UN ARMENIEN A L'ORIGINE DE L'ESSOR D'UNE CULTURE FRANCAISE
MIDI LIBRE, France
30 novembre 2014 dimanche
La culture de la garance en France a occupe une place exceptionnelle
dans le Vaucluse, le Gard et les Bouches-du-Rhône. D'abord tentee
sous le règne de Louis XIV, la culture avait pour but de stimuler
l'industrie teinturière francaise. Un edit royal exonerait de l'impôt
toute personne qui la cultiverait dans les anciens marais asseches. En
1698, un marchand de Nîmes avait obtenu un privilège royal pour en
introduire la culture en Languedoc.
Mais ses tentatives, qui n'ont pas dure plus de deux ou trois ans,
sont restees vaines. En Europe, ce sont les Neerlandais qui gardaient
le monopole. En 1754, Jean Althen (Johannes Althonian), un agronome
francais d'origine armenienne qui avait appris a maîtriser cette
culture en captivite en Cappadoce, commenca des essais de culture
a Saint-Etienne, puis les renouvela a partir de 1763 avec plus de
reussite dans le Comtat Venaissin avec l'appui du marquis de Caumont,
premier consul d'Avignon. La première garancière vit le jour dans
son domaine (10 ha). Dès 1770, les paluds (anciens marais) ont ete
utilises de Pernes a Monteux pour la culture de la garance. Sa poudre
de garance alimentait les manufactures d'indiennes des frères Wetter a
Orange. Mais Jean Althen est mort deux ans plus tard. Au XI Xe siècle,
les guerres de Revolution ayant entrave le commerce, les paysans se
sont lances dans la garance qui a atteint son developpement maximum
vers 1860. Les paluds de Monteux etaient connus pour donner la plus
belle. Par ordonnance en 1845, Louis-Philippe, erigea ce quartier
en commune, sous le nom d'Althen-les-Paluds. En 1839, on comptait
cinquante moulins a garance en Vaucluse, contre dix en 1804. Le
departement a meme genere jusqu'a 65 % de la garance mondiale. Dès
1860, plusieurs crises (terres surexploitees, baisse de qualite, etc.)
touchent la culture concurrencee par les progrès de la chimie,
notamment par la synthèse de l'alizarine.
MIDI LIBRE, France
30 novembre 2014 dimanche
La culture de la garance en France a occupe une place exceptionnelle
dans le Vaucluse, le Gard et les Bouches-du-Rhône. D'abord tentee
sous le règne de Louis XIV, la culture avait pour but de stimuler
l'industrie teinturière francaise. Un edit royal exonerait de l'impôt
toute personne qui la cultiverait dans les anciens marais asseches. En
1698, un marchand de Nîmes avait obtenu un privilège royal pour en
introduire la culture en Languedoc.
Mais ses tentatives, qui n'ont pas dure plus de deux ou trois ans,
sont restees vaines. En Europe, ce sont les Neerlandais qui gardaient
le monopole. En 1754, Jean Althen (Johannes Althonian), un agronome
francais d'origine armenienne qui avait appris a maîtriser cette
culture en captivite en Cappadoce, commenca des essais de culture
a Saint-Etienne, puis les renouvela a partir de 1763 avec plus de
reussite dans le Comtat Venaissin avec l'appui du marquis de Caumont,
premier consul d'Avignon. La première garancière vit le jour dans
son domaine (10 ha). Dès 1770, les paluds (anciens marais) ont ete
utilises de Pernes a Monteux pour la culture de la garance. Sa poudre
de garance alimentait les manufactures d'indiennes des frères Wetter a
Orange. Mais Jean Althen est mort deux ans plus tard. Au XI Xe siècle,
les guerres de Revolution ayant entrave le commerce, les paysans se
sont lances dans la garance qui a atteint son developpement maximum
vers 1860. Les paluds de Monteux etaient connus pour donner la plus
belle. Par ordonnance en 1845, Louis-Philippe, erigea ce quartier
en commune, sous le nom d'Althen-les-Paluds. En 1839, on comptait
cinquante moulins a garance en Vaucluse, contre dix en 1804. Le
departement a meme genere jusqu'a 65 % de la garance mondiale. Dès
1860, plusieurs crises (terres surexploitees, baisse de qualite, etc.)
touchent la culture concurrencee par les progrès de la chimie,
notamment par la synthèse de l'alizarine.