ISTANBUL : RETOUR CHEZ KRIKOR ZOHRAB
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=75978
Publie le : 04-10-2013
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite a lire la traduction de Georges Festa d'un article en anglais
de Garen Kazanc publie sur le site The Armenian Reporter, mise en
ligne sur le site Armenian Trends - Mes Armenies le 22 septembre 2013.
Armenian Trends - Mes Armenies
dimanche 22 septembre 2013
Garen Kazanc : Retour chez Krikor Zohrab a Istanbul / Revisiting
Krikor Zohrab's Istanbul Home
par Garen Kazanc
The Armenian Reporter, 15.09.2013
ISTANBUL - Tandis que j'approche du Cercle d'Orient, dans le tohu-bohu
du quartier de Beyoglu de l'actuelle Istanbul, je ne peux m'empecher
de me rappeler ce qui est arrive la, au soir du 21 mai 1915. C'est
dans cet edifice où Krikor Zohrab jouait aux cartes avec Talaat Pacha,
avec qui il parlementait pour faire liberer ces notables armeniens
rafles a peine un mois auparavant et envoyes vers des destinations
inconnues en Anatolie.
Ce soir-la, Zohrab s'assit a la table, muni de ses cartes. Habile
negociateur, il croyait sincèrement pouvoir conclure un accord avec
Talaat et sauver autant de vies que possible, fût-ce au prix de la
sienne. Après tout, une lueur d'espoir avait surgi. Une semaine
seulement plus tôt, le père Komitas et d'autres deportes avaient
ete liberes et etaient rentres a Constantinople. Zohrab y voyait une
avancee, dont il pouvait tirer parti.
Une fois le climat de tension retombe, la partie de cartes s'acheva
anormalement tôt, ce soir-la. Au moment de faire ses adieux, Talaat
se leva et embrassa sans hesiter Zohrab sur la joue. " Pourquoi cette
marque d'affection ? " lui demanda Zohrab. " Oh ! lui repondit Talaat
en souriant, c'est tout comme ! "
Je descends la rue de Pera (actuelle avenue Istiklal), depuis le
Cercle d'Orient jusqu'a la demeure de Zohrab, le meme itineraire
qu'il emprunta pour rentrer chez lui, ce soir-la. Je marche plus
lentement qu'a mon habitude. Mes pieds se font las et hesitants,
comme s'ils eprouvaient sa souffrance, en quelque sorte. Je pense a
ce que Zohrab imagine, tout en rentrant chez lui ce soir-la, seul
a travers ces rues, le fardeau de millions de gens pesant sur ses
epaules. Etait-il confiant ? Etait-il desoriente ? Nul ne le saura
jamais. Mais nous savons une seule chose : ce retour chez lui ce
soir-la devait etre le dernier.
Après avoir descendu la route sinueuse qui mène a la residence
familiale de Zohrab, j'ai la sensation d'avoir pris la fuite. Je
sais que face a cet elegant edifice, bâti par un architecte italien
commandite par Zohrab en personne, se trouvaient des gardes, charges
de l'arreter. J'ai l'occasion agreable d'entrer dans la demeure,
contrairement a Zohrab.
J'emprunte la longue volee d'escaliers conduisant au dernier etage du
bâtiment qui, a ma grande surprise, est maintenant devenu un hôtel. "
Puis-je vous aider ? " me demande le receptionniste, lorsqu'il
m'apercoit. " Je viens visiter, lui reponds-je. Cette habitation
appartenait a un parent eloigne. "
Presque instantanement, tout le personnel tourne la tete vers moi
et ecoute chaque mot que j'ai a dire. Comme une sorte de magicien,
j'ai l'impression de m'appreter a entrer sur scène. Je suis sur le
point d'evoquer un passe bien plus lointain qu'il n'y paraît.
Un membre du personnel brise la glace. " Laissez-nous vous montrer et,
s'il vous plaît, dites-nous en plus sur votre parent, " me dit-il
avec une curiosite sincère. " Pourriez-vous simplement me conduire
au balcon ? ", lui demande-je.
