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    FRANCE
    La négation du génocide arménien et les évolutions de la politique
    turque par Laurent Leylekian

    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=89640

    Le lundi 22 avril, la COADA de Valence a invité Laurent Leylekian a
    prononcer une conférence sur `la négation du génocide arménien et les
    évolutions de la politique turque`. Retrouvez ici le texte de cette
    intervention

    Permettez-moi tout d'abord de remercier la COADA et Grégoire
    Tafankedjian pour m'avoir invité en cette avant-veille de 24 avril à
    évoquer la question de la négation par la Turquie du génocide des
    Arméniens. C'est un honneur certain mais c'est aussi un exercice
    difficile pour quelqu'un qui n'est plus qu'un observateur et non plus
    un acteur des événements en question.

    Il est assez difficile pour moi de discourir aujourd'hui avec
    originalité sur ce sujet dans la mesure où viennent de paraître deux
    ouvrages remarquables qui lui sont précisément consacrés : « Vous
    n'existez pas » de Maître Sevag Torossian et « La Turquie et le
    fantôme arménien » de Laure Marchand et Guillaume Perrier. Le premier
    de ces deux ouvrages se concentre sur la démarche juridique de
    pénalisation en France, démarche qui a échoué et qui était selon Me
    Torossian mal conçue, tandis que le second traite de la prégnance et
    de l'impact contemporain du génocide dans la société turque. Je ne
    saurais trop vous recommander d'acheter et de lire ces ouvrages et mon
    propos aujourd'hui ressemblera sans doute, au moins pour ce qui est du
    constat, à ceux de Laure Marchand et de Guillaume Perrier. Pour tout
    vous dire, je me félicite d'ailleurs de leur prise de parole publique
    car l'un des effets, et non des moindres, de la politique
    négationniste de l'Etat turc est d'ôter, aux yeux des médias
    dominants, toute crédibilité à une parole arménienne sur la question
    turque alors que, sans doute, personne n'est plus légitime ni plus
    pertinent que nous lorsqu'il s'agit de parler de la Turquie. Je pense
    que d'ici peu, ces deux journalistes reconnus seront qualifiés dans la
    presse turque de sözde gazeteci et qu'on leur trouvera rapidement des
    ascendances arméniennes.

    Concernant la négation du génocide, quels sont aujourd'hui les
    éléments tactiques constitutifs de la politique turque et comment
    peut-on y répondre ? Alors, bien évidemment, il est toujours difficile
    de répondre à ce genre de question mais je voudrais vous soumettre les
    quelques éléments de réflexion suivants :

    Premièrement, le nombre et l'intensité des déclarations négationnistes
    des plus hauts représentants de l'Etat ont diminué. Vous n'avez pas
    entendu dernièrement Erdogan, Gül ou Davutoglu faire une déclaration
    outrancière ou agressive. Bien évidemment, il peut encore leur arriver
    de répondre à telle ou telle position publique mais le ton est alors
    modéré. Quand par exemple, Charles Aznavour déclare, comme il l'a fait
    récemment qu'il se « foutait du mot de génocide mais qu'il voulait la
    reconnaissance des faits historiques » et que « le Premier ministre
    turc a dit qu'il hait les Grecs et les Arméniens », la réponse de
    Davutoglu a été la suivante : « nous ne pouvons pas comprendre ce sur
    quoi sont fondées ces affirmations. Nous rejetons fermement ces
    accusations infondées. Les Turcs ont mené une longue coexistence
    pacifique avec les Arméniens et les Grecs » avant d'ajouter que la
    Turquie « accueille favorablement la proposition d'Aznavour de
    normaliser les relations arméno-turques ». Cela ne veut certainement
    pas dire que la Turquie va s'engager dans cette voie mais, donc, pas
    d'outrance verbale du moins au plus haut niveau. Seule entorse récente
    à cette règle, la déclaration tonitruante d'Egemen Bagis, Ministre des
    Affaires Européennes et spécialiste de la question, qui a récemment
    comparé les revendications de génocide assyrien à la pratique de la
    masturbation.

