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Bijoutier arménien: la vendetta se poursuit

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    La Tribune de Geneve
    04 septembre 2013 mercredi

    Bijoutier arménien: la vendetta se poursuit


    Un homme a été condamné pour tentative de meurtre. Des rebondissements
    liés à l'affaire du bijoutier

    L'affaire du bijoutier arménien, qui avait tiré sur sa fille avant
    d'être lui-même la cible d'un tireur en 2007, n'est pas tout à fait
    achevée. Le vieil homme est aujourd'hui décédé mais il semble que la
    vendetta continue dans la communauté arménienne. Des rebondissements
    ont à nouveau occupé le tribunal la semaine dernière.

    Un homme, arménien lui aussi, a été condamné à six ans et demi de
    prison pour tentative de meurtre. Il aurait cherché à éliminer à coups
    de couteau un compatriote soupçonné d'avoir dénoncé à la police
    l'homme qui avait tiré sur le bijoutier arménien.

    L'avocat du condamné, Me Andrea Von Flüe, a fait appel. Il conteste la
    tentative de meurtre et bien entendu le mobile: «S'agissant de
    l'affaire du bijoutier arménien, mon client ne se trouvait pas en
    Suisse à l'époque. Il n'est venu qu'en 2012. »

    Rumeurs et menaces

    Pourtant, à la police, la victime (le présumé délateur) frappée en
    pleine rue le 29 juillet 2012 assure que son agression est un
    règlement de comptes probablement «lié à une affaire vieille de cinq
    ans concernant la tentative d'homicide sur le bijoutier arménien. On a
    fait courir le bruit dans Genève que j'avais donné des informations à
    la police concernant cette affaire ( ) Cette rumeur courait depuis
    plusieurs années mais j'ai récemment pressenti que des menaces
    pouvaient se faire plus précises. »

    En octobre 2007, l'affaire du bijoutier arménien avait fait grand
    bruit. Le vieil homme était jugé pour délit manqué de meurtre voire
    d'assassinat sur sa fille Nadine qu'il avait rendue paraplégique en
    lui tirant dessus. Son gendre le haïssait. Aussi, lorsqu'un ou deux
    jours plus tard quelqu'un avait fait feu sur le bijoutier, les
    soupçons s'étaient portés sur le gendre. Mais c'est un autre Arménien
    qui a finalement été condamné.

    Pour en revenir à la victime la plus récente de cette affaire à
    tiroirs, elle serait considérée dans la communauté comme une balance.
    Et quelqu'un aurait cherché à se venger.

    Fausse piste

    Me Pierre Bayenet ne croit pas à cette piste. Pour l'avocat, qui a
    obtenu l'acquittement du père du condamné dans le procès de la semaine
    dernière, «la victime a simplement tenté de mettre les policiers sur
    une fausse piste». Mais il admet: «Les contours de cette affaire
    restent mystérieux. »

    Une chose est en tout cas certaine. L'homme soupçonné d'en avoir trop
    dit à la police avait peur. Il a retiré sa plainte pénale, il est
    revenu sur ses déclarations et a refusé de se présenter à son procès.

    Le procureur Johan Droz, au cours de son réquisitoire, a souligné les
    pressions dont il aurait fait l'objet. Pressions qui l'auraient amené
    à modifier ses déclarations. Aux yeux du procureur, on a tenté de lui
    faire peur et on a partiellement réussi.

    Pressions? Menaces? Pas du tout! assurent les avocats de la défense.
    Cette affaire n'aurait aucun lien avec celle du bijoutier. Il
    s'agissait simplement de régler à l'amiable une histoire d'insultes
    entre compatriotes. «Malheureusement, ajoute Me Bayenet, un excité
    dans le groupe a sorti un couteau. » Mais cet excité, affirme-t-il, ne
    serait ni son client ni son fils qui vient d'être condamné. Un autre
    qui aurait pris la fuite.

    Le mystère autour de ce dernier épisode de l'affaire du bijoutier
    arménien demeure donc bien épais.

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