Il s'agit du balcon où Zohrab ecrivit une grande partie de ses
ouvrages. La, Zohrab echappait a l'agitation de ses activites
quotidiennes et se concentrait sur ce qu'il avait de plus cher :
l'ecriture. Le Bosphore, avec toute sa splendeur, s'etendait devant
lui, l'encourageant, l'inspirant.
C'est ce meme balcon dont sa fille Dolorès eprouvait tant la nostalgie,
comme elle l'ecrit dans ses Memoires, exilee a des milliers de
kilomètres de la. Avec son père assassine et toute sa famille exilee,
elle ne desirait rien d'autre au monde que s'asseoir sur ce balcon,
auprès de son père, tandis qu'il ecrivait sa prochaine nouvelle et
qu'elle profitait du panorama.
- " Qui etait-ce ? Comment s'appelait-il ? " - " Il s'appelait Krikor
Zohrab, " reponde-je, tout en contemplant fixement le paysage.
- " Qu'a-t-il fait ? "
Je me tourne vers mon interlocuteur : " C'etait un ingenieur, un
avocat, un professeur, un journaliste, un homme politique, un auteur
de nouvelles, un philanthrope, un mari, et père de quatre enfants. "
Après un long silence, l'homme semble penser que j'exagère. "
Impressionnant, " remarque-t-il.
" Vous n'etes pas ici pour reclamer cette propriete, n'est-ce pas ? "
me demande-t-il sur un ton plus grave.
Amuse par cette question, je le rassure. " Non, Dieu merci ! C'est une
propriete privee qui a ete vendue, avant que la famille ne s'enfuie
en Europe. "
" S'enfuie ? ", me demande-t-il avec circonspection.
" Oui, " lui reponde-je sans tarder, n'etant pas d'humeur a lui
expliquer.
Le balcon occupait autrefois une longue etendue, mais il est
maintenant divise en chambres individuelles, chacune disposant d'une
partie de la vue magnifique. Les concepteurs de l'hôtel ont fait un
travail remarquable en conservant intacte la structure originelle
du bâtiment. La plupart des ajouts peuvent etre facilement enleves,
puisqu'ils ne sont pas fixes aux murs. Leur intention etait de
conserver autant que possible les caracteristiques de la structure
d'origine. Je tiens a les remercier pour leurs efforts attentionnes.
Après avoir pris quelques photographies du panorama et du balcon,
l'homme m'invite a prendre une tasse de the. Le reste du personnel
arrive lui aussi. Il se trouve que c'est leur moment de pause.
Je leur montre des images de Krikor Zohrab sur mon telephone portable
et reponds a leurs questions sur sa vie et ses ~\uvres. Puis ils me
demandent : " Quand est-il mort ? "
- " En 1915, " reponde-je.
Ils gardent le silence, comme s'ils avaient honte.
Je commence a me demander si c'est la première fois que le mot
1915, cette annee epouvantable, est prononce dans ce bâtiment,
depuis cette meme annee. J'ai l'impression d'un interrogatoire. La
scène d'un meurtre, où, par un retour bizarre du sort, les assassins
m'interviewent.
Mais non, tel n'est pas le cas. Ce sont des etres humains, tout comme
moi, qui se montrent curieux - tout comme je l'etais, lorsque j'ai
commence, la première fois, a lire et a m'informer sur Zohrab. Après
avoir beaucoup discute, il est temps pour moi de partir. Je remercie
tous ceux qui m'ont accorde cette merveilleuse visite et gratifie de
leur aimable hospitalite. En quittant les lieux, je reste impressionne
par la magnificence de l'edifice, avec ses points de vue et son
elegance.
Juste au moment où je m'apprete a sortir du bâtiment, un vieil homme
vient tout a coup a ma rencontre. C'est le proprietaire de l'hôtel,
qui a entendu par hasard la conversation lors de la pause the. Il
me regarde droit dans les yeux, sa main sur mon epaule, et me dit :
" J'accrocherai son portrait a l'entree de l'hôtel avec une courte
biographie. "
En entendant ces mots, je suis abasourdi, ne m'y attendant pas du
tout. Comme par automatisme, je lui demande : " Non, non ! Vous n'etes
pas oblige ! "
" S'il vous plaît, " me repond-il. " C'est vraiment le moins que je
puisse faire. "
Je me tiens la, les larmes aux yeux, je lui dis " Merci, " puis
je pars.
