ARMENIE
Le Message du Premier Ministre turc Erdogan vu par l'Arménie
La presse arménienne rend compte du message qualifié d'« inattendu et
sans précédent » du PM turc Recep Tayyip Erdogan, publié en huit
langues dont l'arménien oriental et occidental, présentant, le 23
avril, ses « condoléances » aux descendants des Arméniens massacrés il
y a près d'un siècle lors des derniers jours de l'Empire ottoman. «
Nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie dans les
circonstances qui ont marqué le début du XXe siècle reposent en paix
et nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants », a-t-il
déclaré, sans qualifier les événements de génocide. Commentant le
message du PM turc, Viguen Sarkissian, chef de l'administration
présidentielle, a indiqué que « l'on a pris connaissance avec beaucoup
d'attention du message du PM turc, essayant d'y voir une première
tentative de faire face à l'histoire, mais hélas, l'on doit constater
qu'il constitue une nouvelle manifestation, plus perfectionnée encore,
du déni du Génocide arménien ». « Ce message comporte toutes les
thèses connues de la propagande turque, mais une seule chose est
demandée à la Turquie : reconnaître l'histoire et condamner sans
équivoque ces crimes. Dans le christianisme, on appelle cela le
repentir. Je suis sûr que dans d'autres religions aussi, l'équivalent
de ce terme existe », a dit M. Sarkissian, soulignant que « condamner
les crimes du passé ne signifiait point considérer le peuple porteur
de cette histoire comme criminel ». M. Sarkissian a aussi évoqué le «
dialogue » auquel fait référence le PM turc dans son message,
rappelant qu'un tel dialogue [entre la Turquie et l'Arménie] a eu lieu
et s'est traduit par la signature des protocoles arméno-turcs Ã
Zurich, mais que c'est la Turquie qui a renoncé Ã leur ratification.
Le vice-Ministre des AE, Chavarche Kotcharian, a également commenté le
message du PM turc, estimant qu'il témoigne du fait que la Turquie
reconnaîtra tôt au tard le Génocide. La Ministre de la Diaspora,
Hranouche Hakobian, quant à elle, a jugé le message de M. Erdogan «
inadmissible », dans la mesure où « il essaie de mettre la victime et
le bourreau sur le même plan ».
Sont aussi rapportés par les médias arméniens les propos du Catholicos
de la Grande Maison de Cilicie, Aram I, qui a estimé que ce ne sont
pas des condoléances et de la moralité que le peuple arménien attend
de l'Etat turc, mais la reconnaissance du Génocide et des
compensations. Par ailleurs, les médias arméniens rendent compte du
message de Charles Aznavour, qui s'est montré très sceptique quant aux
intentions réelles du PM turc. « La lecture attentive du discours du
Président Erdogan dissipe quelque peu la bonne intention que nous
aurions voulu lui prêter », écrit le chanteur, qui poursuit ainsi : «
dans la mesure où il ne reconnait toujours pas le Génocide, il faut
comprendre dans la déclaration de M. Erdogan le terme de condoléances
non comme une reconnaissance et encore moins comme une présentation
des excuses, mais comme la simple volonté d'apparaître comme un homme
politique prétendument ouvert ».
La presse arménienne qualifie la déclaration du PM turc de sans
précédent, dans la mesure où c'est la première fois qu'un message est
délivré par Ankara à l'occasion du jour de commémoration du Génocide.
Toutefois, Azg s'interroge dans son éditorial sur les vraies
intentions du PM turc, qui aurait ainsi tenté de prévenir tout
développement fcheux à l'encontre de son pays en ce jour de
commémoration. Selon l'éditorialiste, le message de M. Erdogan ne
comporte aucun élément nouveau, tous les arguments ayant été jusque-lÃ
évoqués par différentes personnalités politiques turques. « Si Erdogan
est sincère, il n'a qu'Ã ouvrir sans retard la frontière
arméno-turque, puis reconnaître le Génocide et demander pardon. Toute
autre action signifie ruser », écrit Azg. Haykakan Jamanak constate
une évolution dans le langage des dirigeants arméniens et turcs : M.
Erdogan présente pour la première fois ses condoléances aux
descendants des victimes du génocide et S. Sarkissian admet
publiquement qu'il y a eu des Turcs qui ont tendu la main aux
Arméniens. M. Erdogan évoque un avenir commun et Serge Sarkissian
réaffirme que la société turque n'est pas notre ennemi. « Toutes ces
nuances suggèrent que la reprise prochaine des négociations
arméno-turques n'est pas impossible », écrit Haykakan Jamanak.
