TURQUIE
La Turquie invite Barzani pour un coup de pouce à la paix avec le PKK
(AFP) - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan reçoit samedi le
dirigeant des Kurdes d'Irak, Massoud Barzani, pour une visite qui doit
permettre à Ankara de s'assurer de son appui pour remettre sur les
rails le processus de paix menacé avec la rébellion kurde.
Signe de l'importance qu'il accorde à l'événement, M. Erdogan a choisi
de recevoir pour la première fois le président du Kurdistan irakien à
Diyarbakir, le chef-lieu emblématique du sud-est anatolien à majorité
kurde.
`Nous allons vivre ce week-end à Diyarbakir un processus historique
(...) Espérons qu'il soit un couronnement du processus de paix` engagé
il y a un an avec les rebelles kurdes, a déclaré mercredi le chef du
gouvernement turc.
Lors de son séjour turc tout en symboles, M. Barzani doit assister
avec son hôte à une série d'inaugurations, à un mariage collectif puis
un concert des chanteurs folkloriques kurdes Ibrahim Tatlises et
surtout Shivan Perver, une icône de la résistance kurde longtemps
interdit de se produire en Turquie.
Le dirigeant kurde irakien, qui a souvent plaidé pour la
réconciliation entre les autorités turques et les rebelles du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), est une personnalité respectée
par la minorité kurde de Turquie. C'est ce poids politique que
convoite Ankara pour faire passer un message aux 12 à 15 millions de
Kurdes de Turquie.
`Le choix de la ville est symbolique`, a souligné à l'AFP une source
proche du gouvernement, `le gouvernement turc veut ainsi démontrer que
sa volonté d'en finir avec le conflit kurde est réelle, à un moment où
les affaires ne vont pas si bien`.
Engagés à l'automne 2012, les pourparlers de paix initiés par Ankara
avec Abdullah Öcalan, le chef du PKK qui purge une peine de prison à
vie en Turquie, sont au point mort.
Les Kurdes accusent Ankara de ne pas tenir ses promesses de réformes
notamment en refusant de reconnaître leur identité dans la
Constitution, leur principale revendication. En représailles, le PKK a
donc suspendu en septembre le retrait de Turquie de ses combattants
armés, menaçant de faire capoter tout le processus.
Critiques
`Dans ce contexte difficile, il est judicieux de montrer que la
Turquie ne cherche que la paix`, a insisté la source proche du
gouvernement.
La visite à grand spectacle organisée par M. Erdogan pour M. Barzani a
reçu le soutien de quelques personnalités kurdes. `J'ai l'espoir
qu'elle apportera une importante contribution au processus de paix`, a
déclaré la célèbre députée kurde Leyla Zana.
Mais elle ne fait pas l'unanimité dans les rangs de la communauté
kurde de Turquie, dont certains membres ont dénoncé les
arrières-pensées électoralistes du chef du gouvernement
islamo-conservateur, à la veille des municipales de mars 2014.
`Bien sûr, certains l'ont sûrement invité à Diyarbakir en vue du
prochain scrutin`, a relevé devant la presse le député kurde Ahmet
Türk, `j'espère que M. Barzani s'en rend compte`.
Autre sujet à l'ordre du jour de sa visite en Turquie, le conflit
syrien, à l'heure où les relations entre le président du Kurdistan
irakien et les kurdes syriens du Parti de l'union démocratique (PYD)
se sont tendues.
Comme Ankara, Erbil n'a pas masqué son inquiétude face à la décision
du PYD de créer une administration autonome dans le nord de la Syrie
après sa victoire sur les forces jihadistes qui combattent le régime
de Damas. Ces groupes proches d'al-Qaïda ont déjà revendiqué en
septembre un attentat perpétré à Erbil en représailles au soutien du
Kurdistan irakien aux combattants du PYD.