Ont-ils appose le portrait ? Je l'ignore et, a vrai dire, je m'en
fiche. Un autre visiteur de l'hôtel pourra nous l'apprendre. Mais
cette experience personnelle n'avait a voir ni avec le portrait,
ni avec le panorama. Il s'agit d'un homme dont l'influence et le
pouvoir resonne encore en nous aujourd'hui.
Il s'agit d'un homme des plus admirable, pour le moins, qui voyait le
monde non seulement en tant qu'ecrivain, mais aussi en tant qu'avocat,
homme politique, professeur et plus encore. Il se trouve que j'ai vecu
une simple journee de son existence, mais j'ai l'impression d'avoir
vecu une vie entière, qui me rappelle qu'il est quelqu'un dont nous
avons toujours a apprendre, dont les qualites et les talents nous
etonnent encore a ce jour.
Aujourd'hui, ses restes demeurent perdus et sont encore a retrouver :
ce qui ne sied guère a un homme d'une telle stature. Mais peu importe.
Il est si impressionnant que son influence durera a jamais, tout comme
ses nouvelles, ses discours et sa demeure, avec toute sa magnificence
et sa splendeur.
[Ne a Paris d'une famille armenienne de Turquie, parti dans sa jeunesse
a Los Angeles, où il fut elève de l'Ecole armenienne Mesropian en 2006,
Garen Kazanc est diplôme en sociologie de l'Universite de Californie a
Los Angeles. Il est aussi un membre actif de l'association Hamaskaïne
et contribue au site Armenian Poetry Project. Il n'est pas apparente
a Krikor Zohrab.]
Source :
http://www.reporter.am/go/article/2013-09-15-revisiting-krikor-zohrab-s-istanbul-home
Traduction : © Georges Festa - 09.2013.
Retour a la rubrique
Source/Lien : Armenian Trends - Mes Armenies
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=75978
Publie le : 04-10-2013
Info Collectif VAN -www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite a lire la traduction de Georges Festa d'un article en anglais
de Garen Kazanc publie sur le site The Armenian Reporter, mise en
ligne sur le site Armenian Trends - Mes Armenies le 22 septembre 2013.
Armenian Trends - Mes Armenies
dimanche 22 septembre 2013
Garen Kazanc : Retour chez Krikor Zohrab a Istanbul / Revisiting
Krikor Zohrab's Istanbul Home
par Garen Kazanc
The Armenian Reporter, 15.09.2013
ISTANBUL - Tandis que j'approche du Cercle d'Orient, dans le tohu-bohu
du quartier de Beyoglu de l'actuelle Istanbul, je ne peux m'empecher
de me rappeler ce qui est arrive la, au soir du 21 mai 1915. C'est
dans cet edifice où Krikor Zohrab jouait aux cartes avec Talaat Pacha,
avec qui il parlementait pour faire liberer ces notables armeniens
rafles a peine un mois auparavant et envoyes vers des destinations
inconnues en Anatolie.
Ce soir-la, Zohrab s'assit a la table, muni de ses cartes. Habile
negociateur, il croyait sincèrement pouvoir conclure un accord avec
Talaat et sauver autant de vies que possible, fût-ce au prix de la
sienne. Après tout, une lueur d'espoir avait surgi. Une semaine
seulement plus tôt, le père Komitas et d'autres deportes avaient
ete liberes et etaient rentres a Constantinople. Zohrab y voyait une
avancee, dont il pouvait tirer parti.
