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L'Azerbaidjan Et L'UE S'enlisent Dans L'Acramonie

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    L'AZERBAIDJAN ET L'UE S'ENLISENT DANS L'ACRIMONIE

    AZERBAIDJAN

    Les relations entre l'Union europeenne et l'Azerbaïdjan pointent du
    nez, mettant en evidence un ecart entre les attentes.

    La tension qui couvait depuis longtemps a davantage pris d'ampleur a
    la fin de Novembre lorsque Martin Schulz, le president du Parlement
    europeen, a salue Leyla Yunus, une militante des droits de l'homme
    en Azerbaïdjan. Lors de la ceremonie de remise du prix Sakharov le
    26 novembre a un gynecologue congolais, Schulz a caracterisee Yunus,
    finaliste pour le prix, comme une prisonnière politique et fait son
    eloge de >.

    Leyla Yunus est actuellement en detention en Azerbaïdjan et fait face
    a des accusations de trahison et d'irregularites financières. Ses
    partisans soutiennent que sa critique de la repression de la
    liberte d'expression par le gouvernement azeri a ete la cause de son
    arrestation. Le coup de Schulz contre les pratiques du gouvernement
    azerbaïdjanais a l'encontre des droits de l'homme est venu quelques
    mois après que le Parlement europeen ait adopte une resolution
    condamnant la repression en Azerbaïdjan, et appelant a la liberation
    immediate des prisonniers politiques.

    Bakou n'a pas tarde a reagir au discours de Schulz. Le ministère des
    Affaires etrangères a proteste contre ce qu'il a decrit comme > de l'Azerbaïdjan. Pendant
    ce temps, Novruz Mammadov, conseiller des affaires etrangères au
    President Ilham Aliyev, a declenche une attaque personnelle contre
    Schulz, disant que le president du Parlement europeen avait a l'esprit
    son propre interet. Les sites d'information pro-gouvernementaux ont
    attaque Schulz.

    Les echanges de plus en plus acrimonieux sont entraînes en partie
    par des idees differentes a Bruxelles et Bakou sur la nature de
    la relation. Il y a dix ans, lorsque l'UE a lance sa politique
    europeenne de voisinage , Bruxelles attendait des participants,
    y compris l'Azerbaïdjan, afin qu'ils adoptent progressivement
    les normes communautaires couvrant les droits fondamentaux de la
    personne, et cette hypothèse n'a pas vraiment change. L'Azerbaïdjan,
    d'autre part, a des attentes très differentes. Les fonctionnaires
    croient a Bakou que le statut auto-percu de leur pays comme un
    fournisseur d'energie et un partenaire important de la securite
    pour l'Occident leur donne la capacite de s'engager de manière
    selective economiquement et diplomatiquement face a l'UE. Ainsi,
    l'Azerbaïdjan estime qu'elle peut exporter de l'energie vers l'UE
    sans avoir a adopter des normes occidentales de la democratie et des
    droits humains. Au-dela de la question des droits, les responsables
    azerbaïdjanais sont de plus en plus decus par le manque percu de
    l'UE de soutien a l'integrite territoriale de l'Azerbaïdjan dans le
    processus de paix au Haut-Karabagh.

    Au cours des dernières annees, les relations UE-Azerbaïdjan se sont
    aggravees par une titrisation croissante de l'environnement politique
    en Azerbaïdjan, une tendance qui s'explique en partie par la mefiance
    a Bakou sur les intentions des principaux voisins du pays, la Russie
    et l'Iran . Une consideration plus recente est une crainte par le
    gouvernement d'un mouvement Euromaïdan qui se propage a Bakou. Il a
    atteint un point que toute l'activisme socio-politique independant
    est desormais considere par les dirigeants azerbaïdjanais comme une
    menace a la securite nationale.

    Alors que les autorites azerbaïdjanaises pensent avoir des
    raisons d'etre preoccupe par l'ingerence russe et iranienne, le
    fait indeniable est que la plupart des prisonniers politiques en
    Azerbaïdjan aujourd'hui ne sont pas soupconnes d'etre des agents
    russes ou iraniens, mais des liberaux laïcs pro-occidentaux. Dans le
    meme temps, les medias contrôles par l'Etat attaquent regulièrement
    les pays consideres comme les principaux exportateurs de valeurs
    occidentales, a savoir les Etats-Unis et l'Allemagne.

    Il est facile d'imaginer que l'acrimonie UE-Azerbaïdjan va
    s'intensifier et comme elle le fait, l'UE va appeler a des sanctions
    contre les fonctionnaires azerbaïdjanais impliques dans la repression
    contre les militants civils et que cela va croître davantage. Il est
    interessant de noter que la resolution du Parlement europeen le 18
    Septembre a evoque la possibilite de sanctions. Meme si l'adoption
    de ces sanctions semble peu probable pour le moment, etant donne les
    liens energetiques forts qu'actuellement lient les Etats membres de
    l'UE a l'Azerbaïdjan.

    Le proche avenir n'augure rien de bon pour les relations entre l'UE
    et l'Azerbaïdjan. En fin de compte, les deux parties peuvent se
    contenter d'une relation purement transactionnelle, cooperer dans
    certains domaines d'interet commun, en particulier dans le secteur de
    l'energie, mais evitant toute pretention de valeurs partagees. C'est
    le type de relation que l'UE entretient avec l'Arabie saoudite. La
    difference, bien sûr, est que l'Arabie saoudite beneficie d'une
    alliance de securite ferme avec les Etats-Unis. Et en l'absence de ces
    liens solides avec l'Occident, il est difficile de dire qui viendra
    en aide a Bakou, si la Russie devenait agressive a nouveau dans le
    Caucase du Sud.

    Note de la redaction :

    Eldar Mamedov est un conseiller politique du groupe Socialistes &
    Democrates au Parlement europeen. Il ecrit a titre personnel.

    Eurasianet.org

    mardi 16 decembre 2014, Stephane (c)armenews.com



    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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