RECEP TAYYIP ERDOGAN : 10 PERLES POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE
REVUE DE PRESSE
VERBATIM - Leader inconteste de la Turquie depuis 11 ans, le nouveau
president Erdogan passe generalement peu de temps sans faire parler
de lui, souvent a grands renforts de declarations tapageuses ou
contradictoires. En voici dix pour (re)presenter celui qui, paraît-il,
reve d'un nouvel Empire ottoman.
Le nouveau president de la Republique turque, Recep Tayyip Erdogan,
le 10 août 2014 a Ankara Au fil de ses declarations, le nouveau
president turc sème le flou sur ses veritables intentions au sujet
de la Turquie. Photo : AFP / ADEM ALTAN
Elu au premier tour de la première election presidentielle au
suffrage universel direct avec 52% des voix, Recep Tayyip Erdogan
est un dirigeant controverse. Homme fort de la Turquie depuis 2003,
date de son accession au poste de Premier ministre suite au triomphe
de son parti, l'AKP (Pour le justice et le developpement), il s'est
construit une figure de dirigeant a l'aura internationale. Mais aussi
de specialiste de la controverse et de la contorsion.
Erdogan et les valeurs democratiques : "Nous allons eradiquer Twitter"
Arrive au pouvoir par les urnes et reelu sans contestation possible a
deux reprises, Erdogan ne revet pourtant pas avec aisance le costume
du grand democrate. Sa gestion de la crise de Taksim, en 2013,
où la police avait lourdement reprime le mouvement de contestation
du pouvoir, ne correspondait pas vraiment a ce qu'on attendait de
quelqu'un qui, en 2003, expliquait a propos des contestations kurdes :
"Nous allons regler chaque problème avec encore plus de democratie,
plus de droits civils, et plus de prosperite, dans le respect de
l'ordre constitutionnel, du principe republicain et des principes
fondamentaux que nous ont legues les pères fondateurs de notre pays."
Le mouvement de repression etonna moins de la part d'un dirigeant
capable d'intimer a une journaliste ("une militante effrontee") de
"rester a (sa) place" ou d'avancer sans ciller :
"Nous allons eradiquer Twitter. Je me moque de ce que la communaute
internationale dit. Le monde va etre temoin du pouvoir de la Republique
turque."
Erdogan et le genocide armenien : "S'il y a eu genocide, pourquoi en
reste-t-il ?"
La reconnaissance du genocide armenien fait figure de serpent de
mer dans l'histoire politique turque. Malgre les appels du pied de
la communaute internationale, difficile d'arracher de la part des
dirigeants turcs un acte de contrition au sujet du massacre de 1,2
million d'Armeniens ordonne par l'Empire ottoman entre 1915 et 1916.
Erdogan n'a pas echappe a la règle, s'interrogeant de la manière
suivante lors d'un meeting de campagne, en avril dernier :
"Ce n'est pas possible car s'il s'agissait d'un genocide, pourrait-il
encore y avoir des Armeniens dans ce pays [la Turquie] ?"
Une prise de position qui avait etonne, alors que le candidat avait
tendu une main timide a la communaute armenienne quelques jours plus
tôt :
"Nous souhaitons que les Armeniens qui ont perdu la vie dans les
circonstances qui ont marque le debut du XXe siècle reposent en paix
et nous exprimons nos condoleances a leurs petits-enfants."
Sans etre vraiment contradictoires, les interventions de l'homme fort
de la Turquie sur l'Etat hebreu varient beaucoup.
Soutien inconditionnel de la bande de Gaza, il se montre pourtant
clair sur les questions de l'existence d'Israël ou sur son rejet
de l'antisemitisme.
"Chacun devrait accepter sans condition qu'Israël est un element
indispensable a la mosaïque du Moyen-Orient."
Ce qui ne l'empeche pas de s'en prendre violemment a Shimon Peres,
alors president d'Israël, lors d'un forum international, en 2009,
a Davos.
"Je pense que vous devez vous sentir un peu coupable. (...) Vous
avez tue des gens. Je me souviens des enfants qui sont morts sur
des plages."
Ou alors, de s'aventurer a une comparaison "godwinesque" entre les
agissements d'Israël en Palestine et l'Holocauste, le 31 juillet 2014 :
"Dites-moi, quelle est la difference entre les operations israeliennes
et celles des nazis et d'Hitler ?"
Sans oublier cette saillie pour le moins anti-israelienne pour ne
pas dire antisemite, en mai 2014, en visite sur les lieux de la
catastrophe minière de Soma :
"Où vas-tu, espèce de sperme d'Israël, viens par ici !"
Erdogan et la laïcite : "Les mosquees sont nos casernes"
"Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les
mosquees nos casernes et les croyants nos soldats."
En reprenant cette citation du poète nationaliste Ziya Golalp en 1998,
Erdogan, alors maire d'Istanbul, ne fait pas mystère de ses croyances.
Un engagement qui lui vaut d'ailleurs de passer 4 mois en prison.
Mais dans un pays comme la Turquie, avec l'heritage du grand
dirigeant laïc Mustapha Kemal "Ataturk", mieux vaut menager ceux qui
tiennent encore a la separation entre l'Etat et la religion. Meme
si l'interpretation de la laïcite de celui qui voulait former "une
jeunesse religieuse" le tient a raisonnable distance de celle qui a
cours en France ou au Canada :
"Un Etat laïque est un Etat qui se tient a egale distance de toutes les
croyances quelles soient musulmanes, chretiennes, juives ou athees."
http://www.metronews.fr/info/recep-tayyip-erdogan-nouveau-president-de-la-turquie-10-perles-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire/mnhk
!nHhC0c26jN4UE/
mercredi 13 août 2014, Stephane (c)armenews.com
REVUE DE PRESSE
VERBATIM - Leader inconteste de la Turquie depuis 11 ans, le nouveau
president Erdogan passe generalement peu de temps sans faire parler
de lui, souvent a grands renforts de declarations tapageuses ou
contradictoires. En voici dix pour (re)presenter celui qui, paraît-il,
reve d'un nouvel Empire ottoman.