Une fois le climat de tension retombe, la partie de cartes s'acheva
anormalement tôt, ce soir-la. Au moment de faire ses adieux, Talaat
se leva et embrassa sans hesiter Zohrab sur la joue. " Pourquoi cette
marque d'affection ? " lui demanda Zohrab. " Oh ! lui repondit Talaat
en souriant, c'est tout comme ! "
Je descends la rue de Pera (actuelle avenue Istiklal), depuis le
Cercle d'Orient jusqu'a la demeure de Zohrab, le meme itineraire
qu'il emprunta pour rentrer chez lui, ce soir-la. Je marche plus
lentement qu'a mon habitude. Mes pieds se font las et hesitants,
comme s'ils eprouvaient sa souffrance, en quelque sorte. Je pense a
ce que Zohrab imagine, tout en rentrant chez lui ce soir-la, seul
a travers ces rues, le fardeau de millions de gens pesant sur ses
epaules. Etait-il confiant ? Etait-il desoriente ? Nul ne le saura
jamais. Mais nous savons une seule chose : ce retour chez lui ce
soir-la devait etre le dernier.
Après avoir descendu la route sinueuse qui mène a la residence
familiale de Zohrab, j'ai la sensation d'avoir pris la fuite. Je
sais que face a cet elegant edifice, bâti par un architecte italien
commandite par Zohrab en personne, se trouvaient des gardes, charges
de l'arreter. J'ai l'occasion agreable d'entrer dans la demeure,
contrairement a Zohrab.
J'emprunte la longue volee d'escaliers conduisant au dernier etage du
bâtiment qui, a ma grande surprise, est maintenant devenu un hôtel. "
Puis-je vous aider ? " me demande le receptionniste, lorsqu'il
m'apercoit. " Je viens visiter, lui reponds-je. Cette habitation
appartenait a un parent eloigne. "
Presque instantanement, tout le personnel tourne la tete vers moi
et ecoute chaque mot que j'ai a dire. Comme une sorte de magicien,
j'ai l'impression de m'appreter a entrer sur scène. Je suis sur le
point d'evoquer un passe bien plus lointain qu'il n'y paraît.
Un membre du personnel brise la glace. " Laissez-nous vous montrer et,
s'il vous plaît, dites-nous en plus sur votre parent, " me dit-il
avec une curiosite sincère. " Pourriez-vous simplement me conduire
au balcon ? ", lui demande-je.
Il s'agit du balcon où Zohrab ecrivit une grande partie de ses
ouvrages. La, Zohrab echappait a l'agitation de ses activites
quotidiennes et se concentrait sur ce qu'il avait de plus cher :
l'ecriture. Le Bosphore, avec toute sa splendeur, s'etendait devant
lui, l'encourageant, l'inspirant.
C'est ce meme balcon dont sa fille Dolorès eprouvait tant la nostalgie,
comme elle l'ecrit dans ses Memoires, exilee a des milliers de
kilomètres de la. Avec son père assassine et toute sa famille exilee,
elle ne desirait rien d'autre au monde que s'asseoir sur ce balcon,
auprès de son père, tandis qu'il ecrivait sa prochaine nouvelle et
qu'elle profitait du panorama.
- " Qui etait-ce ? Comment s'appelait-il ? " - " Il s'appelait Krikor
Zohrab, " reponde-je, tout en contemplant fixement le paysage.
- " Qu'a-t-il fait ? "
Je me tourne vers mon interlocuteur : " C'etait un ingenieur, un
avocat, un professeur, un journaliste, un homme politique, un auteur
de nouvelles, un philanthrope, un mari, et père de quatre enfants. "
Après un long silence, l'homme semble penser que j'exagère. "
Impressionnant, " remarque-t-il.
" Vous n'etes pas ici pour reclamer cette propriete, n'est-ce pas ? "
me demande-t-il sur un ton plus grave.
Amuse par cette question, je le rassure. " Non, Dieu merci ! C'est une
propriete privee qui a ete vendue, avant que la famille ne s'enfuie
en Europe. "
" S'enfuie ? ", me demande-t-il avec circonspection.
" Oui, " lui reponde-je sans tarder, n'etant pas d'humeur a lui
expliquer.
Le balcon occupait autrefois une longue etendue, mais il est
maintenant divise en chambres individuelles, chacune disposant d'une
partie de la vue magnifique. Les concepteurs de l'hôtel ont fait un
travail remarquable en conservant intacte la structure originelle
du bâtiment. La plupart des ajouts peuvent etre facilement enleves,
puisqu'ils ne sont pas fixes aux murs. Leur intention etait de
conserver autant que possible les caracteristiques de la structure
d'origine. Je tiens a les remercier pour leurs efforts attentionnes.
