IRAK : KIRKOUK AU COEUR D'UN CONFLIT MENACANT ENTRE KURDES ET ARABES
Minee par les violences, la province petrolifère de Kirkouk, dans le
nord de l'Irak, est au coeur d'un conflit territorial entre Kurdes
et arabes qui menace a terme l'unite du pays.
La province et sa capitale eponyme sont une veritable mosaïque
ethnique et confessionnelle - Kurdes, Arabes, et Turkmènes, sunnites
et chiites - et constitue l'essentiel du territoire que les Kurdes
veulent inclure dans la region autonome du Kurdistan, au grand dam
du gouvernement federal a Bagdad.
"D'un point de vue geopolitique, Kirkouk revet une importance extreme
en raison de ses reserves de petrole et de gaz", explique John Drake,
specialiste de l'Irak au sein de la firme de consultants en risques
AKE Group.
"Et d'un point politique, le contrôle de la ville est une affaire
très affective pour une large partie de l'electorat", ajoute-t-il.
De nombreux diplomates et responsables estiment que les tensions entre
Bagdad et le Kurdistan representent la plus grande menace pour l'Irak
a long terme.
Formee de trois provinces, la region autonome du Kurdistan dispose
de son propre gouvernement, de ses forces de securite, de ses
postes-frontières et de son drapeau, mais recoit toujours une partie
du budget federal.
Signe des risques de conflit, les deux parties ont deploye fin 2012
des renforts militaires dans le nord de l'Irak, dont la province de
Kirkouk. Ces forces sont toujours presentes sur le terrain, selon le
gouverneur de la province, Najm al-Din Karim.
"Nous avons (...) un face-a-face entre les militaires de l'Irak et
du Kurdistan, et dans une telle situation, le moindre incident peut
mener a une bataille", a declare a l'AFP M. Karim, un Kurde.
"Cela n'aide pas les communautes qui veulent vivre ensemble, ni les
investisseurs ou les entreprises qui voudraient travailler ici",
ajoute-t-il.
"Je crois que si ces problèmes ne sont pas regles, ils peuvent mener
(...) a un conflit arme qui pourrait conduire au demantèlement de
l'Irak", previent le responsable kurde.
Lien police/armee rompu
Un des principaux sujet de contentieux est la volonte de Bagdad
d'etablir un commandement militaire federal base a Kirkouk, unifiant
toutes les forces dans la region, ce qui equivaudrait, selon M. Karim,
a "l'imposition de la loi martiale".
"Nous avons ordonne a tous les chefs de police de ne pas obeir aux
ordres venant de Bagdad", explique le gouverneur. "Par consequent,
toute la cooperation entre la police et l'armee a ete interrompue".
Des officiers de la police et de l'armee a Kirkouk ont confirme que
la cooperation entre les deux corps etait suspendue, ce qui risque
de fragiliser encore plus la securite dans la province.
Les habitants se plaignent des violences dont les auteurs ne sont pas
connus, meme si des groupes lies a Al-Qaïda ont revendique certaines
attaques.
Tel Samir Ismaïl, blesse par une bombe près de son magasin de
vetements, souffre toujours de sequelles.
"Il y a beaucoup de policiers et de 'Asayish' (forces kurdes) mais
il n'y a pas de securite", dit-il. "Il y a des explosions et des
assassinats chaque jour. Combien de l'Irak va-t-il rester ainsi ?",
dit cet homme qui a decide d'emigrer.
"Le gouvernement ne se soucie pas du peuple irakien", rencherit
Salam Al-Jaberi, un vendeur au marche de Kirkouk. "Les politiciens
se disputent et le peuple en paye le prix".
M. Jaberi lui-meme assure que les relations entre les communautes
kurde et arabe de Kirkouk sont bonnes. "Il n'y a pas de problème
entre les citoyens, le problème est entre les gouvernements".
AFP
mardi 19 mars 2013, Stephane ©armenews.com
Minee par les violences, la province petrolifère de Kirkouk, dans le
nord de l'Irak, est au coeur d'un conflit territorial entre Kurdes
et arabes qui menace a terme l'unite du pays.
La province et sa capitale eponyme sont une veritable mosaïque
ethnique et confessionnelle - Kurdes, Arabes, et Turkmènes, sunnites
et chiites - et constitue l'essentiel du territoire que les Kurdes
veulent inclure dans la region autonome du Kurdistan, au grand dam
du gouvernement federal a Bagdad.
"D'un point de vue geopolitique, Kirkouk revet une importance extreme
en raison de ses reserves de petrole et de gaz", explique John Drake,
specialiste de l'Irak au sein de la firme de consultants en risques
AKE Group.
"Et d'un point politique, le contrôle de la ville est une affaire
très affective pour une large partie de l'electorat", ajoute-t-il.
De nombreux diplomates et responsables estiment que les tensions entre
Bagdad et le Kurdistan representent la plus grande menace pour l'Irak
a long terme.
Formee de trois provinces, la region autonome du Kurdistan dispose
de son propre gouvernement, de ses forces de securite, de ses
postes-frontières et de son drapeau, mais recoit toujours une partie
du budget federal.
Signe des risques de conflit, les deux parties ont deploye fin 2012
des renforts militaires dans le nord de l'Irak, dont la province de
Kirkouk. Ces forces sont toujours presentes sur le terrain, selon le
gouverneur de la province, Najm al-Din Karim.
"Nous avons (...) un face-a-face entre les militaires de l'Irak et
du Kurdistan, et dans une telle situation, le moindre incident peut
mener a une bataille", a declare a l'AFP M. Karim, un Kurde.
"Cela n'aide pas les communautes qui veulent vivre ensemble, ni les
investisseurs ou les entreprises qui voudraient travailler ici",
ajoute-t-il.
"Je crois que si ces problèmes ne sont pas regles, ils peuvent mener
(...) a un conflit arme qui pourrait conduire au demantèlement de
l'Irak", previent le responsable kurde.
Lien police/armee rompu
Un des principaux sujet de contentieux est la volonte de Bagdad
d'etablir un commandement militaire federal base a Kirkouk, unifiant
toutes les forces dans la region, ce qui equivaudrait, selon M. Karim,
a "l'imposition de la loi martiale".
"Nous avons ordonne a tous les chefs de police de ne pas obeir aux
ordres venant de Bagdad", explique le gouverneur. "Par consequent,
toute la cooperation entre la police et l'armee a ete interrompue".
Des officiers de la police et de l'armee a Kirkouk ont confirme que
la cooperation entre les deux corps etait suspendue, ce qui risque
de fragiliser encore plus la securite dans la province.
Les habitants se plaignent des violences dont les auteurs ne sont pas
connus, meme si des groupes lies a Al-Qaïda ont revendique certaines
attaques.
Tel Samir Ismaïl, blesse par une bombe près de son magasin de
vetements, souffre toujours de sequelles.
"Il y a beaucoup de policiers et de 'Asayish' (forces kurdes) mais
il n'y a pas de securite", dit-il. "Il y a des explosions et des
assassinats chaque jour. Combien de l'Irak va-t-il rester ainsi ?",
dit cet homme qui a decide d'emigrer.
"Le gouvernement ne se soucie pas du peuple irakien", rencherit
Salam Al-Jaberi, un vendeur au marche de Kirkouk. "Les politiciens
se disputent et le peuple en paye le prix".
M. Jaberi lui-meme assure que les relations entre les communautes
kurde et arabe de Kirkouk sont bonnes. "Il n'y a pas de problème
entre les citoyens, le problème est entre les gouvernements".
AFP
mardi 19 mars 2013, Stephane ©armenews.com