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Hommage au résistant Missak Manouchian

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    Le Parisien, France
    Vendredi 15 Novembre 2013

    Hommage au résistant Missak Manouchian

    Julien Heyligen


    Né en Turquie en 1906, fils de paysans arméniens, orphelin à 8 ans
    d'un père massacré lors du génocide de son peuple et d'une mère morte
    de faim, poète, résistant lors de la Seconde Guerre mondiale et
    fusillé le 11 avril 1944 au mont Valérien, à Suresnes
    (Hauts-de-Seine). Une plaque sera posée dimanche à la gare
    d'Evry-Val-de-Seine, lieu de l'arrestation de Missak Manouchian il y a
    soixante-dix ans, pour commémorer le destin de cet homme hors norme.

    Ce soir, à partir de 18h30, à l'hôtel de ville d'Evry (entrée libre),
    un documentaire et un débat en présence de Guy Krivopisko,
    conservateur du musée de la Résistance, évoqueront la mémoire de ce
    patriote, cette lutte contre l'occupant et cette époque.

    Arrêté au niveau du pont de Soisy en 1943

    Aujourd'hui, le parc qui borde la Seine à l'endroit de son
    interpellation porte déjà le nom du résistant. C'est ici, le 16
    novembre 1943, que Missak Manouchian, en charge de la section
    Main-d'oeuvre immigrée (MOI), doit rencontrer en toute discrétion son
    supérieur, Joseph Epstein, responsable des Francs-tireurs et partisans
    pour l'Ile-de-France. Evry est alors un petit village tranquille de
    1000 habitants. Mais l'Arménien est pisté.

    A la suite de précédents coups de filet, les brigades spéciales de la
    police française, aux ordres de la Gestapo, le prennent en filature
    depuis Paris. Epstein se rend compte du guet-apens. Les deux hommes
    fuient à grand-peine sur les berges détrempées.

    Missak Manouchian essaye de tirer. Son arme s'enraye. Les deux
    résistants sont arrêtés au niveau du pont de Soisy, que l'armée
    libératrice du général américain Patton empruntera en juillet 1944.
    Les FTP-MOI sont démantelés. Vingt-trois membres sont condamnés à
    mort, vingt-deux sont assassinés par les nazis à Suresnes
    (Hauts-de-Seine).

    Face au peloton de tir, ils refusent d'avoir les yeux bandés. Une
    femme, Olga Bancic, sera décapitée en Allemagne en mai 1944. Une
    affiche de propagande les fait passer pour des terroristes. Elle en
    fera des héros. « Vingt et trois étrangers et nos frères
    pourtant/Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir/Vingt et trois
    qui criaient la France en s'abattant », écrit pour leur éloge, dans un
    poème, Louis Aragon.




    From: A. Papazian
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