Announcement

Collapse
No announcement yet.

Le Héros Arménien Que les Turcs Préféreraient Oublier

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Le Héros Arménien Que les Turcs Préféreraient Oublier

    REVUE DE PRESSE
    Le Héros Arménien Que les Turcs Préféreraient Oublier

    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=89745

    Robert Fisk

    12 mai 2013

    Le Héros Arménien Que les Turcs Préféreraient Oublier

    Rappelons-nous le capitaine Torossian. Confrontés avec le bientôt
    centenaire anniversaire du génocide de un million et demi d'Arméniens,
    hommes femmes et enfants par les Turcs ottomans en 1915, le
    gouvernment de Turquie (*) se prépare à noyer la mémoire des massacres
    d'Arméniens dans des cérémonies commémorant la victoire turque sur le
    Alliés à la bataille de Gallipoli qui eut lieu la même année. Dès à
    présent les spécialistes favorables au pouvoir ont fait de leur mieux
    pour ignorer la présence de milliers d'hommes de troupe arabes au sein
    de l'armée turque à Gallipoli - faisant pareillement d'un officier
    arménien de l'armée turque, qui avait été décoré pour sa bravoure à
    Gallipoli, un menteur qui a fabriqué son autobiographie lui-même.

    En fait, le capitaine Sarkis Torossian avait été personnellement
    médaillé pour son courage par Enver Pacha, le ministre de la guerre
    turc, l'homme le plus puissant dans la hiérarchie ottomane. Le plus
    grand héros de Gallipoli, c'est Mustapha Kemal, qui a fondé, sous le
    nom d'Ataturk, l'état turc moderne. Mais au regard de quelques uns en
    Turquie, parmi les historiens les plus en vue, qui voudraient
    transformer Torossian en fraudeur, le mot ' moderne ' devrait être
    sans doute être mis entre guillemets.

    Et maintenant, ces universitaires vont jusqu'à soutenir que le
    capitaine arménien a inventé les deux médailles reçues d'Enver. Par
    contre, l'un des historiens les plus décriés pour avoir totalement
    reconnu le génocide de 1915, Taner Akçam, a retrouvé les descendants
    de la famille Torossian en Amérique, rencontré son petit-fils, et
    examiné les deux diplômes des médailles ottomanes dont l'un porte la
    signature originale d'Enver.

    La Turquie, comme on le sait, veut adhérer à l'UE. Il m'arrive
    moi-même de penser, incidemment, qu'elle devrait y adhérer. Mais
    comment pouvons-nous dire, nous Européens, que le monde musulman veut
    rester ' en dehors ' de nos ' valeurs ' lorsqu'un pays musulman entier
    veut partager notre société européenne ? Nous sommes définitivement
    des hypocrites. En outre, comment la Turquie peut-elle encore espérer
    adhérer à l'Union Européenne alors qu'elle refuse encore de
    reconnaître la vérité du Génocide arménien - et cristalliser cette
    négation jusqu'à s'en prendre à un officier ottoman mort depuis
    longtemps ? Le fantôme de Dreyfus serait-il à l'`uvre dans cette
    circonstance ? Aussi longtemps que le gouvernement turc battra le
    tambour de Gallipoli en 2015, le fantôme de Torossian hantera les
    champs de bataille de Gallipoli de 1915.

    Srs mémoires, ` Des Dardaneles à la Palestine `, ont été publiés à
    l'origine à Boston en 1947 . Ayhan Aktar, professeur de sciences
    sociales à l'Université Bilgi d'Istanbul, avait pris connaissance de
    ce livre il y a vingt ans et avait été étonné d'apprendre - étant
    donné la tentative de la Turquie d'annihiler la population arménienne
    entière en 1915 - qu'il y eut des officiers d'ascendance arménienne
    combattant pour les Ottomans. Les huit mois de la bataille de
    Gallipoli - un débarquement allié dans le détroits des Dardanelles
    conçu par Winston Churchill dans l'espoir d'occuper Constantinople,
    aujourd'hui Istanbul, la capitale ottomane et contourner le verrou des
    tranchées du front à l'ouest - ont été désastreux pour les
    Britanniques et les Français, et pour les troupes australiennes et
    néo-zélandaises (les forces Anzac) en mase qui combattaient avec eux.
    Ils abandonnèrent les têtes de pont sur les plages en janvier 1916.

