LE SILENCE COUPABLE DES AMIS DE LA TURQUIE
REVUE DE PRESSE
Depuis presque dix mois, la Turquie est secouee par deux lames
de fond. Ce fut d'abord le phenomène Gezi en mai-juin 2013. Une
contestation citoyenne contre la radicalisation de "l'islam modere"
(un libelle invente par les medias occidentaux et qui ne veut rien
dire), vers un "fascisme vert", comme l'affirme le journaliste Erol
Ozkoray . Un parti, l'AKP, qui après avoir gagne trois elections
en promettant la prosperite et la justice, conformement a son nom,
est devenu au fil des ans, de plus en plus repressif sous la houlette
d'un Erdogan de plus en plus autoritaire.
Vint ensuite le scandale de la corruption generalisee impliquant le
gouvernement au plus haut niveau sur fond d'une lutte impitoyable entre
Erdogan et Gulen, anciens allies devenus adversaires. La repression
sans precedent qui s'en suivit avec le limogeage de milliers de
fonctionnaires dans la justice et la police, une epuration digne
d'un regime totalitaire, s'est ajoutee aux arrestations arbitraires
de contestataires et meme de journalistes et avocats. Tout ceci dans
un pays qui frappe a la porte de l'UE.
Pourtant des signes precurseurs avaient attire l'attention des
observateurs de la Turquie. Quelques exemples :
Dans son article "Le bras de fer se poursuit en Turquie", Laure
Marchand ecrivait : "Indice que la crise est serieuse, le Prix Nobel de
litterature Orhan Pamuk est sorti du silence qu'il a coutume d'observer
au sujet de la vie politique turque. "Je suis inquiet pour mon pays
(...), il n'y a pas de signe a venir d'une solution pacifique",
a-t-il declare".
Murat Somer, professeur a l'Universite Koc, soulignait quant a lui
" ...en depit du developpement socio-economique, la societe turque
ne devient pas plus ouverte a la diversite, au pluralisme et a
l'egalite" .
Selon l'extrait d'une depeche de l'AFP, repris dans Le Figaro du
20/04/2010 : "Le Groupe d'Etats contre la Corruption (GRECO) du Conseil
de l'Europe a demande mardi une revision approfondie de la legislation
turque qui ne designe pas assez clairement les actes constitutifs de
corruption. Elle critique aussi, dans un rapport publie a Strasbourg,
un contrôle très insuffisant du financement des partis politiques."
Ariane Bonzon, sur Slate.fr, dans son article "R. T. Erdogan a-t-il
un jour cru a une Turquie europeenne ?" ecrivait : "Que s'est-il passe
? Le contraste entre l'homme de 2002 et celui de 2013 est flagrant.
Faut-il en etre surpris ? Ou au contraire y voir la preuve, comme
ses plus irreductibles opposants, du "double agenda" d'Erdogan et de
l'AKP ? Lesquels, une fois liberes de la tutelle militaire grâce au
soutien de l'UE, auraient ainsi eu les coudees franches pour mettre
en branle le projet cache d'une politique neo-ottomane, eloignee des
valeurs laïques, democratiques et occidentales."
Tout recemment "l'initiative "orwellienne" d'Erdogan pour brider
l'Internet est un verrou supplementaire pour faire taire les
intellectuels et les journalistes", ecrit Ozkoray qui doit passer
devant un tribunal pour avoir publie un livre sur les evenements du
parc Gezi. C'est en realite un appel au secours de la part de cet
intellectuel francophone. Trouvera-t-il un echo ?
En France, nous n'avons pas beaucoup entendu, les chantres de "la
Turquie en Europe" qui ne perdent pas une occasion pour faire la
promotion d'une Turquie moderne, laïque et democratique, sur les
ondes ou dans les colonnes des magazines, en culpabilisant au passage
l'UE qui repousserait ce "grand pays". Ils se taisent bizarrement
quand il s'agit de mettre en lumière les carences de la Turquie dans
les domaines des droits de l'homme, du respect des minorites et de
la liberte d'expression. Pourtant certains de ces journalistes font
partie de l'Institut de Bosphore, une officine de lobbying installee a
Paris et qui affiche sur son site une commission scientifique comptant
parmi ses membres des personnalites comme A. Juppe, M. Rocard, J.F.
Cope, P. Moscovici, C. Tasca, T. Mariani, H. Haenel, E. Guigou.
Ont-ils aborde pendant les colloques sur les rives de Bosphore ces
sujets qui fâchent ? A moins que cette commission de "scientifiques"
n'en a que le nom et se contente d'agir comme un groupe de pression
auprès des decideurs... Quand on voit les noms des sponsors de cet
Institut et les membres appartenant aux sphères economiques ; Axa,
Total, TUSIAD, ADP, L'Oreal, Havas, GDF-Suez... le doute est permis.