    Deuxièmement, en Turquie même, le système exerce désormais ses
    pressions de préférence de manière indirecte. Ce n'est plus l'exécutif
    ou le Ministère de l'Intérieur qui menace et interdit directement.
    Officiellement, l'Etat est plus neutre, plus permissif, plus tolérant
    : par exemple, il autorise les commémorations du 24 avril et, selon
    les observations récemment rapportées par Laure Marchand et Guillaume
    Perrier, il fournit même un service d'ordre pour tenir les
    ultranationalistes à l'écart.

    Cependant les lois et les règlements n'ont pas changé et, s'ils ont
    changé, les pratiques judiciaires n'ont pas changé. Ce ne sont donc
    plus les corps centraux de l'administration qui oppressent mais des
    administrations déportées et théoriquement indépendantes de l'appareil
    d'Etat. Vous pouvez manifester, vous pouvez écrire, l'Etat ne vous
    persécutera pas mais un juge que le pouvoir qualifiera de «
    conservateur » pourra toujours vous poursuivre. Actuellement par
    exemple, Temel Demirer est à nouveau poursuivi pour avoir re-déclaré
    en substance « l'État turc est le meurtrier de Hrant Dink. Je dis
    aussi il y a eu un Génocide arménien dans ce pays ». Récemment, on a
    également appris qu'une enquête a été ouverte contre Robert Koptas et
    Ümit Kivanç du journal Agos qui auraient critiqué lors d'une émission
    télévisé la sentence prononcée lors du procès du meurtrier de Hrant
    Dink en affirmant que l'Etat turc en était le commanditaire. Ce qui
    est intéressant, c'est que ce n'est pas l'Etat qui a saisi le parquet
    mais un simple citoyen - en tout cas c'est comme ça qu'il est présenté
    - résident à Antalya. Bref, si officiellement il n'y a plus de tabou,
    l'affirmation du génocide vous plonge dans une sorte d'insécurité
    juridique. De manière tout à fait signifiante, je voudrais ici
    rappeler que lorsqu'il y a un an, Ragip Zarakolu a été raflé avec
    d'autres intellectuels pour une prétendue complicité avec un mouvement
    terroriste kurde, la « preuve » exhibée par la police de sa «
    complicité » était un ouvrage ... sur le génocide arménien.

    Plus insidieux encore, les journalistes qui se montrent trop
    intransigeants ou affirmatifs sur des questions « sensibles » peuvent
    être licenciés. Le cas le plus patent est celui de Hasan Cemal, le
    petit-fils de Djemal Pacha, qui a été licencié par Milliyet sans que
    l'on sache si c'est pour avoir publié un livre sur le génocide
    arménien, et sur la couverture duquel on le voit à genoux à
    Dzidzernagapert, ou si c'est pour avoir rencontré et interviewé le
    leader du PKK Murat Karayilan à Kandil. Mais ce n'est pas le seul.
    Récemment par exemple, Amberin Zaman qui n'est pourtant pas une
    révolutionnaire s'est fait licencié par HaberTürk après s'être fait
    sortir d'un programme de la TRT parce que ses positions étaient « trop
    antigouvernementales ». L'Etat n'emprisonne donc plus ses dissidents,
    il tente de les empêcher de s'exprimer par d'autres moyens. Le moyen
    fiscal ou celui des frais de procédure est un autre levier employé :
    la maison d'édition de Ragip Zarakolu par exemple est dans une
    situation financière très précaire en raison des « absences » de
    l'éditeur lorsqu'il est mis en détention préventive mais aussi en
    raison des frais d'avocats considérables. Je profite de l'occasion
    pour vous inviter à soutenir financièrement Ragip par le biais de la
    campagne mise en place à cet effet par le CCAF.

    Réciproquement, c'est la même justice « indépendante » qui va
    finalement jugée que le conscrit d'origine arménienne Sevag Balikçi -
    assassiné le 24 avril 2011 par un de ses « camarades » membre des
    foyers Alperen - a été victime d'un homicide involontaire et non pas
    d'un crime raciste délibéré. L'Etat pourra toujours s'abriter derrière
    une décision de justice - fut-elle militaire comme ce fut le cas ici.
    Encore mieux, en l'espèce, le gouvernement AKP pourra éventuellement
    fustiger les éléments « nationalistes », c'est-à-dire kémalistes, à
    l'origine de cette décision de justice.

