IRAK
Les Kurdes irakiens inquiets face à l'afflux de combattants du PKK
Les habitants du Kurdistan irakien vivant près de la frontière turque
s'inquiètent de voir s'installer des milliers de combattants kurdes de
Turquie, redoutant des raids de l'armée turque en dépit de l'amorce
d'un processus de paix entre Ankara et les rebelles kurdes.
Les forces turques n'hésitent plus depuis des années à viser les
combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de l'autre
côté de la frontière, empêchant des fermiers d'accéder à leurs champs
et tuant ou blessant parfois des civils.
Le PKK, qui mène depuis près de 30 ans un combat pour la
reconnaissance d'une entité kurde en Turquie, a annoncé mercredi que
ses combattants avaient amorcé un retrait vers l'Irak, dans le cadre
d'un processus de paix délicat avec la Turquie.
Dans la région autonome du Kurdistan irakien, l'arrivée d'environ
2.000 combattants rebelles n'est pas accueillie avec joie parmi les
habitants.
`Nous espérons ne plus entendre le bruit de l'artillerie turque et des
avions qui bombardent nos montagnes`, a déclaré Mohammed Saïd, 47 ans,
habitant de la ville d'Al-Amadia, non loin de la frontière. `Nous
avons peur que les combats reprennent`.
Ses craintes ne sont pas sans fondement. En 1999, un précédent retrait
massif du PKK avait tourné court après une embuscade de l'armée turque
contre des rebelles sur le départ qui avait fait 500 morts et anéanti
les espoirs d'une paix durable.
A cause du conflit, `nous avons dû abandonner de vastes portions de
terres, qui sont toujours désertées`, a expliqué M. Saïd.
`J'espère qu'ils vont trouver des solutions permanentes avec le
gouvernement turc`, a-t-il ajouté, tout en doutant que cela puisse
arriver rapidement.
`Nous espérons que les Kurdes de Turquie vont obtenir leurs droits, de
manière à ce que cela s'améliore de manière permanente et que les
combattants puissent rentrer chez eux`, a déclaré Karwan Ahmed, un
habitant de 37 ans.
Les rebelles du PKK quittent la Turquie à pied, à travers la zone
frontalière escarpée, pour rejoindre les milliers de combattants déjà
installés sur leurs bases dans les montagnes de Qandil, dans le nord
de l'Irak.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a maintes fois répété
que personne ne toucherait aux rebelles en route pour l'Irak.
Entre 13 et 19 millions de Kurdes vivent en Turquie, selon les
estimations, la plus importante part des quelque 25 à 35 millions de
Kurdes disséminés dans une vaste zone couvrant aussi l'Irak, l'Iran et
la Syrie.
Le PKK, dont les revendications sont passées au fil du temps d'une
indépendance complète à l'autonomie, ainsi qu'à la reconnaissance de
la langue et de la culture kurdes, compte désormais entre 3.000 et
5.000 combattants actifs, probablement moins de la moitié des forces
dont il a disposé jusqu'en 1999.
Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie mais aussi
par les Etats-Unis et l'Union européenne, le PKK a pris les armes en
1984, et le conflit a fait depuis environ 45.000 morts.
Le gouvernement fédéral irakien, qui a régulièrement dénoncé les
attaques turques sur son territoire mais est également à couteaux
tirés avec les autorités du Kurdistan irakien, ne s'est pas non plus
montré enthousiaste de voir arriver d'autres rebelles kurdes.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a fait savoir
que Bagdad, tout en saluant toute démarche susceptible de mettre fin
au conflit entre la Turquie et le PKK, n'acceptait `pas l'entrée de
groupes armés sur son territoire`.
Mais ce sont les forces de la région autonome kurde, et non fédérales,
qui surveillent la frontière.
Le porte-parole du PKK Ahmed Denis a souhaité que le gouvernement
fédéral à Bagdad et celui du Kurdistan irakien autonome soutiennent le
retrait vers l'Irak des combattants du PKK dans le cadre du processus
de paix entre les rebelles et Ankara.
