JOURNAL LA PROVENCE
Que la blessure du génocide arménien se referme un jour
Gilbert Léonian, pasteur de bon sens, exprime avec humanité le sens de
la cérémonie à la mémoire du génocide du 24 avril 1915, dans le
contexte des `condoléances` présentées mercredi par le Premier
ministre turc : `Nous souhaitons que ce qu'Erdogan a commencé Ã faire
hier ne s'arrête pas en route et que la Turquie aille vers une vraie
reconnaissance du génocide. Afin qu'une blessure encore ouverte se
referme et que nous laissions à nos enfants une société réconciliée.`
Autour du monument de Saint-Barnabé qui reproduit celui d'Erevan, au
début de l'avenue qui porte le nom du jour symbole de la douleur
arménienne, les `hommes et les femmes de bonne volonté` sont venus par
centaines sous le soleil accomplir leur devoir de mémoire. Recueillies
autour des élus de tous bords, les familles voient arriver dans le
cercle qui symbolise les 12 provinces d'Arménie le cortège des
religieux, des scouts apostoliques arméniens et des enfants qui
défilent en dénonçant les crimes de la Turquie. Les uns et les autres
pensent à un ancêtre échappé aux massacres `qui leur a permis, malgré
les persécutions d'être là aujourd'hui à Marseille`. `Vous savez,
c'est une histoire que nous portons en nous, souligne Patricia
Gauthier, née Terzimikirian, derrière les porte-drapeaux. Ce n'est pas
si simple de faire son deuil. Les mots d'Erdogan, c'est une petite
avancée mais le gouvernement turc est encore loin du compte.` Son
mari, Nicolas, explique que `des rues en Turquie portent le nom de
ceux qui ont planifié les massacres`. Alors la cérémonie hésite entre
l'émotion, avec ces enfants qui déposent des oeillets blancs en rond
et la dénonciation violente, au fil des poèmes en français et en
arménien, des violences turques. L'un dénonce `ces hommes qui ont
apporté la nuit parce qu'ils ne supportaient pas le jour des
Arméniens`. L'autre cette volonté de `supprimer tous les Arméniens
pour n'en garder qu'un au musée`. Un `Notre Père` en arménien, les
chants de la chorale Sahak Mesrop, l'odeur puissante de l'encens
associé au culte orthodoxe replonge tout le monde dans le souvenir.
Dans l'assistance, nombre de jeunes récemment arrivés en France. `Pour
nous, c'est important de leur transmettre notre tradition, notre
culture, de lutter contre l'oubli, témoigne Karine Gabrielian, l'une
des responsables des scouts arméniens. Les mots d'Erdogan c'est une
chose mais c'est nous qui gagnerons un jour, qui ferons admettre toute
la réalité du génocide.` Une dernière minute de silence, une dernière
communion et l'espoir, comme le dit Anna, `que les choses changent
enfin l'année prochaine en Turquie, pour vivre enfin`.
dimanche 27 avril 2014,
Stéphane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99339
Que la blessure du génocide arménien se referme un jour
Gilbert Léonian, pasteur de bon sens, exprime avec humanité le sens de
la cérémonie à la mémoire du génocide du 24 avril 1915, dans le
contexte des `condoléances` présentées mercredi par le Premier
ministre turc : `Nous souhaitons que ce qu'Erdogan a commencé Ã faire
hier ne s'arrête pas en route et que la Turquie aille vers une vraie
reconnaissance du génocide. Afin qu'une blessure encore ouverte se
referme et que nous laissions à nos enfants une société réconciliée.`
Autour du monument de Saint-Barnabé qui reproduit celui d'Erevan, au
début de l'avenue qui porte le nom du jour symbole de la douleur
arménienne, les `hommes et les femmes de bonne volonté` sont venus par
centaines sous le soleil accomplir leur devoir de mémoire. Recueillies
autour des élus de tous bords, les familles voient arriver dans le
cercle qui symbolise les 12 provinces d'Arménie le cortège des
religieux, des scouts apostoliques arméniens et des enfants qui
défilent en dénonçant les crimes de la Turquie. Les uns et les autres
pensent à un ancêtre échappé aux massacres `qui leur a permis, malgré
les persécutions d'être là aujourd'hui à Marseille`. `Vous savez,
c'est une histoire que nous portons en nous, souligne Patricia
Gauthier, née Terzimikirian, derrière les porte-drapeaux. Ce n'est pas
si simple de faire son deuil. Les mots d'Erdogan, c'est une petite
avancée mais le gouvernement turc est encore loin du compte.` Son
mari, Nicolas, explique que `des rues en Turquie portent le nom de
ceux qui ont planifié les massacres`. Alors la cérémonie hésite entre
l'émotion, avec ces enfants qui déposent des oeillets blancs en rond
et la dénonciation violente, au fil des poèmes en français et en
arménien, des violences turques. L'un dénonce `ces hommes qui ont
apporté la nuit parce qu'ils ne supportaient pas le jour des
Arméniens`. L'autre cette volonté de `supprimer tous les Arméniens
pour n'en garder qu'un au musée`. Un `Notre Père` en arménien, les
chants de la chorale Sahak Mesrop, l'odeur puissante de l'encens
associé au culte orthodoxe replonge tout le monde dans le souvenir.
Dans l'assistance, nombre de jeunes récemment arrivés en France. `Pour
nous, c'est important de leur transmettre notre tradition, notre
culture, de lutter contre l'oubli, témoigne Karine Gabrielian, l'une
des responsables des scouts arméniens. Les mots d'Erdogan c'est une
chose mais c'est nous qui gagnerons un jour, qui ferons admettre toute
la réalité du génocide.` Une dernière minute de silence, une dernière
communion et l'espoir, comme le dit Anna, `que les choses changent
enfin l'année prochaine en Turquie, pour vivre enfin`.
dimanche 27 avril 2014,
Stéphane ©armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=99339