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Les noms des villages arméniens disparus lus au square Sultanahmet,

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  • Les noms des villages arméniens disparus lus au square Sultanahmet,

    ISTANBUL
    Les noms des villages arméniens disparus lus au square Sultanahmet,
    par Ayse Gunaysu

    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=89466

    Istanbul- Nous sommes le 24 avril 2013, square Sultanahmet à Istanbul.
    Des personnes se sont réunies devant le Musée des Arts Islamiques de
    Turquie qui en 1915, servait de prison et où furent détenus les
    intellectuels arméniens avant qu'ils ne soient envoyés à la mort. Mais
    quelque chose de très inhabituel se passe. On entend, annoncés dans un
    haut-parleur, des noms arméniens. Ce sont les noms de villages
    arméniens. La voix dit : ` Province du Vaspouragan... Avants...
    Lezk... Shabaghi... Akhzia... Shoushants... Kouroubash...
    Gentanants... Pertag... Dzevestan... Ardamed... Tarman... Vosgepag...
    `

    Il y a sur les murs des grands panneaux portant ces noms et les
    provinces ou les districts auxquels ils se rapportent. Des gens
    arrivent et prennent des photos. Je reconnais quelques uns d'entre
    eux, Arméniens venus de l'étranger en délégation pour visiter Istanbul
    au cours des cérémonies de commémoration, prenant des photos de ces
    noms d'une province en particulier. Je devine que ce sont les
    provinces de leurs ancêtres.

    Eren Kerskin commence à parler tandis que le son et les voix s'atténuent.

    ` Ces noms que vous entendez à présent sont les noms de villages
    arméniens d'Asie mineure avant 1915, ainsi que celui des provinces et
    des districts auxquels ils appartiennent - au total 2 300 localités.
    En fait, il y en a d'autres. Le travail de compilation des noms de
    toutes les localités arméniennes avant le Génocide est toujours en
    cours. Notre invité, l'historien Ara Sarafian, directeur de l'Institut
    Gomidas de Londres, vous donnera plus de détails sur ce travail.

    ` Les noms que vous entendez en ce moment constituent la preuve
    tangible du Génocide. Les communautés arméniennes qui vivaient dans
    ces villages ont été anéanties. Ils ont changé ces noms. Quelques uns
    d'entre eux ont été purement et simplement rayés de la carte, d'autres
    ont servi à des nouveaux occupants. ` Nous avons voulu que ces noms
    résonnent dans nos oreilles. Nous avons voulu qu'ils pénètrent
    profondément dans nos mes. Ici, sur ces panneaux, vous pouvez les
    voir. Vous pouvez vous approcher et les lire un par un. Ce sont des
    communautés arméniennes disparues. Nous voulons que le peuple turc se
    rappelle de ces noms et ne les oublie jamais `.

    Le volume augmente à nouveau, et nous écoutons les noms des villages
    disparus pendant encore cinq minutes.

    Quand la mort est une délivrance

    Keskin continue, ` Le Génocide a mis fin à l'existence de la société
    des Arméniens et d'autres peuples chrétiens de ce qui est à présent la
    Turquie, en n'annihilant pas seulement leur vie, mais aussi leurs
    institutions, leurs organisations sociales et culturelles, leur
    héritage national, leur civilisation, jusqu'aux traces même de leur
    existence.

    ` Un génocide, ce n'est pas seulement un massacre. Un génocide, c'est
    la déshumanisation des personnes au point que la mort devient pour eux
    une délivrance, qu'ils la désirent pour mettre un terme à leurs
    souffrances. Mais le génocide, ce n'est pas seulement condamner des
    gens à être soumis à des conditions inhumaines. C'est aussi un énorme
    pillage, un vol à grande échelle des richesses créées pendant des
    générations par le talent et le dur labeur.

    ` Et le génocide continue encore de nos jours. Il continue à travers
    sa négation. Il continue avec les mensonges cyniques et éhontés jetés
    à la face des gens. Il continue avec la haine et l'hostilité dirigée
    contre les Arméniens et les autres non-Musulmans de Turquie. Il
    continue en terrorisant les Arméniens à Samatya par les attaques
    brutales de vieilles Arméniennes, les enfants de survivants du
    Génocide. Il continue avec cet environnement qui empêche les Arméniens
    de se sentir en sécurité en Turquie. Une démonstration dramatique a eu
    lieu avec Sevag Sahin Balikci, abattu à Batman, en Turquie, alors
    qu'il faisait son service militaire dans les forces armées turques, le
    24 avril 2011, jour de la commémoration du Génocide arménien, et le
    jour où la justice a jugé que c'était un accident.

    ` Nous, les défenseurs des droits humains, nous le répétons une fois
    encore : reconnaissez officiellement le Génocide ! C'est un appel au
    gouvernement de la République de Turquie, et aussi au public turc.
    Rendez les propriétés saisies pendant et après le Génocide aux
    descendants de leurs propriétaires. Réparez tous les dommages
    matériels et immatériels qui ont été faits. Reconnaissez les droits
    des Arméniens dispersés à travers le monde - leur droit légitime à
    leur patrie !

    ` Sans reconnaissance du Génocide, sans confrontation avec les crimes
    commis, pas de paix, pas de démocratie réelle, pas de justice possible
    dans ce pays.

    ` Refuser de reconnaître ce Génocide est une confirmation que d'autres
    génocides sont possibles.

