TURQUIE
Erdogan reçoit Barzani en Turquie pour relancer la paix avec le PKK
(AFP) - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déroulé samedi
le tapis rouge au chef des Kurdes d'Irak Massoud Barzani pour une
visite toute en symboles à Diyarbakir (sud-est) destinée à sortir de
l'ornière le processus de paix engagé avec la rébellion kurde.
Habitué des séjours dans la capitale Ankara, M. Barzani est arrivé
pour la première fois en fin de matinée dans la `capitale` kurde de
Turquie, où il doit rejoindre M. Erdogan. Les deux dirigeants doivent
assister à une cérémonie de mariages collectifs puis se retrouver pour
un entretien très attendu.
Comme il l'a lui-même souligné cette semaine, le chef du gouvernement
turc attend de cette visite `historique` qu'elle soit `un couronnement
du processus de paix` engagé avec les rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
En clair, Ankara souhaite profiter de l'influence de M. Barzani auprès
des 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie pour les convaincre de sa
volonté de faire la paix, à l'heure où les pourparlers engagés avec le
chef historique du PKK Abdullah Öcalan patinent.
`Si Barzani a de l'importance aux yeux de nos citoyens, cette
importance contribuera` au processus, a jugé vendredi le ministre turc
de l'Energie Taner Yildiz.
Dans un entretien accordé à l'AFP cette semaine, M. Barzani a plaidé
pour une solution pacifique au conflit. `Avoir son propre Etat est un
droit naturel pour le peuple kurde, mais cela ne peut se réaliser par
la violence`, a-t-il estimé.
Le PKK a décrété un cessez-le-feu en mars puis entamé deux mois plus
tard le retrait de ses combattants du sol turc vers leurs bases du
nord de l'Irak. Mais, déçu par les contreparties accordées depuis par
les autorités turques, il a suspendu ce mouvement.
M. Erdogan a fait quelques gestes fin septembre, comme le droit à
l'enseignement privé en kurde, mais il est resté très loin des
revendications kurdes en matière d'autonomie et de reconnaissance de
leur identité.
Critiques
Le processus engagé pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus
de 45.000 victimes depuis 1984 paraît donc plus que jamais menacé.
Signe de cette tension, l'armée turque a rapporté qu'un de ses convois
avait été attaqué vendredi par des rebelles du PKK dans le district de
Nusaybin, le premier accrochage sérieux depuis des mois.
La visite très médiatisée de M. Barzani a été accueillie avec
circonspection par les Kurdes.
Certains ont dénoncé une manoeuvre politique du pouvoir avant le
scrutin municipal de mars 2014. `La participation de M. Barzani à une
manifestation où le Premier ministre donnera le coup d'envoi de sa
campagne est lourde de sens`, a déploré le chef du Parti kurde pour la
paix et la démocratie (BDP) à Diyarbakir, Mehmet Emin Yilmaz.
D'autres, comme la célèbre députée kurde Leyla Zana, y ont vu un motif
`d'espoir`.
La situation des Kurdes de Syrie devait également figurer en tête de
l'ordre du jour des discussions des deux dirigeants.
La décision du Parti de l'union démocratique (PYD), présenté comme la
branche syrienne du PKK, de créer une administration autonome dans les
territoires du nord de la Syrie dont ses combattants ont repris le
contrôle aux jihadistes hostiles au régime de Damas suscite
l'inquiétude, tant d'Ankara que d'Erbil.
Le président turc Abdullah Gül a dénoncé vendredi ce `fait accompli`
et mis en garde contre un `éclatement de la Syrie`. M. Barzani, cité
par la chaîne de télévision CNN-Türk, a lui aussi exprimé sa
`préoccupation`.
Enfin, MM. Erdogan et Barzani doivent aussi évoquer samedi le
renforcement de leurs liens économiques dans le secteur de l'énergie.
Les contrats pétroliers passés par Ankara avec Erbil ont fortement
contrarié l'Irak, qui dispute à la région autonome kurde le droit
d'exploiter et de vendre son pétrole comme elle l'entend. En plein
effort de réconciliation avec Bagdad, la Turquie lui a proposé sa
médiation pour résoudre ce conflit.
dimanche 17 novembre 2013,
Stéphane ©armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Erdogan reçoit Barzani en Turquie pour relancer la paix avec le PKK
(AFP) - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déroulé samedi
le tapis rouge au chef des Kurdes d'Irak Massoud Barzani pour une
visite toute en symboles à Diyarbakir (sud-est) destinée à sortir de
l'ornière le processus de paix engagé avec la rébellion kurde.