    Dans son livre, Torossian raconte les combats féroces de Gallipoli et
    les autres combats auxquels il a pris part - jusqu'à ce qu'il découvre
    que sa s`ur, vers la fin de la Grande Guerre, avait subi le sort des
    Arméniens réfugiés des convois de la mort vers la Syrie et la
    Palestine. Il s'était dès lors enrôlé dans les forces alliées,
    rencontrant sans l'apprécier T.E. Lawrence d'Arabie - l'appelant
    simplement ` trésorier-payeur ` - avant de retourner en Turquie avec
    les Français. Il s'était rendu finalement aux USA pour y finir ses
    jours.

    Le courageux professeur Aktar, cependant - relevant de ses collègues `
    le manque de volonté à reconnaître qu'Arabes et Arméniens aient
    combattu dans l'armée ottomane - décida de publier le livre de
    Torossian en langue turque. Ce livre fut favorablement accueilli
    jusqu'à ce que deux historiens de l'Université Sabanci ne prennent
    l'`uvre de Ayhan Aktar comme une insulte. Le docteur Halil Berktay,
    par exemple, a écrit dans ` Taraf ` sur 13 colonnes pour démontrer que
    le livre est entièrement une fiction, et que Torossian est un menteur,
    une opinion qui correspond à ce que Aktar appelle ` assassinat de
    personnage `. ` C'est le ' document traumatisant ' d'un officier
    arménien intégrationniste qui a combattu pendant la (Première) guerre
    (Mondiale), a déclaré Aktar. ` Mais sa famille avait été déportée dans
    les déserts de Syrie en dépit du fait qu'Enver Pacha ( le ministre de
    la guerre et l'homme le plus puissant dans la hiérarchie ottomane)
    avait clairement donné des ordres aux gouverneurs locaux de ne pas
    déporter les ` familles ` des officiers.

    Les Arméniens de rang subalternes de l'armée ottomane avaient été
    désarmés et massacrés dans le cadre du génocide, au cours duquel les
    femmes ont été systématiquement violées par les soldats et les
    gendarmes turcs, ainsi que par leur miliciens circassiens et kurdes.
    Churchill en a référé aux massacres comme à un ' holocauste `. Taner
    Akçam, l'historien turc qui a retrouvé le petit-fils de Torossian,
    avait été sidéré par la réaction à l'édition turque du livre ; ` une
    critique, dit-il, est allé jusqu'à prétendre que l'officier arménien
    n'avait pas existé `. Le livre, avec l'introduction d'Aktar, ouvre une
    brèche dans la thèse dominante en Turquie tendant à présenter la
    guerre de Gallipoli comme une guerre des Turcs. Comme le montre Aktar
    dans son introduction, non seulement Torossian et d'autres Chrétiens
    eurent un rôle important à Gallipoli, mais quelques unes des unités
    militaires étaient composées aussi d'Arabes `.

    Le ministre des affaires étrangères Ahmet Davutoglu qui a parlé il y a
    deux ans à Gallipoli, a rendu compte avec une parfaite franchise de la
    façon dont la Turquie prévoyait de définir le Génocide arménien pour
    son centième anniversaire. ` Nous allons faire connaître 1915 à
    travers le monde entier `, a-t-il dit, ` non comme l'anniversaire d'un
    génocide que quelques uns prétendent et calomnient (sic) , mais nous
    allons le faire connaître comme la glorieuse résistance d'une nation -
    autrement dit, la commémoration de notre défense à Gallipoli `.

    C'est ainsi que le Nationalisme turc s'attend à donner sa version de
    l'histoire dans deux ans. Les descendants de ceux qui sont morts dans
    les troupes Anzac à Gallipoli, cependant, pourraient demander à leurs
    hôtes en 2015 pour quelle raison ils n'honorent pas ces braves Arabes
    et Arméniens - dont le capitaine Torossian - qui combattaient dans les
    rangs de l'Empire ottoman.

    http://www.independent.co.uk/voices/comment/the-armenian-hero-turkey-would-prefer-to-forget-8612890.html

    * Les liens renvoient à des textes en anglais...

    mardi 21 mai 2013,
    Stéphane ©armenews.com


    From: Baghdasarian
Working...
X