REACTIONS D'HOMMES POLITIQUES ET D'EXPERTS ARMENIENS
ARMENIE
La presse du jour relaie abondamment des commentaires d'hommes
politiques et d'experts.
Dans un entretien a Hayots Achkhar, Edouard Charmazanov, porte-parole
du parti Republicain, s'etonne que la declaration du President armenien
ait suscite la surprise : Erevan n'a jamais exclu une adhesion
a l'Union douanière au cours des negociations d'association avec
Bruxelles. " Il doit etre claire pour tous que la Russie demeure le
partenaire strategique et de securite N°1 de l'Armenie. L'Armenie
et la Russie sont membres de l'OTSC et l'Armenie a maintes fois
dit que l'une des principales priorites de sa politique etrangère
demeure l'approfondissement de ses relations avec la Russie dans
l'espace eurasiatique, tout en developpant aussi le dialogue avec
les structures europeennes. Il serait absurde de ne pas approfondir
le partenariat economique avec un partenaire de securite ". M.
Charmazanov rappelle que l'Armenie n'a jamais entendu effectuer
son rapprochement avec l'UE au detriment de l'Union douanière ou de
l'Union eurasiatique. L'Armenie opte en faveur du principe " et, et "
( NDRL : cooperation avec l'une et avec l'autre) et non en faveur
du principe " ou, ou ". Commentant l'absence de frontière commune
avec l'Union douanière, M. Charmazanov relève qu'un groupe d'experts
russo-armenien a recemment propose des solutions pour permettre de
surmonter cet obstacle.
Si les partis d'opposition Heritage et Democrates libres ont vivement
condamne Serge Sarkissian, en reclamant sa demission pour avoir agi
" contre les interets de l'Etat ", le parti Dachnak a privilegie la
securite, estimant que toute integration economique doit donner des
garanties de securite aux Republiques d'Armenie et du HK.
Dans un entretien avec 168 Jam, le leader des Democrates libres,
Alexandre Arzoumanian, ancien Ministre des AE, se dit convaincu que la
decision de S. Sarkissian, manifestement prise a la dernière minute,
est le resultat d'une " menace ". C'est ce meme langage de la force que
la Russie exerce aujourd'hui vis-a-vis de l'Ukraine, de la Moldavie
et de la Georgie. M. Arzoumanian dit qu'il acceptera l'adhesion a
l'Union douanière a une seule condition : si le HK y adhère egalement.
168 Jam donne egalement la parole a Richard Giragossian, directeur du
Centre des recherches regionales, qui se montre encore plus critique,
qualifiant la decision de Serge Sarkissian d'" erreur strategique "
et d'" opportunite ratee " : " c'est un camouflet non seulement pour
le peuple armenien, mais aussi pour l'UE ". Selon M. Giragossian,
il s'agit d'une surprise totale pour les Europeens, puisque les
negociations menees depuis trois ans viennent d'etre finalisees. Et
de se demander, si l'Armenie avait l'intention d'adherer a l'Union
douanière, pourquoi elle a mene des negociations si longtemps ?
D'après lui, le President armenien aurait agi de manière plus
rationnelle en choisissant le statut d'observateur au sein de cette
Union. Si la Russie a reellement fait du chantage vis-a-vis de
l'Armenie, de quel partenariat strategique est-il question ? M.
Giragossian espère que l'Armenie corrigera encore cette " erreur "
d'ici le sommet de Vilnius.
Sur le plan economique, M. Giragossian estime que les oligarques et
des fonctionnaires corrompus seront les seuls beneficiaires de cette
decision, puisque l'Union douanière leur donne largement la possibilite
de maintenir leurs monopoles. S'agissant des informations des medias
russes sur de prochains investissements russes de quelques centaines
de millions de dollars, cet expert armeno-americain deplore que le
President armenien semble privilegier un avantage immediat aux gains
de long terme. Enfin, M. Giragossian craint que l'Armenie ne devienne
" un petit pays esclave de la Russie de Poutine ".
Pour Alexandre Iskandarian, directeur du Caucasus Institute, entre l'UE
et l'Union eurasiatique, l'Armenie a choisi l'OTSC. Les questions de
securite sont prioritaires pour l'Armenie et celle-ci ne pouvait pas
ne pas en tenir compte. Cela ne signifie point une rupture avec l'UE.