Après avoir pris quelques photographies du panorama et du balcon,
l'homme m'invite a prendre une tasse de the. Le reste du personnel
arrive lui aussi. Il se trouve que c'est leur moment de pause.
Je leur montre des images de Krikor Zohrab sur mon telephone portable
et reponds a leurs questions sur sa vie et ses ~\uvres. Puis ils me
demandent : " Quand est-il mort ? "
- " En 1915, " reponde-je.
Ils gardent le silence, comme s'ils avaient honte.
Je commence a me demander si c'est la première fois que le mot
1915, cette annee epouvantable, est prononce dans ce bâtiment,
depuis cette meme annee. J'ai l'impression d'un interrogatoire. La
scène d'un meurtre, où, par un retour bizarre du sort, les assassins
m'interviewent.
Mais non, tel n'est pas le cas. Ce sont des etres humains, tout comme
moi, qui se montrent curieux - tout comme je l'etais, lorsque j'ai
commence, la première fois, a lire et a m'informer sur Zohrab. Après
avoir beaucoup discute, il est temps pour moi de partir. Je remercie
tous ceux qui m'ont accorde cette merveilleuse visite et gratifie de
leur aimable hospitalite. En quittant les lieux, je reste impressionne
par la magnificence de l'edifice, avec ses points de vue et son
elegance.
Juste au moment où je m'apprete a sortir du bâtiment, un vieil homme
vient tout a coup a ma rencontre. C'est le proprietaire de l'hôtel,
qui a entendu par hasard la conversation lors de la pause the. Il
me regarde droit dans les yeux, sa main sur mon epaule, et me dit :
" J'accrocherai son portrait a l'entree de l'hôtel avec une courte
biographie. "
En entendant ces mots, je suis abasourdi, ne m'y attendant pas du
tout. Comme par automatisme, je lui demande : " Non, non ! Vous n'etes
pas oblige ! "
" S'il vous plaît, " me repond-il. " C'est vraiment le moins que je
puisse faire. "
Je me tiens la, les larmes aux yeux, je lui dis " Merci, " puis
je pars.
Ont-ils appose le portrait ? Je l'ignore et, a vrai dire, je m'en
fiche. Un autre visiteur de l'hôtel pourra nous l'apprendre. Mais
cette experience personnelle n'avait a voir ni avec le portrait,
ni avec le panorama. Il s'agit d'un homme dont l'influence et le
pouvoir resonne encore en nous aujourd'hui.
Il s'agit d'un homme des plus admirable, pour le moins, qui voyait le
monde non seulement en tant qu'ecrivain, mais aussi en tant qu'avocat,
homme politique, professeur et plus encore. Il se trouve que j'ai vecu
une simple journee de son existence, mais j'ai l'impression d'avoir
vecu une vie entière, qui me rappelle qu'il est quelqu'un dont nous
avons toujours a apprendre, dont les qualites et les talents nous
etonnent encore a ce jour.
Aujourd'hui, ses restes demeurent perdus et sont encore a retrouver :
ce qui ne sied guère a un homme d'une telle stature. Mais peu importe.
Il est si impressionnant que son influence durera a jamais, tout comme
ses nouvelles, ses discours et sa demeure, avec toute sa magnificence
et sa splendeur.
[Ne a Paris d'une famille armenienne de Turquie, parti dans sa jeunesse
a Los Angeles, où il fut elève de l'Ecole armenienne Mesropian en 2006,
Garen Kazanc est diplôme en sociologie de l'Universite de Californie a
Los Angeles. Il est aussi un membre actif de l'association Hamaskaïne
et contribue au site Armenian Poetry Project. Il n'est pas apparente
a Krikor Zohrab.]
Source :
http://www.reporter.am/go/article/2013-09-15-revisiting-krikor-zohrab-s-istanbul-home
Traduction : © Georges Festa - 09.2013.
Retour a la rubrique
Source/Lien : Armenian Trends - Mes Armenies