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Gratification Differee Pour Les Electeurs Azerbaidjanais

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    GRATIFICATION DIFFEREE POUR LES ELECTEURS AZERBAIDJANAIS

    AZERBAIDJAN

    Les residents d'un village gravement endommage dans le centre de
    l'Azerbaïdjan qui ont attendu quatre ans pour etre reinstalles espèrent
    qu'ils pourront enfin etre deplaces dans les nouvelles maisons qui
    leur ont ete promises.

    Il y a un hic, cependant - Beaucoup pensent que le mouvement a ete
    deliberement retarde pour coïncider avec l'election presidentielle
    d'octobre, comme moyen efficace d'acheter leurs votes.

    Le President Ilham Aliyev espère remporter un nouveau mandat, et
    peu de doute qu'il va obtenir sa reelection en depit des efforts de
    l'opposition de soutenir un ou plusieurs candidats.

    Le village de Muganli dans le quartier Shamakhi, a quelques 120
    kilomètres a l'ouest de la capitale Bakou, a ete frappe par un
    glissement de terrain en Avril 2009. Au moins 40 maisons ont ete
    gravement endommagees ou detruites. Peu après, les autorites ont
    promis que les residents auraient de nouvelles maisons. La poursuite
    des mouvements sismiques a eu lieu depuis et davantage de maisons ont
    subi des dommages. Après un tel glissement de terrain, le ministre
    azeri des urgences Kemaleddin Heydarov a annonce en Mars 2012 que les
    gens risquaient leur vie en restant la-bas et avaient besoin d'etre
    reinstalles dès que possible.

    Comme il n'y avait aucun signe de la construction des maisons promises,
    les residents qui avaient initialement fui le village sont retournee
    vivre dans des bâtiments qui risquaient de s'effondrer de facon
    imminente.

    " Avec le premier glissement de terrain il y a quatre ans, notre
    maison est devenue precaire. Les experts ont dit que nous devions
    partir sinon nous risquions nos vies en sejournant dans la maison ",
    a dit une enseignant a la retraite Gullu Rahimova. " Notre famille
    de sept personnes a passe un long moment a faire la navette entre
    les differents parents. Mais le nouveau domicile ne s'est jamais
    materialisee, donc nous avons ete obliges de revenir dans cette maison
    dangereuse ".

    Hemiyyet Safarov est dans la meme position, et est particulièrement
    preoccupe par les risques qu'il fait courir a ses petits enfants.

    " Combien de parents auraient tenu en nous gardant ainsi que nos
    enfants pendant quatre longues annees ? Nous sommes restes dans nos
    familles pendant quelques mois en prevision de demenager dans une
    nouvelle maison. Mais nous ne les avons pas vu. Donc, nous sommes
    revenus dans notre propre maison " a-t-il dit. " Les murs pourraient
    ceder a tout moment. J'ai très peur pour les enfants - qui pourrait
    nous repondre si quelque chose leur arrivait " .

    Malgre les expressions officielles des preoccupations, la construction
    des nouvelles maisons n'a pas commence jusqu'en Septembre 2012. Au
    cours de la dernière annee, un nouveau quartier compose de 63 maisons
    ainsi que des ecoles et d'autres installations a vu le jour dans la
    ville voisine de Meyseri.

    " Nous continuons a demander au bureau du gouvernement [local] quand
    ils vont nous deplacer. Mais nous n'avons jamais eu de reponse "
    a declare Rahimova. " Nous avons attendu pendant quatre ans. Si les
    maisons sont pretes, pourquoi ne nous bougent-ils pas ? "

    Quand l'Institute for War & Peace Reporting a questionne le gouverneur
    local de Muganli, Tayyar Sheydayev, a propos du demenagement, il a
    repondu : " La construction des maisons est terminee et les commodites
    sont desormais posees. Je ne sais pas quand ils vont demenager les
    gens ". Qasim Qasimov l'adjoint de Sheydayev a ete plus affirmatif
    indiquant que le demenagement aurait lieu dès que les constructeurs
    auront dit que tout etait pret.

    Un entrepreneur a declare qu'en dehors de Meyseri, de nouvelles
    maisons ont ete construites dans sept villages pour les personnes
    dont les maisons ont ete endommagees dans des glissements de terrain
    l'annee dernière.

    " Douze de ces seize maisons sont deja occupees " a-t-il note. " Dans
    les constructions pour les personnes de Muganli, les maisons et les
    infrastructures sont pretes, et les services publics sont raccordes.