    Troisièmement, le rôle croissant de l'Azerbaïdjan dans le
    négationnisme. Lors de la conférence tenue par Laure Marchand et
    Guillaume Perrier début avril à l'EHESS, un des intervenants est allé
    jusqu'à affirmer que la Turquie avait sous-traité sa politique
    arménienne à l'Azerbaïdjan. Je ne sais s'il faut aller jusqu'à là mais
    il est vrai qu'Ankara doit maintenant composer avec Bakou ce qui
    présente deux avantages pour la Turquie :

    Avantage secondaire, les pétrodollars avec lesquels le régime Aliev
    peut alimenter les différentes structures négationnistes en Turquie et
    à l'étranger. Les observateurs des dernières manifestions arménophobes
    qui se sont déroulées par exemple en France auront noté la grande
    porosité entre des éléments proches de l'ambassade d'Azerbaïdjan et
    les représentants des mouvements ultranationalistes turcs présents en
    France,

    Avantage principal, la possibilité de maintenir un discours extrémiste
    et violemment arménophobes par entité interposée car le discours azéri
    actuel, bien que légèrement différent dans son contenu propre,
    contient les éléments de violence qui caractérisaient le discours turc
    d'il y a vingt ans. Pour Ankara, c'est un moyen de cette fameuse
    profondeur stratégique par laquelle la Turquie peut moduler son
    discours en fonction de ses besoins réels et disposer à cet égard d'un
    alibi : l'Azerbaïdjan. Dernier exemple en date, l'annulation des vols
    directs Erevan-Van par l'aviation civile turque et pour laquelle la
    Turquie a été chaudement remerciée par l'Azerbaïdjan. Ankara pourra
    toujours prétendre qu'elle a malheureusement dû céder aux pressions de
    son intransigeant allié.

    Quatrièmement, l'organisation d'événements mettant en valeur les
    échanges arméno-turcs. Dans la foulée du TARC de sinistre mémoire,
    Ankara continue de soutenir directement ou indirectement des
    initiatives « positives », parfois avec la complaisance naïve ou
    obligée de l'Arménie. Ainsi, récemment, on a vu se monter à Erevan un
    forum de femmes d'affaires arméniennes et turques, forum destiné à
    examiner la possibilité d'établir des liens commerciaux. Quels liens,
    quelles affaires puisque la Turquie exerce un blocus criminel envers
    l'Arménie ? Personne ne semble se poser la question. Autre exemple, la
    Fondation Hrant Dink qui organise régulièrement des échanges
    journalistiques entre la Turquie et l'Arménie visant à développer « la
    connaissance historique, les relations arméno-turques, la culture et
    les arts » et où l'un des objectifs principaux est, paraît-il, « la
    normalisation des relations arméno-turques ». Dans l'un comme dans
    l'autre de ces deux exemples, un des éléments frappants, c'est
    l'espèce d'égalisation morale et abstraite entre les participants de
    part et d'autre comme si on ne savait pas qu'un des deux Etats nie la
    réalité passé, présente et future de l'autre ainsi que son droit à
    l'existence. Un autre élément frappant, c'est le soutien de ce type
    d'initiative par des instances tierces qui promeuvent une certaine
    vision libérale de l'Histoire et une négation de la primauté du
    politique (en tout cas pour les autres !), l'USAID - l'administration
    américaine en charge de l'aide au développement - dans le premier cas,
    la fondation Heinrich Böll - la fondation politique des Verts
    allemands - dans le second cas.

    §

    A l'aune de ces quatre éléments, quels est l'objectif tactique actuel
    du négationnisme turc. Eh bien, il me semble que cet objectif peut
    être résumé de la manière suivante : il s'agit désormais pour Ankara
    de parvenir à une espèce de tolérance sociétale de l'affirmation du
    génocide sans que cela n'implique aucune reconnaissance politique de
    la part de l'Etat et a fortiori aucune conséquence en terme moral,
    financier ou territorial.

    Je souscrirai volontiers à l'analogie faite par l'historienne Claire
    Mouradian, spécialiste du monde russe et soviétique. Il est probable
    que la Turquie s'oriente vers une « solution » qui ressemble à celle
    du 20ème Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, congrès au
    cours duquel furent reconnus et dénoncés les crimes staliniens pour
    mieux raffermir ce qui aurait été un communisme des origines, immaculé
    et vierge de toute déviance stalinienne. C'est la fameuse «
    rectification sans dommage » tentée par le stalinien Anastase Mikoyan.

    Pour parvenir à ce but, la méthode employée par la Turquie, c'est de
    se retirer des éléments du problème pour apparaître comme l'entité «
    au-dessus de la mêlée » organisant une certaine liberté contrôlée de
    la parole sur la question arménienne. Ankara joue avec les variables
    de contrôle de cette « liberté » en attisant si besoin des éléments «
    extrémistes » - à partir de structures formellement indépendantes,
    déportées et renforcées par l'argent azéri - ou en favorisant si
    nécessaire des initiatives « positives » factices qui éludent la
    question politique centrale - celle de la responsabilité de l'Etat -
    derrière des considérations d'échange en phase avec l'idéologie
    libérale dominante (les islamistes sont libéraux d'un point de vue
    économique).

    Cette tactique mis en place par le régime AKP à propos du génocide des
    Arméniens est hautement compatible avec une autre de ses entreprises,
    celle de se départir du kémalisme. En une phrase, le négationnisme
    outrancier et martial, c'était celui du CHP et de ses avatars. Ce
    négationnisme actuel, plus implicite et insidieux permet au régime de
    se présenter comme plus libéral et tolérant et même comme
    anti-système.

    Ainsi, en novembre 2011, les fameuses « excuses » prononcées par
    Erdogan à propos des massacres du Dersim lui ont permis d'attaquer
    directement le CHP. Je vous prie de m'excuser de me citer mais, à
    l'époque, j'avais écris à ce sujet : « Il ne faut donc pas s'attendre
    au même type d'excuses - par ailleurs à bon compte - vis-à-vis du
    Génocide des Arméniens. Car si les deux opérations furent assez
    similaires d'un point de vue opérationnel, si ceux qui participèrent
    au premier furent aussi impliqués dans le second, comme par exemple
    l'infme Sükrü Kaya, là s'arrête la similitude et le contexte des deux
    tueries fut en fait assez différent : Les massacres du Dersim furent
    essentiellement un acte d'affirmation de la République turque et on
    peut donc faire confiance à Erdogan pour les fustiger ; le Génocide
    des Arméniens fut l'acte de création de la nation turque dont il ne
    faut pas escompter qu'il soit regretté par n'importe lequel des
    dirigeants passés ou actuels de Turquie. ». Eh bien, je ne
    retrancherai pas une ligne à ce diagnostic.

    Il est d'ailleurs tout à fait intéressant de noter que, selon Hamit
    Bozarslan, le dénigrement de Mustafa Kemal s'accompagne d'une actuelle
    remise à l'honneur de celui qui fut un temps son rival politique,
    Enver Pacha, et surtout d'Abdülhamid.

    §

    Alors que faire face à ce nouveau visage du négationnisme et que
    peut-on espérer ? Eh bien, dans une certaine mesure, il incite à un
    optimisme raisonné. Non pas qu'il s'agisse d'accorder une once de
    crédit à la bonne volonté de l'Etat turc, mais plutôt de considérer
    que la voie qu'il a choisi constitue peut-être sur le long terme une
    erreur stratégique. Pour continuer avec l'analogie avec l'URSS, cette
    erreur pourrait être de même nature que celle du 20ème congrès du PC,
    où pour reprendre les mots d'Humbert-Droz, des staliniens ont voulu «
    liquider le stalinisme par des méthodes staliniennes ». Ou, pour
    prendre un exemple plus proche de nous dans le temps, un Gorbatchev a
    voulu libéraliser le système soviétique pour le sauver.