Habitué des séjours dans la capitale Ankara, M. Barzani est arrivé
pour la première fois en fin de matinée dans la `capitale` kurde de
Turquie, où il doit rejoindre M. Erdogan. Les deux dirigeants doivent
assister à une cérémonie de mariages collectifs puis se retrouver pour
un entretien très attendu.
Comme il l'a lui-même souligné cette semaine, le chef du gouvernement
turc attend de cette visite `historique` qu'elle soit `un couronnement
du processus de paix` engagé avec les rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
En clair, Ankara souhaite profiter de l'influence de M. Barzani auprès
des 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie pour les convaincre de sa
volonté de faire la paix, à l'heure où les pourparlers engagés avec le
chef historique du PKK Abdullah Öcalan patinent.
`Si Barzani a de l'importance aux yeux de nos citoyens, cette
importance contribuera` au processus, a jugé vendredi le ministre turc
de l'Energie Taner Yildiz.
Dans un entretien accordé à l'AFP cette semaine, M. Barzani a plaidé
pour une solution pacifique au conflit. `Avoir son propre Etat est un
droit naturel pour le peuple kurde, mais cela ne peut se réaliser par
la violence`, a-t-il estimé.
Le PKK a décrété un cessez-le-feu en mars puis entamé deux mois plus
tard le retrait de ses combattants du sol turc vers leurs bases du
nord de l'Irak. Mais, déçu par les contreparties accordées depuis par
les autorités turques, il a suspendu ce mouvement.
M. Erdogan a fait quelques gestes fin septembre, comme le droit à
l'enseignement privé en kurde, mais il est resté très loin des
revendications kurdes en matière d'autonomie et de reconnaissance de
leur identité.
Critiques
Le processus engagé pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus
de 45.000 victimes depuis 1984 paraît donc plus que jamais menacé.
Signe de cette tension, l'armée turque a rapporté qu'un de ses convois
avait été attaqué vendredi par des rebelles du PKK dans le district de
Nusaybin, le premier accrochage sérieux depuis des mois.
La visite très médiatisée de M. Barzani a été accueillie avec
circonspection par les Kurdes.
Certains ont dénoncé une manoeuvre politique du pouvoir avant le
scrutin municipal de mars 2014. `La participation de M. Barzani à une
manifestation où le Premier ministre donnera le coup d'envoi de sa
campagne est lourde de sens`, a déploré le chef du Parti kurde pour la
paix et la démocratie (BDP) à Diyarbakir, Mehmet Emin Yilmaz.
D'autres, comme la célèbre députée kurde Leyla Zana, y ont vu un motif
`d'espoir`.
La situation des Kurdes de Syrie devait également figurer en tête de
l'ordre du jour des discussions des deux dirigeants.
La décision du Parti de l'union démocratique (PYD), présenté comme la
branche syrienne du PKK, de créer une administration autonome dans les
territoires du nord de la Syrie dont ses combattants ont repris le
contrôle aux jihadistes hostiles au régime de Damas suscite
l'inquiétude, tant d'Ankara que d'Erbil.
Le président turc Abdullah Gül a dénoncé vendredi ce `fait accompli`
et mis en garde contre un `éclatement de la Syrie`. M. Barzani, cité
par la chaîne de télévision CNN-Türk, a lui aussi exprimé sa
`préoccupation`.
Enfin, MM. Erdogan et Barzani doivent aussi évoquer samedi le
renforcement de leurs liens économiques dans le secteur de l'énergie.
Les contrats pétroliers passés par Ankara avec Erbil ont fortement
contrarié l'Irak, qui dispute à la région autonome kurde le droit
d'exploiter et de vendre son pétrole comme elle l'entend. En plein
effort de réconciliation avec Bagdad, la Turquie lui a proposé sa
médiation pour résoudre ce conflit.
dimanche 17 novembre 2013,
Stéphane ©armenews.com
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress