DEUX TRAGEDIES PARMI DES MILLIERS D'AUTRES
JOURNAL SUD OUEST
Sur son visage coulent les larmes du desespoir et de l'impuissance. À
51 ans, Suzan Rajaï, originaire de Sinjar, ville proche de la frontière
syrienne, n'est plus qu'une morte-vivante. Une mère de famille yezidie
a qui l'Etat islamique a tout arrache un > dimanche 3 août
2014. Elle et son mari avaient pourtant tout anticipe en prevision
de l'arrivee des djihadistes de l'EI. Vetements, argent, jusqu'aux
biens les plus indispensables, avaient ete entasses depuis la mi-juin
dans la vieille Mercedes remplie d'essence. Tout avait ete prevu,
a un detail près. >, explique Suzan Rajaï, effondree. À chaque pleur, des
coups Terrifiee, sans voisins vers qui se tourner, la famille decide
de prendre la fuite a pied. Après plusieurs minutes de marche, son
destin bascule lorsque, sur la route, apparaissent des djihadistes
puissamment armes. > poursuit Suzan Rajaï. Les yeux bandes et les mains
attachees, tous sont jetes dans une voiture. À chaque supplication et
pleur, les coups et insultes pleuvent dans des accents qui diffèrent
de l'irakien. Puis la tension monte d'un cran. À la demande du chef,
le vehicule s'arrete. En est alors extrait le père, manu militari. >, sanglote
Suzan. Quinze minutes de route plus tard, c'est au tour de la mère
de famille d'etre poussee d'un violent coup de pied a l'exterieur
du vehicule. ,
assure un membre des services de renseignement irakien.
Detruit a jamais
Martin Kouriakos, un chretien, originaire lui aussi de Sinjar, en a
fait la douloureuse experience. Si lui et son enfant de 3 ans ont ete
epargnes par ces extremistes sunnites, sa femme n'a pu, quant a elle,
leur echapper. Alors que le couple s'appretait a fuir son domicile,
avec en poche son unique epargne, deux djihadistes les ont contraints
a rebrousser chemin. >, precise Martin,
aujourd'hui refugie a Erbil, la capitale de la region autonome du
Kurdistan. Après s'etre empares de l'argent, les islamistes ont exige
de lui qu'il monte dans sa chambre avec son enfant et ne redescende
que deux heures plus tard. Martin Kouriakos n'a, depuis ce moment,
plus revu son epouse, enlevee elle aussi par les djihadistes.
From: Baghdasarian
JOURNAL SUD OUEST
Sur son visage coulent les larmes du desespoir et de l'impuissance. À
51 ans, Suzan Rajaï, originaire de Sinjar, ville proche de la frontière
syrienne, n'est plus qu'une morte-vivante. Une mère de famille yezidie
a qui l'Etat islamique a tout arrache un > dimanche 3 août
2014. Elle et son mari avaient pourtant tout anticipe en prevision
de l'arrivee des djihadistes de l'EI. Vetements, argent, jusqu'aux
biens les plus indispensables, avaient ete entasses depuis la mi-juin
dans la vieille Mercedes remplie d'essence. Tout avait ete prevu,
a un detail près. >, explique Suzan Rajaï, effondree. À chaque pleur, des
coups Terrifiee, sans voisins vers qui se tourner, la famille decide
de prendre la fuite a pied. Après plusieurs minutes de marche, son
destin bascule lorsque, sur la route, apparaissent des djihadistes
puissamment armes. > poursuit Suzan Rajaï. Les yeux bandes et les mains
attachees, tous sont jetes dans une voiture. À chaque supplication et
pleur, les coups et insultes pleuvent dans des accents qui diffèrent
de l'irakien. Puis la tension monte d'un cran. À la demande du chef,
le vehicule s'arrete. En est alors extrait le père, manu militari. >, sanglote
Suzan. Quinze minutes de route plus tard, c'est au tour de la mère
de famille d'etre poussee d'un violent coup de pied a l'exterieur
du vehicule. ,
assure un membre des services de renseignement irakien.
Detruit a jamais
Martin Kouriakos, un chretien, originaire lui aussi de Sinjar, en a
fait la douloureuse experience. Si lui et son enfant de 3 ans ont ete
epargnes par ces extremistes sunnites, sa femme n'a pu, quant a elle,
leur echapper. Alors que le couple s'appretait a fuir son domicile,
avec en poche son unique epargne, deux djihadistes les ont contraints
a rebrousser chemin. >, precise Martin,
aujourd'hui refugie a Erbil, la capitale de la region autonome du
Kurdistan. Après s'etre empares de l'argent, les islamistes ont exige
de lui qu'il monte dans sa chambre avec son enfant et ne redescende
que deux heures plus tard. Martin Kouriakos n'a, depuis ce moment,
plus revu son epouse, enlevee elle aussi par les djihadistes.
From: Baghdasarian