Enfin, MM. Erdogan et Barzani devraient aussi évoquer le renforcement
de leurs liens en matière économique, notamment dans le secteur de
l'énergie. Les contrats pétroliers passés par Ankara avec la région
autonome kurde d'Irak ont fortement contrarié Bagdad.
samedi 16 novembre 2013,
Stéphane ©armenews.com
La Turquie invite Barzani pour un coup de pouce à la paix avec le PKK
(AFP) - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan reçoit samedi le
dirigeant des Kurdes d'Irak, Massoud Barzani, pour une visite qui doit
permettre à Ankara de s'assurer de son appui pour remettre sur les
rails le processus de paix menacé avec la rébellion kurde.
Signe de l'importance qu'il accorde à l'événement, M. Erdogan a choisi
de recevoir pour la première fois le président du Kurdistan irakien à
Diyarbakir, le chef-lieu emblématique du sud-est anatolien à majorité
kurde.
`Nous allons vivre ce week-end à Diyarbakir un processus historique
(...) Espérons qu'il soit un couronnement du processus de paix` engagé
il y a un an avec les rebelles kurdes, a déclaré mercredi le chef du
gouvernement turc.
Lors de son séjour turc tout en symboles, M. Barzani doit assister
avec son hôte à une série d'inaugurations, à un mariage collectif puis
un concert des chanteurs folkloriques kurdes Ibrahim Tatlises et
surtout Shivan Perver, une icône de la résistance kurde longtemps
interdit de se produire en Turquie.
Le dirigeant kurde irakien, qui a souvent plaidé pour la
réconciliation entre les autorités turques et les rebelles du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), est une personnalité respectée
par la minorité kurde de Turquie. C'est ce poids politique que
convoite Ankara pour faire passer un message aux 12 à 15 millions de
Kurdes de Turquie.
`Le choix de la ville est symbolique`, a souligné à l'AFP une source
proche du gouvernement, `le gouvernement turc veut ainsi démontrer que
sa volonté d'en finir avec le conflit kurde est réelle, à un moment où
les affaires ne vont pas si bien`.
Engagés à l'automne 2012, les pourparlers de paix initiés par Ankara
avec Abdullah Öcalan, le chef du PKK qui purge une peine de prison à
vie en Turquie, sont au point mort.
Les Kurdes accusent Ankara de ne pas tenir ses promesses de réformes
notamment en refusant de reconnaître leur identité dans la
Constitution, leur principale revendication. En représailles, le PKK a
donc suspendu en septembre le retrait de Turquie de ses combattants
armés, menaçant de faire capoter tout le processus.
Critiques
`Dans ce contexte difficile, il est judicieux de montrer que la
Turquie ne cherche que la paix`, a insisté la source proche du
gouvernement.
La visite à grand spectacle organisée par M. Erdogan pour M. Barzani a
reçu le soutien de quelques personnalités kurdes. `J'ai l'espoir
qu'elle apportera une importante contribution au processus de paix`, a
déclaré la célèbre députée kurde Leyla Zana.
Mais elle ne fait pas l'unanimité dans les rangs de la communauté
kurde de Turquie, dont certains membres ont dénoncé les
arrières-pensées électoralistes du chef du gouvernement
islamo-conservateur, à la veille des municipales de mars 2014.
`Bien sûr, certains l'ont sûrement invité à Diyarbakir en vue du
prochain scrutin`, a relevé devant la presse le député kurde Ahmet
Türk, `j'espère que M. Barzani s'en rend compte`.
Autre sujet à l'ordre du jour de sa visite en Turquie, le conflit
syrien, à l'heure où les relations entre le président du Kurdistan
irakien et les kurdes syriens du Parti de l'union démocratique (PYD)
se sont tendues.
Comme Ankara, Erbil n'a pas masqué son inquiétude face à la décision
du PYD de créer une administration autonome dans le nord de la Syrie
après sa victoire sur les forces jihadistes qui combattent le régime
de Damas. Ces groupes proches d'al-Qaïda ont déjà revendiqué en
septembre un attentat perpétré à Erbil en représailles au soutien du
Kurdistan irakien aux combattants du PYD.
Enfin, MM. Erdogan et Barzani devraient aussi évoquer le renforcement
de leurs liens en matière économique, notamment dans le secteur de
l'énergie. Les contrats pétroliers passés par Ankara avec la région
autonome kurde d'Irak ont fortement contrarié Bagdad.
samedi 16 novembre 2013,
Stéphane ©armenews.com