`Nous disons aux gouvernements irakien et kurde que cette démarche
n'est pas dirigée contre eux, et nous leur demandons de jouer un plus
grand rôle et de la soutenir, car régler la question kurde (signifie)
la stabilité pour la région`, a dit M. Denis à l'AFP.
mardi 14 mai 2013,
Stéphane ©armenews.com
Les Kurdes irakiens inquiets face à l'afflux de combattants du PKK
Les habitants du Kurdistan irakien vivant près de la frontière turque
s'inquiètent de voir s'installer des milliers de combattants kurdes de
Turquie, redoutant des raids de l'armée turque en dépit de l'amorce
d'un processus de paix entre Ankara et les rebelles kurdes.
Les forces turques n'hésitent plus depuis des années à viser les
combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de l'autre
côté de la frontière, empêchant des fermiers d'accéder à leurs champs
et tuant ou blessant parfois des civils.
Le PKK, qui mène depuis près de 30 ans un combat pour la
reconnaissance d'une entité kurde en Turquie, a annoncé mercredi que
ses combattants avaient amorcé un retrait vers l'Irak, dans le cadre
d'un processus de paix délicat avec la Turquie.
Dans la région autonome du Kurdistan irakien, l'arrivée d'environ
2.000 combattants rebelles n'est pas accueillie avec joie parmi les
habitants.
`Nous espérons ne plus entendre le bruit de l'artillerie turque et des
avions qui bombardent nos montagnes`, a déclaré Mohammed Saïd, 47 ans,
habitant de la ville d'Al-Amadia, non loin de la frontière. `Nous
avons peur que les combats reprennent`.
Ses craintes ne sont pas sans fondement. En 1999, un précédent retrait
massif du PKK avait tourné court après une embuscade de l'armée turque
contre des rebelles sur le départ qui avait fait 500 morts et anéanti
les espoirs d'une paix durable.
A cause du conflit, `nous avons dû abandonner de vastes portions de
terres, qui sont toujours désertées`, a expliqué M. Saïd.
`J'espère qu'ils vont trouver des solutions permanentes avec le
gouvernement turc`, a-t-il ajouté, tout en doutant que cela puisse
arriver rapidement.
`Nous espérons que les Kurdes de Turquie vont obtenir leurs droits, de
manière à ce que cela s'améliore de manière permanente et que les
combattants puissent rentrer chez eux`, a déclaré Karwan Ahmed, un
habitant de 37 ans.
Les rebelles du PKK quittent la Turquie à pied, à travers la zone
frontalière escarpée, pour rejoindre les milliers de combattants déjà
installés sur leurs bases dans les montagnes de Qandil, dans le nord
de l'Irak.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a maintes fois répété
que personne ne toucherait aux rebelles en route pour l'Irak.
Entre 13 et 19 millions de Kurdes vivent en Turquie, selon les
estimations, la plus importante part des quelque 25 à 35 millions de
Kurdes disséminés dans une vaste zone couvrant aussi l'Irak, l'Iran et
la Syrie.
Le PKK, dont les revendications sont passées au fil du temps d'une
indépendance complète à l'autonomie, ainsi qu'à la reconnaissance de
la langue et de la culture kurdes, compte désormais entre 3.000 et
5.000 combattants actifs, probablement moins de la moitié des forces
dont il a disposé jusqu'en 1999.
Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie mais aussi
par les Etats-Unis et l'Union européenne, le PKK a pris les armes en
1984, et le conflit a fait depuis environ 45.000 morts.
Le gouvernement fédéral irakien, qui a régulièrement dénoncé les
attaques turques sur son territoire mais est également à couteaux
tirés avec les autorités du Kurdistan irakien, ne s'est pas non plus
montré enthousiaste de voir arriver d'autres rebelles kurdes.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a fait savoir
que Bagdad, tout en saluant toute démarche susceptible de mettre fin
au conflit entre la Turquie et le PKK, n'acceptait `pas l'entrée de
groupes armés sur son territoire`.
Mais ce sont les forces de la région autonome kurde, et non fédérales,
qui surveillent la frontière.
Le porte-parole du PKK Ahmed Denis a souhaité que le gouvernement
fédéral à Bagdad et celui du Kurdistan irakien autonome soutiennent le
retrait vers l'Irak des combattants du PKK dans le cadre du processus
de paix entre les rebelles et Ankara.
`Nous disons aux gouvernements irakien et kurde que cette démarche
n'est pas dirigée contre eux, et nous leur demandons de jouer un plus
grand rôle et de la soutenir, car régler la question kurde (signifie)
la stabilité pour la région`, a dit M. Denis à l'AFP.
mardi 14 mai 2013,
Stéphane ©armenews.com