Extrait de la revue de presse de l'Ambassade de France en Armenie en
date du 5 septembre 2013
jeudi 12 septembre 2013, Stephane ©armenews.com
From: A. Papazian
ARMENIE
La presse du jour relaie abondamment des commentaires d'hommes
politiques et d'experts.
Dans un entretien a Hayots Achkhar, Edouard Charmazanov, porte-parole
du parti Republicain, s'etonne que la declaration du President armenien
ait suscite la surprise : Erevan n'a jamais exclu une adhesion
a l'Union douanière au cours des negociations d'association avec
Bruxelles. " Il doit etre claire pour tous que la Russie demeure le
partenaire strategique et de securite N°1 de l'Armenie. L'Armenie
et la Russie sont membres de l'OTSC et l'Armenie a maintes fois
dit que l'une des principales priorites de sa politique etrangère
demeure l'approfondissement de ses relations avec la Russie dans
l'espace eurasiatique, tout en developpant aussi le dialogue avec
les structures europeennes. Il serait absurde de ne pas approfondir
le partenariat economique avec un partenaire de securite ". M.
Charmazanov rappelle que l'Armenie n'a jamais entendu effectuer
son rapprochement avec l'UE au detriment de l'Union douanière ou de
l'Union eurasiatique. L'Armenie opte en faveur du principe " et, et "
( NDRL : cooperation avec l'une et avec l'autre) et non en faveur
du principe " ou, ou ". Commentant l'absence de frontière commune
avec l'Union douanière, M. Charmazanov relève qu'un groupe d'experts
russo-armenien a recemment propose des solutions pour permettre de
surmonter cet obstacle.
Si les partis d'opposition Heritage et Democrates libres ont vivement
condamne Serge Sarkissian, en reclamant sa demission pour avoir agi
" contre les interets de l'Etat ", le parti Dachnak a privilegie la
securite, estimant que toute integration economique doit donner des
garanties de securite aux Republiques d'Armenie et du HK.
Dans un entretien avec 168 Jam, le leader des Democrates libres,
Alexandre Arzoumanian, ancien Ministre des AE, se dit convaincu que la
decision de S. Sarkissian, manifestement prise a la dernière minute,
est le resultat d'une " menace ". C'est ce meme langage de la force que
la Russie exerce aujourd'hui vis-a-vis de l'Ukraine, de la Moldavie
et de la Georgie. M. Arzoumanian dit qu'il acceptera l'adhesion a
l'Union douanière a une seule condition : si le HK y adhère egalement.
168 Jam donne egalement la parole a Richard Giragossian, directeur du
Centre des recherches regionales, qui se montre encore plus critique,
qualifiant la decision de Serge Sarkissian d'" erreur strategique "
et d'" opportunite ratee " : " c'est un camouflet non seulement pour
le peuple armenien, mais aussi pour l'UE ". Selon M. Giragossian,
il s'agit d'une surprise totale pour les Europeens, puisque les
negociations menees depuis trois ans viennent d'etre finalisees. Et
de se demander, si l'Armenie avait l'intention d'adherer a l'Union
douanière, pourquoi elle a mene des negociations si longtemps ?
D'après lui, le President armenien aurait agi de manière plus
rationnelle en choisissant le statut d'observateur au sein de cette
Union. Si la Russie a reellement fait du chantage vis-a-vis de
l'Armenie, de quel partenariat strategique est-il question ? M.
Giragossian espère que l'Armenie corrigera encore cette " erreur "
d'ici le sommet de Vilnius.
Sur le plan economique, M. Giragossian estime que les oligarques et
des fonctionnaires corrompus seront les seuls beneficiaires de cette
decision, puisque l'Union douanière leur donne largement la possibilite
de maintenir leurs monopoles. S'agissant des informations des medias
russes sur de prochains investissements russes de quelques centaines
de millions de dollars, cet expert armeno-americain deplore que le
President armenien semble privilegier un avantage immediat aux gains
de long terme. Enfin, M. Giragossian craint que l'Armenie ne devienne
" un petit pays esclave de la Russie de Poutine ".
Pour Alexandre Iskandarian, directeur du Caucasus Institute, entre l'UE
et l'Union eurasiatique, l'Armenie a choisi l'OTSC. Les questions de
securite sont prioritaires pour l'Armenie et celle-ci ne pouvait pas
ne pas en tenir compte. Cela ne signifie point une rupture avec l'UE.
Extrait de la revue de presse de l'Ambassade de France en Armenie en
date du 5 septembre 2013
jeudi 12 septembre 2013, Stephane ©armenews.com
From: A. Papazian