Extrait de la revue de presse de l'Ambassade de France en Arménie en
date du 25 avril 2014
samedi 26 avril 2014,
Stéphane ©armenews.com
Le Message du Premier Ministre turc Erdogan vu par l'Arménie
La presse arménienne rend compte du message qualifié d'« inattendu et
sans précédent » du PM turc Recep Tayyip Erdogan, publié en huit
langues dont l'arménien oriental et occidental, présentant, le 23
avril, ses « condoléances » aux descendants des Arméniens massacrés il
y a près d'un siècle lors des derniers jours de l'Empire ottoman. «
Nous souhaitons que les Arméniens qui ont perdu la vie dans les
circonstances qui ont marqué le début du XXe siècle reposent en paix
et nous exprimons nos condoléances à leurs petits-enfants », a-t-il
déclaré, sans qualifier les événements de génocide. Commentant le
message du PM turc, Viguen Sarkissian, chef de l'administration
présidentielle, a indiqué que « l'on a pris connaissance avec beaucoup
d'attention du message du PM turc, essayant d'y voir une première
tentative de faire face à l'histoire, mais hélas, l'on doit constater
qu'il constitue une nouvelle manifestation, plus perfectionnée encore,
du déni du Génocide arménien ». « Ce message comporte toutes les
thèses connues de la propagande turque, mais une seule chose est
demandée à la Turquie : reconnaître l'histoire et condamner sans
équivoque ces crimes. Dans le christianisme, on appelle cela le
repentir. Je suis sûr que dans d'autres religions aussi, l'équivalent
de ce terme existe », a dit M. Sarkissian, soulignant que « condamner
les crimes du passé ne signifiait point considérer le peuple porteur
de cette histoire comme criminel ». M. Sarkissian a aussi évoqué le «
dialogue » auquel fait référence le PM turc dans son message,
rappelant qu'un tel dialogue [entre la Turquie et l'Arménie] a eu lieu
et s'est traduit par la signature des protocoles arméno-turcs Ã
Zurich, mais que c'est la Turquie qui a renoncé Ã leur ratification.
Le vice-Ministre des AE, Chavarche Kotcharian, a également commenté le
message du PM turc, estimant qu'il témoigne du fait que la Turquie
reconnaîtra tôt au tard le Génocide. La Ministre de la Diaspora,
Hranouche Hakobian, quant à elle, a jugé le message de M. Erdogan «
inadmissible », dans la mesure où « il essaie de mettre la victime et
le bourreau sur le même plan ».
Sont aussi rapportés par les médias arméniens les propos du Catholicos
de la Grande Maison de Cilicie, Aram I, qui a estimé que ce ne sont
pas des condoléances et de la moralité que le peuple arménien attend
de l'Etat turc, mais la reconnaissance du Génocide et des
compensations. Par ailleurs, les médias arméniens rendent compte du
message de Charles Aznavour, qui s'est montré très sceptique quant aux
intentions réelles du PM turc. « La lecture attentive du discours du
Président Erdogan dissipe quelque peu la bonne intention que nous
aurions voulu lui prêter », écrit le chanteur, qui poursuit ainsi : «
dans la mesure où il ne reconnait toujours pas le Génocide, il faut
comprendre dans la déclaration de M. Erdogan le terme de condoléances
non comme une reconnaissance et encore moins comme une présentation
des excuses, mais comme la simple volonté d'apparaître comme un homme
politique prétendument ouvert ».
La presse arménienne qualifie la déclaration du PM turc de sans
précédent, dans la mesure où c'est la première fois qu'un message est
délivré par Ankara à l'occasion du jour de commémoration du Génocide.
Toutefois, Azg s'interroge dans son éditorial sur les vraies
intentions du PM turc, qui aurait ainsi tenté de prévenir tout
développement fcheux à l'encontre de son pays en ce jour de
commémoration. Selon l'éditorialiste, le message de M. Erdogan ne
comporte aucun élément nouveau, tous les arguments ayant été jusque-lÃ
évoqués par différentes personnalités politiques turques. « Si Erdogan
est sincère, il n'a qu'Ã ouvrir sans retard la frontière
arméno-turque, puis reconnaître le Génocide et demander pardon. Toute
autre action signifie ruser », écrit Azg. Haykakan Jamanak constate
une évolution dans le langage des dirigeants arméniens et turcs : M.
Erdogan présente pour la première fois ses condoléances aux
descendants des victimes du génocide et S. Sarkissian admet
publiquement qu'il y a eu des Turcs qui ont tendu la main aux
Arméniens. M. Erdogan évoque un avenir commun et Serge Sarkissian
réaffirme que la société turque n'est pas notre ennemi. « Toutes ces
nuances suggèrent que la reprise prochaine des négociations
arméno-turques n'est pas impossible », écrit Haykakan Jamanak.
Extrait de la revue de presse de l'Ambassade de France en Arménie en
date du 25 avril 2014
samedi 26 avril 2014,
Stéphane ©armenews.com