L'OPPOSITION A DU MAL A FAIRE EMERGER UN CANDIDAT CREDIBLE A LA PRESIDENTIELLE TURQUE
JOURNAL LE MONDE
A quoi sert l'opposition ? Face a Recep Tayyip Erdogan, premier
ministre depuis 2003 et principal candidat a l'election presidentielle
ce dimanche 10 août, est-elle encore une fois condamnee a faire de la
figuration ? Les huit derniers scrutins organises en Turquie ont tous
ete remportes par le Parti de la justice et du developpement (AKP,
islamo-conservateur, au pouvoir), et celui-ci ne devrait pas deroger a
la règle. >, estime
le journaliste Kadri Gursel, editorialiste pour le quotidien Milliyet.
Les deux autres candidats partent en effet avec de serieux handicaps.
>
M. Ihsanoglu a ete investi par les deux principaux partis d'opposition
: le Parti republicain du peuple (CHP, kemaliste) et le Parti d'action
nationaliste (MHP, ultranationaliste). Le troisième candidat est le
Kurde Selahattin Demirtas, auteur d'une campagne dynamique, tournee
vers les exclus du système politique - femmes, jeunes, ouvriers,
minorites -, mais handicape par ses origines politiques, proches de
la guerilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
> À ERDOGAN
Les portraits geants du premier ministre en >
et > ont recouvert les panneaux publicitaires
et les bâtiments officiels. La propagande de campagne envahit la
television et les journaux, majoritairement sous le contrôle de
proches du gouvernement. Mais, la encore, la repartition entre les
candidats est peu equitable. Selon le decompte effectue par le site
d'information independant T24, fin juillet, la television publique
TRT consacrait chaque jour 1 heure et 48 minutes au candidat Erdogan,
contre 2 minutes et 38 secondes a M. Ihsanoglu et 8 secondes a M.
Demirtas... Ce dernier a prefere ironiser. >, a-t-il raille dimanche 3 août,
au cours d'un meeting a Istanbul.
Le patron de la television d'Etat avait menace de fermer son antenne
a M. Demirtas en cas de critiques renouvelees. >, veut-il pourtant croire.
>
Cet homme courtois et pose est un peu l'anti-Erdogan. Diplomate de
carrière et scientifique de formation, il met en avant son experience
internationale, puisqu'il a dirige pendant neuf ans l'Organisation de
la conference islamique. repond que >, reprenant
les vieilles theories nationalistes turques. Et le lendemain, qu'il
soutient le processus de paix avec la guerilla du PKK, souvent
considere par ses electeurs nationalistes comme une ligne rouge.
Ces hesitations et contradictions ont ete exploitees par M. Erdogan.
Pour le premier ministre, M. Ihsanoglu est un >, une
expression employee pour moquer les diplomates mondains, souvent
francophones. Le patriotisme et la piete affiches par l'opposant sont
contestes par les partisans de M. Erdogan. >, a lâche, dimanche,
le candidat de l'AKP dans un meeting ouvert par l'hymne national et
clos par une prière musulmane.
Guillaume Perrier (Istanbul, correspondance)
Journaliste au Monde
jeudi 7 août 2014, Stephane (c)armenews.com
JOURNAL LE MONDE
A quoi sert l'opposition ? Face a Recep Tayyip Erdogan, premier
ministre depuis 2003 et principal candidat a l'election presidentielle
ce dimanche 10 août, est-elle encore une fois condamnee a faire de la
figuration ? Les huit derniers scrutins organises en Turquie ont tous
ete remportes par le Parti de la justice et du developpement (AKP,
islamo-conservateur, au pouvoir), et celui-ci ne devrait pas deroger a
la règle. >, estime
le journaliste Kadri Gursel, editorialiste pour le quotidien Milliyet.
Les deux autres candidats partent en effet avec de serieux handicaps.
>
M. Ihsanoglu a ete investi par les deux principaux partis d'opposition
: le Parti republicain du peuple (CHP, kemaliste) et le Parti d'action
nationaliste (MHP, ultranationaliste). Le troisième candidat est le
Kurde Selahattin Demirtas, auteur d'une campagne dynamique, tournee
vers les exclus du système politique - femmes, jeunes, ouvriers,
minorites -, mais handicape par ses origines politiques, proches de
la guerilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
> À ERDOGAN
Les portraits geants du premier ministre en >
et > ont recouvert les panneaux publicitaires
et les bâtiments officiels. La propagande de campagne envahit la
television et les journaux, majoritairement sous le contrôle de
proches du gouvernement. Mais, la encore, la repartition entre les
candidats est peu equitable. Selon le decompte effectue par le site
d'information independant T24, fin juillet, la television publique
TRT consacrait chaque jour 1 heure et 48 minutes au candidat Erdogan,
contre 2 minutes et 38 secondes a M. Ihsanoglu et 8 secondes a M.
Demirtas... Ce dernier a prefere ironiser. >, a-t-il raille dimanche 3 août,
au cours d'un meeting a Istanbul.
Le patron de la television d'Etat avait menace de fermer son antenne
a M. Demirtas en cas de critiques renouvelees. >, veut-il pourtant croire.
>
Cet homme courtois et pose est un peu l'anti-Erdogan. Diplomate de
carrière et scientifique de formation, il met en avant son experience
internationale, puisqu'il a dirige pendant neuf ans l'Organisation de
la conference islamique. repond que >, reprenant
les vieilles theories nationalistes turques. Et le lendemain, qu'il
soutient le processus de paix avec la guerilla du PKK, souvent
considere par ses electeurs nationalistes comme une ligne rouge.
Ces hesitations et contradictions ont ete exploitees par M. Erdogan.
Pour le premier ministre, M. Ihsanoglu est un >, une
expression employee pour moquer les diplomates mondains, souvent
francophones. Le patriotisme et la piete affiches par l'opposant sont
contestes par les partisans de M. Erdogan. >, a lâche, dimanche,
le candidat de l'AKP dans un meeting ouvert par l'hymne national et
clos par une prière musulmane.
Guillaume Perrier (Istanbul, correspondance)
Journaliste au Monde
jeudi 7 août 2014, Stephane (c)armenews.com