Le nouveau president de la Republique turque, Recep Tayyip Erdogan,
le 10 août 2014 a Ankara Au fil de ses declarations, le nouveau
president turc sème le flou sur ses veritables intentions au sujet
de la Turquie. Photo : AFP / ADEM ALTAN
Elu au premier tour de la première election presidentielle au
suffrage universel direct avec 52% des voix, Recep Tayyip Erdogan
est un dirigeant controverse. Homme fort de la Turquie depuis 2003,
date de son accession au poste de Premier ministre suite au triomphe
de son parti, l'AKP (Pour le justice et le developpement), il s'est
construit une figure de dirigeant a l'aura internationale. Mais aussi
de specialiste de la controverse et de la contorsion.
Erdogan et les valeurs democratiques : "Nous allons eradiquer Twitter"
Arrive au pouvoir par les urnes et reelu sans contestation possible a
deux reprises, Erdogan ne revet pourtant pas avec aisance le costume
du grand democrate. Sa gestion de la crise de Taksim, en 2013,
où la police avait lourdement reprime le mouvement de contestation
du pouvoir, ne correspondait pas vraiment a ce qu'on attendait de
quelqu'un qui, en 2003, expliquait a propos des contestations kurdes :
"Nous allons regler chaque problème avec encore plus de democratie,
plus de droits civils, et plus de prosperite, dans le respect de
l'ordre constitutionnel, du principe republicain et des principes
fondamentaux que nous ont legues les pères fondateurs de notre pays."
Le mouvement de repression etonna moins de la part d'un dirigeant
capable d'intimer a une journaliste ("une militante effrontee") de
"rester a (sa) place" ou d'avancer sans ciller :
"Nous allons eradiquer Twitter. Je me moque de ce que la communaute
internationale dit. Le monde va etre temoin du pouvoir de la Republique
turque."
Erdogan et le genocide armenien : "S'il y a eu genocide, pourquoi en
reste-t-il ?"
La reconnaissance du genocide armenien fait figure de serpent de
mer dans l'histoire politique turque. Malgre les appels du pied de
la communaute internationale, difficile d'arracher de la part des
dirigeants turcs un acte de contrition au sujet du massacre de 1,2
million d'Armeniens ordonne par l'Empire ottoman entre 1915 et 1916.
Erdogan n'a pas echappe a la règle, s'interrogeant de la manière
suivante lors d'un meeting de campagne, en avril dernier :
"Ce n'est pas possible car s'il s'agissait d'un genocide, pourrait-il
encore y avoir des Armeniens dans ce pays [la Turquie] ?"
Une prise de position qui avait etonne, alors que le candidat avait
tendu une main timide a la communaute armenienne quelques jours plus
tôt :
"Nous souhaitons que les Armeniens qui ont perdu la vie dans les
circonstances qui ont marque le debut du XXe siècle reposent en paix
et nous exprimons nos condoleances a leurs petits-enfants."
Sans etre vraiment contradictoires, les interventions de l'homme fort
de la Turquie sur l'Etat hebreu varient beaucoup.
Soutien inconditionnel de la bande de Gaza, il se montre pourtant
clair sur les questions de l'existence d'Israël ou sur son rejet
de l'antisemitisme.
"Chacun devrait accepter sans condition qu'Israël est un element
indispensable a la mosaïque du Moyen-Orient."
Ce qui ne l'empeche pas de s'en prendre violemment a Shimon Peres,
alors president d'Israël, lors d'un forum international, en 2009,
a Davos.
"Je pense que vous devez vous sentir un peu coupable. (...) Vous
avez tue des gens. Je me souviens des enfants qui sont morts sur
des plages."
Ou alors, de s'aventurer a une comparaison "godwinesque" entre les
agissements d'Israël en Palestine et l'Holocauste, le 31 juillet 2014 :
"Dites-moi, quelle est la difference entre les operations israeliennes
et celles des nazis et d'Hitler ?"
Sans oublier cette saillie pour le moins anti-israelienne pour ne
pas dire antisemite, en mai 2014, en visite sur les lieux de la
catastrophe minière de Soma :
"Où vas-tu, espèce de sperme d'Israël, viens par ici !"
Erdogan et la laïcite : "Les mosquees sont nos casernes"
"Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les
mosquees nos casernes et les croyants nos soldats."
En reprenant cette citation du poète nationaliste Ziya Golalp en 1998,
Erdogan, alors maire d'Istanbul, ne fait pas mystère de ses croyances.
Un engagement qui lui vaut d'ailleurs de passer 4 mois en prison.
Mais dans un pays comme la Turquie, avec l'heritage du grand
dirigeant laïc Mustapha Kemal "Ataturk", mieux vaut menager ceux qui
tiennent encore a la separation entre l'Etat et la religion. Meme
si l'interpretation de la laïcite de celui qui voulait former "une
jeunesse religieuse" le tient a raisonnable distance de celle qui a
cours en France ou au Canada :
"Un Etat laïque est un Etat qui se tient a egale distance de toutes les
croyances quelles soient musulmanes, chretiennes, juives ou athees."
http://www.metronews.fr/info/recep-tayyip-erdogan-nouveau-president-de-la-turquie-10-perles-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire/mnhk
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mercredi 13 août 2014, Stephane (c)armenews.com