    Tout ce qui doit encore etre acheve concerne les voies de
    communications de surface [les routes] ".

    Amiraslanov a ete incapable de donner une date definitive de quand
    tout cela serait pret.

    Certains des habitants de Muganli suspectent que les choses vont
    traîner jusqu'au jour du scrutin, fixee au 9 Octobre, de sorte que
    les beneficiaires reconnaissants des maisons neuves pourraient etre
    amenes a voter pour le president Aliyev.

    " Nous sommes prets a voter pour le pouvoir actuel de toute facon,
    ils n'ont pas besoin d'en faire plus pour nous persuader " a dit le
    resident Gunay Yusifova. " Mais sûrement ils ne realisent pas que
    les gens ne peuvent pas continuer a vivre dans des conditions comme
    celles-ci beaucoup plus longtemps. L'election a lieu en octobre donc
    l'automne et de fortes pluies commencent après le 15 août ici. Il y
    aura inevitablement des victimes ".

    Elle a ajoute : " Nous avons decide que s'ils ne s'emeuvent pas ce
    mois-ci, nous allons organiser une manifestation devant les bureaux
    du president ".

    Mehman Aliyev, dont l'ONG Kura surveille les depenses du gouvernement
    sur la reconstruction après les inondations devastatrices dans le
    centre de l'Azerbaïdjan en 2010, a declare que la tactique etait
    familière.

    " Les autorites se livrent souvent a ce genre de chose pour gagner
    les votes des gens " a-t-il dit.

    Zahir Mammadov, qui dirige la branche locale du Front Populaire, l'un
    des principaux partis d'opposition en Azerbaïdjan, estime egalement
    que le retard de l'ouverture du nouveau quartier est une manoeuvre
    electorale. Meme maintenant, dit-il, le personnel des institutions
    de l'Etat dans tout Shamakhi, du gouvernement local aux ecoles et
    les hôpitaux, sont liees aux campagnes pro-Aliyev. Il a dit qu'ils
    ont ete convoques dans des reunions officielles où on leur a dit de
    " garder un ~\il sur les voisins qui soutiennent l'opposition et
    de signaler toute personne qui leur rendre visite en provenance de
    l'exterieur du quartier ".

    " Les autorites du district utilisent tous les outils qu'ils ont afin
    de s'assurer les votes " a ajoute Mammadov. Des histoires similaires
    se font entendre dans d'autres domaines. Au sud de Shamakhi, dans
    le quartier Sabirabad, huit villages ont ete plus ou moins coupes
    du marche local de la ville depuis qu'un pont a ete ferme pour des
    reparations il y a un mois.

    Gasimali Safarov est parmi ceux qui craignent que le pont ne sera pas
    retabli avant la periode electorale. " Le pont principal ... est tout
    a fait nouveau. Il n'a commence a fonctionner qu'il y a un an et demi.

    Et ils ne font pas de reparations, juste le nettoyer, lui donner un
    coup de peinture et ce genre de chose ", se plaint-il. " Maintenant,
    ils attendent que le president vienne l'ouvrir. Si cela traîne jusqu'a
    l'election, qu'est-ce que les gens sont censes faire pendant tout ce
    temps ? "

    La voie alternative pour apporter des produits agricoles est plus
    detournee et implique un pont a peage. " Ils vont donner l'image
    populaire que le president s'occupe des personnes et ouvre un pont,
    donc ils devraient voter pour lui " a declare Safarov.

    Quand l'IWPR a contacte le gouvernement local de Sabirabad sur la
    question, un fonctionnaire a insiste sur le fait que le pont est
    vraiment en reparation et serait rouvert au moment où le travail
    sera acheve.

    Dans la capitale Bakou, une ecole maternelle renovee en decembre
    dernier reste fermee parce que le president n'a pas trouve le temps
    de venir l'ouvrir.

    Sevda Asadova, la mère d'un enfant de trois ans, a declare la date
    d'ouverture avait ete prevue au nouvel an et puis en Janvier, Mai
    et Juin.

    " Le president n'est jamais venu, l'ecole maternelle reste ferme meme
    si elle est prete a l'emploi ", dit-elle. " À la fin août j'etais
    malade d'attendre que j'ai trouve une autre ecole maternelle pour ma
    petite fille. Je doute que celle-ci sera ouverte avant le debut de
    la campagne ".

    Samira Ahmedbeyli est un journaliste de l'IWPR en Azerbaïdjan.

    Institute for War & Peace Reporting

    mardi 24 septembre 2013, Stephane ©armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=92970

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