    Ça ne marche tout simplement pas car lorsqu'un système totalitaire -
    ce que fut la conception kémaliste de la Turquie - desserre la bride,
    il libère des dynamiques dont il sous-estime généralement l'importance
    et qui peuvent finir par l'emporter. Bien évidemment, l'avenir n'étant
    pas écrit, la question qui se pose pour nous est de savoir comment
    accompagner le mouvement, le favoriser, sachant qu'en tant que simples
    citoyens ne s'appuyant sur aucune structure étatique et qu'en tant
    qu'extérieurs à la Turquie, nos moyens d'actions sont évidemment
    limités. Car le risque existe très fortement que la population turque
    jette finalement le kémalisme dans les poubelles de l'Histoire sans
    pour autant reconnaître que l'identité turque est née d'un crime
    inouï.

    Il me semble que dans ce contexte, la ligne de conduite qui devrait
    être la nôtre est de ne pas rentrer dans la politique des biçim et des
    shows mise en place par Ankara et pour Ankara mais de prendre au mot
    l'Etat turc quant à son prétendu libéralisme social. La parole est
    libre en Turquie ? Parlons aux simples citoyens turcs et
    encourageons-les à mettre en avant leurs identités particulières :
    identités particulières de nature ethnique, de nature religieuse, de
    nature sociale ou même de nature sexuelle - on peut par exemple songer
    au mouvement LGBT. Il serait intéressant, afin de mettre un terme à un
    nationalisme qui bride tout espoir d'évolution, que les citoyens de
    Turquie se considèrent d'abord musulmans ou alévis ou chrétiens,
    d'abord kurdes ou lazes ou zazas, d'abord cadres supérieurs ou
    ouvriers, d'abord bobos ou yuppies ou gays avant qu'ils ne se
    considèrent turcs.

    Je ne crois pas que la question turque - c'est-à-dire la question de
    cet Etat construit sur le crime et son déni - prendra fin en 2015.
    2015 ne doit pas être une fin, ce doit être le début d'un processus
    qui durera bien plus longtemps. On sait que le mot d'ordre des
    nationalistes turcs du début du 20ème siècle - nationalistes dont
    l'origine turque était d'ailleurs douteuse - était « turquification,
    islamisation, occidentalisation ». C'était bien évidemment un oxymore
    car les deux premiers termes contredisent le troisième. Ce fut aussi,
    sur plus de 500 ans, un processus violent dont on n'a pas idée
    aujourd'hui et dont le génocide arménien n'a constitué que le
    paroxysme final.

    Notre objectif de reconnaissance de ce génocide passe par la mise en
    `uvre du processus contraire afin que progressivement les populations
    d'Asie mineure - Anatolie et Arménie occidentale - considèrent qu'il
    n'est finalement pas si « heureux d'être Turc », comme le prétend le
    fameux slogan « ne mutlu türküm diyene » ; qu'il n'est finalement pas
    si heureux d'être en quelque sorte tenu pour caution solidaire d'un
    Etat criminel tout en constatant qu'on en fut victime en ce que cette
    identité turque résultt précisément de l'effacement d'identités
    antérieures.

    Ces populations ainsi édifiées redeviendront-elles alors grecques,
    kurdes, arabes, arméniennes ? Rien n'est moins sûr. D'une part parce
    qu'il n'est pas certains que les identités ethniques soient promises à
    un grand avenir. Et d'autre part - pour ce qui est de l'identité
    arménienne - parce que son regain d'attractivité sera en grande partie
    lié à ce que l'Etat arménien saura offrir, notamment en matière de
    respect des libertés et des droits fondamentaux. C'est bien sûr un
    autre sujet mais vous comprendrez donc qu'il y a loin de la coupe aux
    lèvres.

    Je vous remercie de votre attention.

    Laurent Leylekian

    http://eurotopie.leylekian.eu/2013/04/la-negation-du-genocide-armenien-et-les.html

    mardi 14 mai 2013,
    Stéphane ©armenews.com

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