100 ANS PLUS TARD...
REVUE DE PRESSE
Decidement, l'histoire a des resonances etonnantes. Alors que l'on
souligne le 100e anniversaire de l'entame de la Première Guerre
mondiale, les fureurs guerrières qui rythment le Moyen-Orient annoncent
le delitement de l'heritage geo- politique impose par les vainqueurs
de la Grande Guerre. Declinons.
Depuis le debut de la presente semaine, les chefs des Etats impliques
dans le carnage que l'on sait observent le devoir de memoire lors de
ceremonies diverses. Parallèlement, ou plus exactement simultanement,
on observe un essor des assauts militaires qui collent avec une
precision siderante aux territoires geographiquement remodeles par
la France et le Royaume-Uni au lendemain de la fin officielle des
hostilites. Pour reprendre la definition de l'historien americain David
Fromkin contenue dans son fameux ouvrage A Peace to End All Peace, la
Syrie, le Liban, l'Irak, Israël, la Palestine et la Jordanie sont , soit l'Egypte et
l'Iran, ou ayant conserve l'integrite territoriale fixee par leurs
fondateurs, soit la Turquie de Mustafa Kemal Ataturk et l'Arabie
saoudite d'Abdel Asis Ibn Saoud. Pire, ces conflits se poursuivent
dans des environs où le couple franco-britannique a impose sa loi,
ses vues, sans aucun egard pour les caracteristiques ethniques et
religieuses des populations locales. Cela souligne, on ne sera pas
etonne d'apprendre que le comportement très imperialiste de Londres
et Paris alimente les rapports de force actuels. Nulle part ailleurs
dans le monde, l'odyssee geographique et evidemment economique des
Europeens ne reste le moteur des aigreurs politiques.
D'autant plus que les Britanniques ont trahi sans vergogne les peuples
arabes qui s'etaient allies a eux dans la guerre contre les Ottomans
après que Londres a formule la promesse suivante : en cas de victoire,
une nation arabe verra le jour entre le sud-est de la Turquie, la
mer Rouge, la Mediterranee et l'Iran. En fait, sa promesse, Londres
l'avait calquee sur la requete dessinee par Hussein Ben Ali, alors
maître de La Mecque, des lieux saints, et l'elite de Damas. À cela,
on ajoutera que, dans un memo secret pendant longtemps, le conseiller
du premier ministre britannique de l'epoque Lloyd George avait ecrit,
cela vaut son pesant d'or quand on suit ce qui se passe presentement,
que >. Bon.
C'est bien simple : nous assistons aujourd'hui a la poursuite de
conflits non resolus il y a des decennies de cela. Non seulement
ca, nous assistons a la resurgence d'une guerre des religions que
l'offensive decidee par Washington et Londres en 2003 contre l'Irak a
reveillee et amplifiee. Au regard de la somme des defis et resistances
accumules un siècle durant, la suite s'annonce monstrueuse.
7 août 2014 |Serge Truffaut
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/415306/les-guerres-du-moyen-orient-100-ans-plus-tard
jeudi 14 août 2014, Stephane (c)armenews.com
REVUE DE PRESSE
Decidement, l'histoire a des resonances etonnantes. Alors que l'on
souligne le 100e anniversaire de l'entame de la Première Guerre
mondiale, les fureurs guerrières qui rythment le Moyen-Orient annoncent
le delitement de l'heritage geo- politique impose par les vainqueurs
de la Grande Guerre. Declinons.
Depuis le debut de la presente semaine, les chefs des Etats impliques
dans le carnage que l'on sait observent le devoir de memoire lors de
ceremonies diverses. Parallèlement, ou plus exactement simultanement,
on observe un essor des assauts militaires qui collent avec une
precision siderante aux territoires geographiquement remodeles par
la France et le Royaume-Uni au lendemain de la fin officielle des
hostilites. Pour reprendre la definition de l'historien americain David
Fromkin contenue dans son fameux ouvrage A Peace to End All Peace, la
Syrie, le Liban, l'Irak, Israël, la Palestine et la Jordanie sont , soit l'Egypte et
l'Iran, ou ayant conserve l'integrite territoriale fixee par leurs
fondateurs, soit la Turquie de Mustafa Kemal Ataturk et l'Arabie
saoudite d'Abdel Asis Ibn Saoud. Pire, ces conflits se poursuivent
dans des environs où le couple franco-britannique a impose sa loi,
ses vues, sans aucun egard pour les caracteristiques ethniques et
religieuses des populations locales. Cela souligne, on ne sera pas
etonne d'apprendre que le comportement très imperialiste de Londres
et Paris alimente les rapports de force actuels. Nulle part ailleurs
dans le monde, l'odyssee geographique et evidemment economique des
Europeens ne reste le moteur des aigreurs politiques.
D'autant plus que les Britanniques ont trahi sans vergogne les peuples
arabes qui s'etaient allies a eux dans la guerre contre les Ottomans
après que Londres a formule la promesse suivante : en cas de victoire,
une nation arabe verra le jour entre le sud-est de la Turquie, la
mer Rouge, la Mediterranee et l'Iran. En fait, sa promesse, Londres
l'avait calquee sur la requete dessinee par Hussein Ben Ali, alors
maître de La Mecque, des lieux saints, et l'elite de Damas. À cela,
on ajoutera que, dans un memo secret pendant longtemps, le conseiller
du premier ministre britannique de l'epoque Lloyd George avait ecrit,
cela vaut son pesant d'or quand on suit ce qui se passe presentement,
que >. Bon.
C'est bien simple : nous assistons aujourd'hui a la poursuite de
conflits non resolus il y a des decennies de cela. Non seulement
ca, nous assistons a la resurgence d'une guerre des religions que
l'offensive decidee par Washington et Londres en 2003 contre l'Irak a
reveillee et amplifiee. Au regard de la somme des defis et resistances
accumules un siècle durant, la suite s'annonce monstrueuse.
7 août 2014 |Serge Truffaut
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/415306/les-guerres-du-moyen-orient-100-ans-plus-tard
jeudi 14 août 2014, Stephane (c)armenews.com