisli fait-il amende honorable pour
    retrouver sa place au Pantheon des ecrivains de son pays, voire, tout
    simplement, pour continuer a y vivre en paix sans avoir a s'exiler ?

    Ou faut-il comprendre que l'affaire Aylisli est une fusee a plusieurs
    etages, lancee par les sphères du pouvoir, pour faire porter le
    message de la falsification historique par une personnalite a priori
    irreprochable puisque " dissidente " ? Tout est malheureusement
    possible. Le Collectif VAN vous invite a lire une traduction de Gisèle
    Garabedian d'un article en anglais du site Armenianow mise en ligne
    sur le site de NAM (Nouvelles d'Armenie Magazine) le 11 mars 2013.

    Photo: theworld.org

    Pour accompagner cette lecture, il est bon de visionner un reportage
    sous-titre en anglais qui donne la parole aux acteurs presents
    sur le terrain en fevrier 1992 (journalistes, hommes politiques,
    combattants). La video, recemment postee sur YouTube, retrace avec
    precision la prise de Khodjaly par les combattants armeniens et montre
    la responsabilite du Front Populaire d'Azerbaïdjan dans le massacre
    premedite de la population civile azerie :

    Between hunger and fire: power at the expense of lives (Nagorno
    Karabagh)

    NAM

    DE STONE DREAMS AU CAUCHEMAR

    L'auteur en disgrâce favorable aux Armeniens pense quitter
    l'Azerbaïdjan

    Le roman juge scandaleux de l'ecrivain azerbaïdjanais Akram Aylisli
    sur les relations armeno-azerbaïdjanaises va sans doute coûter a
    l'ecrivain de 75 ans la privation de la recompense et de la pension
    de l'Etat, et l'obliger a quitter sa terre natale, craignant pour sa
    vie et la securite de sa famille.

    " Mes travaux ne sont pas publies, mes pièces ne sont pas jouees. Il
    est impossible d'envisager l'avenir ici. J'ai pris la decision de
    quitter ma terre natale et d'aller en fraternelle Turquie ". Les medias
    azerbaïdjanais ont mentionne l'interview de Aykisli au journal turc.

    Le roman de Aylisli "Stone Dreams" relate l'histoire de deux
    Azerbaïdjanais qui essaient de proteger leurs voisins armeniens durant
    les pogroms de Soumgaït et de Bakou dans la fin des annees de l'Union
    sovietique (le roman decrit aussi des violences azeries contre les
    Armeniens durant les annees 1920).

    Dès sa publication dans le magazine "People's Friendship" en
    decembre dernier, le roman decrivant la cruaute des Azerbaïdjanais
    envers les Armeniens a provoque la colère publique et de nombreuses
    menaces en Azerbaïdjan. Des actions de protestation furent menees
    dans plusieurs villes exigeant l'exil de Aylisli ; des livres de
    l'auteur furent brûles, pendant que le parti pro-gouvernemental
    "Yeni Musavat " annoncait une recompense de 12 000 $ a quiconque
    "couperait une oreille de l'auteur". L'epouse de Aylisli et son fils
    ont ete licencies ; de plus, par decret presidentiel, l'ecrivain
    a ete prive de toutes les recompenses d'Etat, incluant le titre d'
    "Ecrivain du peuple" et de la pension mensuelle de 1270 $.

    Les intellectuels armeniens et turcs, mais aussi le departement d'Etat
    US, le bureau de l'OSCE a Bakou et d'autres organisations ont fait des
    declarations pour condamner le harcèlement envers l'ecrivain et ont
    exhorte les autorites de Bakou d'arreter leur campagne de persecution.

    Human Right Watch notamment, declare que le gouvernement d'Azerbaïdjan
    se moque des obligations internationales concernant la liberte
    d'expression. "Le fait est choquant, particulièrement après que les
    fonctionnaires azerbaïdjanais se soient rues a Strasbourg le mois
    dernier pour vanter le bilan du gouvernement concernant les droits
    humains au Conseil de l'Europe".

    Dans l'intervalle, Aylisli accuse les intellectuels azerbaïdjanais
    d'avoir fait preuve de lâchete et d'indifference durant le debat
    public concernant son roman.

    " Ils ont toujours soutenu ma position. Cependant, ils ne peuvent
    pas exprimer ouvertement leurs opinions parce qu'ils sont remuneres
    par l'Etat. Une partie de la societe qui a la liberte de penser
    est ouvertement de mon côte. Meme un groupe d'ecrivains de Turquie
    le soutient. Mais pas un politicien en Azerbaïdjan ne m'a appele,
    declare Aylisli a haqqin.az.

    L'ecrivain dit que le but de son roman etait d'envoyer le message aux
    Armeniens, notamment ceux vivant au Nagorno Karabakh, que le peuple
    d'Azerbaïdjan reconnaît ses erreurs et reconnaît avoir agi contre
    sa volonte.

    " Le temps ne nous a pas encore complètement separes, voyons ensemble
    notre vie en communaute, " dit l'ecrivain, ajoutant que maintenant
    c'est au tour des ecrivains armeniens de reconnaître objectivement
    les fautes qui ont conduit a une guerre majeure qui a amene misère
    et souffrance aux deux peuples.

    " Je demande maintenant aux ecrivains armeniens de dire la verite a
    propos du genocide de Khojaly et autres massacres. Ne blâmez pas le
    peuple pour les guerres. Les fautifs sont ceux qui se servent des
    guerres pour s'enrichir " dit Aylisli.