    Nous demandons en conséquence une fois de plus que les autorités
    turques mettent un terme à la négation du génocide ! Nous voulons que
    JUSTICE soit faite ! `

    Ara Sarafian s'est ensuite exprimé en arménien, avec traduction
    simultanée en turc par un jeune Arménien, membre du groupe socialiste
    arménien Nor Zartonk. Il a parlé de la vanité de la négation du
    Génocide, en face des simples faits, il a parlé du nombre croissant de
    gens qui se joignent à la commémoration du Génocide en Turquie, de sa
    visite à Diyarbakir et de ses rencontres avec les personnes là-bas -
    de la vérité que beaucoup y connaissent à propos du Génocide, et
    comment l'un d'entre eux a parlé de la façon dont son grand-père avait
    pris part aux massacres.


    Le `Seyfo` commémoré publiquement pour la première fois

    Pour la première fois, le Seyfo, le Génocide assyrien, a été mentionné
    dans les commémorations en Turquie, et pour la première fois un
    Assyrien, représentant la Fédération des Jeunes Assyriens de Suède, a
    fait un discours lui-aussi. Évoquant le présent ` processus de paix `
    en Turquie qui pourrait mettre fin à la guerre entre l'armée turque et
    le PKK, il a dit : ` A notre déception, ces crimes contre l'humanité
    commis sur les peuples anciens d'Anatolie ont été constamment niés par
    tous les gouvernements jusqu'à ce jour. Il est clair que la recherche
    de la paix actuelle sera vaine sans une confrontation avec le passé.
    Un état de paix fondé sur la foi et sur la religion laisserait pendre
    une épée de Damoclès sur divers peuples, comme cela était le cas au
    cours des événements du passé. Une paix réelle n'aura de sens que dans
    la mesure où elle sera construite non pas sur une foi commune mais sur
    les valeurs de l'humanité `. Son discours était traduit en langue
    assyrienne par l'un de ses amis. C'était la première fois que
    l'assyrien était entendu par les personnes réunies pour la
    commémoration du Génocide.

    Le co-président de l'organisation d'Istanbul du Parti Kurde pour la
    Paix et la Démocratie a fait ensuite un discours, reconnaissant la
    part prise par les Kurdes dans le Génocide. ` Comme Kurde et comme
    responsable politique kurde, je demande encore et encore pardon aux
    Arméniens et aux Assyriens pour le rôle que les Kurdes ont tenu dans
    le Génocide ` a-t-il déclaré.

    Une autre personnalité kurde, le propriétaire de la maison d'édition
    Peri qui publia un livre sur Antranig Pacha, a dit dans son discours
    condamner ceux des Kurdes qui ont coopéré avec le gouvernement central
    et qui ont pris part aux massacres et au pillage du patrimoine
    arménien.

    Un communiqué de presse du Nor Zartonk a également été lu par un jeune
    Arménien membre de ce groupe.

    Une délégation internationale était elle aussi venue à Istanbul cette
    année dans le cadre du programme développé ensemble par l'association
    turque ` Dire non au Racisme et au Nationalisme ` (Durde), et par les
    Militants Européens du Mouvement Contre le Racisme (EGAM) et l'UGAB.
    Le président de l'EGAM, Benjamin Abtan a fait une courte déclaration
    exprimant la solidarité de son association avec la lutte contre le
    négationnisme en Turquie.

    Après la commémoration, la délégation et les participants à la
    manifestation se sont rendus au Cimetière Arménien de Sisli et sur la
    tombe de Sevag Sahin Balikci.

    Avant la commémoration place Sultanahmet, Ara Sarafian, en compagnie
    d'autres personnes, s'était rendu sur la tombe d'Ali Faik Bey
    (Ozansoy), gouverneur de Kutahya qui avait refusé d'obéir à l'ordre de
    transfert forcé donné par le gouvernement central et y avait protégé
    les Arméniens.

    A 18h30, la manifestation de Durde a commencé sur la place Taksim. Ils
    étaient plus nombreux - au nombre de 1 000 environ - qu'à Sultanahmet,
    où ils étaient environ 200. De la musique arménienne était jouée
    pendant la manifestation, et des extraits des mémoires d'un certain
    nombre d'intellectuels arméniens arrêtés le 24 avril 1915 ont été lus,
    et un communiqué de presse a été lu, condamnant le Génocide.

    Commémoration à Diyarbekir

    Diyarbekir et la seule ville en Turquie qui reconnaît officiellement
    et publiquement le Génocide arménien. ` Les deux manifestations, celle
    accueillie par l'Association des Membres du Barreau de Diyarbekir et
    la commémoration organisée par la municipalité par le maire Osman
    Baydemir, ont été très impressionnantes et productives `, a déclaré
    Sarafian. La commémoration a eu lieu sur le pont du fleuve Tigre, là
    où les Arméniens ont été massacrés. Les participants ont envoyé des
    fleurs dans la rivière en mémoire des victimes. Sarafian a été
    profondément ému pas seulement par la sincère volonté de la
    municipalité, par le maire Baydemir avant tout, mais aussi par la
    volonté spontanée des Kurdes de faire face à la vérité. ` Nous ne
    devons pas considérer comme vaine la promesse de Osman Baydemir
    d'ouvrir largement la porte aux Arméniens, et il nous faudra trouver
    des moyens nouveaux pour renforcer ces liens avec Diyarbekir et pour
    transformer ces possibilités en réalité `, a-t-il déclaré.

    Par Ayse Gunaysu

    http://asbarez.com/109640/names-of-lost-armenian-villages-read-in-istanbuls-sultanahmet-squar/

    dimanche 5 mai 2013,
    Stéphane ©armenews.com



    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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