    Angela Elibegova, expert armenien en geopolitique du Sud Caucase,
    pense que la haine determinee envers l'auteur est en partie
    conditionnee par la politique azerie de "remuer le chien"* car " la
    thematique armenienne est une action sans risque pour le gouvernement
    d'Azerbaïdjan et fait diversion aux problèmes plus serieux dans le
    pays. "

    " Le roman publie dans le numero de decembre du magazine a trouve
    un large echo en Azerbaïdjan, peu après une situation agitee dans
    le pays causee par l'inquietude en Ismaïlli. " (Un district azeri où
    ont eu lieu en janvier, des affrontements entre des manifestants et
    la police durant lesquels les manifestants ont brûle des dependances
    dans le jardin de l'administrateur du district ainsi que sa voiture).

    Selon Elibegova, aujourd'hui en Azerbaïdjan, on ne parle pas de
    l'inquietude toujours presente a Ismailli, ou du "Gyulyargeyt",
    (la video scandaleuse qui montre comment le depute Gyulyar Akhmetova
    demande 1 million de dollars au doyen de l'universite pour etre elu
    depute), des morts inexpliquees dans l'armee ou d'autres problèmes
    precis qui concernaient l'opinion il y a environ deux semaines.

    Elibegova dit que le roman a aussi provoque la furie et la critique
    parce qu'il presentait le "leader national" Heydar Aliyev (père du
    president actuel Ilham Aliev) sous un jour peu flatteur et l'accusait
    d'avoir organise des massacres d'Armeniens.

    " Le fait que le clan au pouvoir n'a jamais pardonne cette impertinence
    est ouvertement aborde par les medias azerbaïdjanais. Les representants
    du clan Nakhitchevan de l'elite dirigeante sont avant tout irrites car
    le massacre d'Akoulis (Nakhitchevan) est pour eux un problème majeur.

    Thomas de Waal du Carnegie Endowment, dit que la publication de ce
    roman est un acte courageux mais malheureusement, au lieu d'encourager
    Aylisli, le gouvernement azerbaïdjanais exerce sur lui des pressions,
    brûle ses livres, ce qui est regrettable.

    " Le gouvernement azerbaïdjanais aime parler de paix, il rappelle
    meme comment des milliers d'Armeniens vivent paisiblement a Bakou.

    Malheureusement, la pression sur l'ecrivain qui commente courageusement
    le conflit, apporte un eclairage different du message, " dit de
    Waal, specialiste du conflit du Karabakh dans une interview avec
    le service azerbaïdjanais de Radio Liberty. " Ceci demontre que la
    societe azerbaïdjanaise n'est pas prete pour analyser l'histoire
    et les problèmes. Et le plus important c'est que c'est un phenomène
    caracteristique des deux côtes du conflit a la fois dans la societe
    azerbaïdjanaise et armenienne. "

    *ndlt : " Wag the dog "Theorie de Coser et Simmel dont l'hypothèse
    est de parvenir a une cohesion interne via la " diabolisation " d'un
    autre groupe. Dans une societe instable une guerre a l'exterieur peut
    servir a dissimuler les problèmes internes.

    Nota CVAN : Dans " Wag the Dog " ("Remuer le chien"), film americain
    sorti en 1998 (" Des hommes d'influence "), ¬ Robert De Niro demande :
    "Pourquoi un chien remue-t-il la queue?". "Parce que le chien est plus
    intelligent que la queue. Si la queue etait plus intelligente que le
    chien, c'est la queue qui remuerait le chien" lui est-il repondu.

    Traduction de Gisèle Garabedian

    lundi 11 mars 2013, Ara ©armenews.com

    Article en anglais :

    >>From 'Stone Dreams" to nightmare: The disgraced author sympathetic
    to Armenians intends to leave Azerbaijan

    Lire aussi :

    La liberte d'expression en Azerbaïdjan

    " Le peuple francais doit decouvrir le vrai visage de la diaspora
    armenienne "

    Azerbaïdjan: Le president Aliev punit l'ecrivain azeri Akram Aylisli

    Appel urgent pour defendre les Justes azeris

    Azerbaïdjan : haro sur le heros

    Azerbaïdjan : un ecrivain accuse de " sympathie pour les Armeniens "

    L'assassin qui valait 3 milliards d'euros

    Aliyev devrait etre accueilli a Paris comme 'l'homme a la hache
    en chef'

    Amnesty : le gouvernement d'Azerbaïdjan attise les violences ethniques

    Affaire Safarov: confession d'un meurtrier raciste

    Indignation face a la remise en liberte du meurtrier azeri

    Azerbaïdjan : le tueur a la hache

    Affaire Safarov : le President de l'APCE exprime son inquietude

    L'Azerbaïdjan menace la paix regionale en glorifiant un crime raciste

    Azerbaidjan : grâce octroyee a M. Safarov

    Grâce de l'assassin Ramil Safarov : Obama preoccupe

    Azerbaïdjan : le pogrom de Soumgaït

    Le procès des crimes de Soumgaït (Fevrier 1988)

    Les 20 ans du pogrom anti-armenien de Soumgaït

    Maragha : Avril, le mois des genocides...

    Maragha : Caroline Cox parle du Golgotha contemporain

    Des pirates informatiques qui ont des assassins pour heros

    Xocali.net : le site qui denonce la contrefacon azerie

    Azerbaïdjan : appel au piratage informatique

    Janvier 1990, les pogroms anti-Armeniens de Bakou

    Retour a la rubrique

    Source/Lien : NAM

Working...
X