Jan Varoujan.
http://www.huffingtonpost.fr/jan-varoujan/silence-amis-turquie_b_4761356.html
?utm_hp_ref=france
lundi 17 fevrier 2014, Stephane (c)armenews.com
REVUE DE PRESSE
Depuis presque dix mois, la Turquie est secouee par deux lames
de fond. Ce fut d'abord le phenomène Gezi en mai-juin 2013. Une
contestation citoyenne contre la radicalisation de "l'islam modere"
(un libelle invente par les medias occidentaux et qui ne veut rien
dire), vers un "fascisme vert", comme l'affirme le journaliste Erol
Ozkoray . Un parti, l'AKP, qui après avoir gagne trois elections
en promettant la prosperite et la justice, conformement a son nom,
est devenu au fil des ans, de plus en plus repressif sous la houlette
d'un Erdogan de plus en plus autoritaire.
Vint ensuite le scandale de la corruption generalisee impliquant le
gouvernement au plus haut niveau sur fond d'une lutte impitoyable entre
Erdogan et Gulen, anciens allies devenus adversaires. La repression
sans precedent qui s'en suivit avec le limogeage de milliers de
fonctionnaires dans la justice et la police, une epuration digne
d'un regime totalitaire, s'est ajoutee aux arrestations arbitraires
de contestataires et meme de journalistes et avocats. Tout ceci dans
un pays qui frappe a la porte de l'UE.
Pourtant des signes precurseurs avaient attire l'attention des
observateurs de la Turquie. Quelques exemples :
Dans son article "Le bras de fer se poursuit en Turquie", Laure
Marchand ecrivait : "Indice que la crise est serieuse, le Prix Nobel de
litterature Orhan Pamuk est sorti du silence qu'il a coutume d'observer
au sujet de la vie politique turque. "Je suis inquiet pour mon pays
(...), il n'y a pas de signe a venir d'une solution pacifique",
a-t-il declare".
Murat Somer, professeur a l'Universite Koc, soulignait quant a lui
" ...en depit du developpement socio-economique, la societe turque
ne devient pas plus ouverte a la diversite, au pluralisme et a
l'egalite" .
Selon l'extrait d'une depeche de l'AFP, repris dans Le Figaro du
20/04/2010 : "Le Groupe d'Etats contre la Corruption (GRECO) du Conseil
de l'Europe a demande mardi une revision approfondie de la legislation
turque qui ne designe pas assez clairement les actes constitutifs de
corruption. Elle critique aussi, dans un rapport publie a Strasbourg,
un contrôle très insuffisant du financement des partis politiques."
Ariane Bonzon, sur Slate.fr, dans son article "R. T. Erdogan a-t-il
un jour cru a une Turquie europeenne ?" ecrivait : "Que s'est-il passe
? Le contraste entre l'homme de 2002 et celui de 2013 est flagrant.
Faut-il en etre surpris ? Ou au contraire y voir la preuve, comme
ses plus irreductibles opposants, du "double agenda" d'Erdogan et de
l'AKP ? Lesquels, une fois liberes de la tutelle militaire grâce au
soutien de l'UE, auraient ainsi eu les coudees franches pour mettre
en branle le projet cache d'une politique neo-ottomane, eloignee des
valeurs laïques, democratiques et occidentales."
Tout recemment "l'initiative "orwellienne" d'Erdogan pour brider
l'Internet est un verrou supplementaire pour faire taire les
intellectuels et les journalistes", ecrit Ozkoray qui doit passer
devant un tribunal pour avoir publie un livre sur les evenements du
parc Gezi. C'est en realite un appel au secours de la part de cet
intellectuel francophone. Trouvera-t-il un echo ?
En France, nous n'avons pas beaucoup entendu, les chantres de "la
Turquie en Europe" qui ne perdent pas une occasion pour faire la
promotion d'une Turquie moderne, laïque et democratique, sur les
ondes ou dans les colonnes des magazines, en culpabilisant au passage
l'UE qui repousserait ce "grand pays". Ils se taisent bizarrement
quand il s'agit de mettre en lumière les carences de la Turquie dans
les domaines des droits de l'homme, du respect des minorites et de
la liberte d'expression. Pourtant certains de ces journalistes font
partie de l'Institut de Bosphore, une officine de lobbying installee a
Paris et qui affiche sur son site une commission scientifique comptant
parmi ses membres des personnalites comme A. Juppe, M. Rocard, J.F.
Cope, P. Moscovici, C. Tasca, T. Mariani, H. Haenel, E. Guigou.
Ont-ils aborde pendant les colloques sur les rives de Bosphore ces
sujets qui fâchent ? A moins que cette commission de "scientifiques"
n'en a que le nom et se contente d'agir comme un groupe de pression
auprès des decideurs... Quand on voit les noms des sponsors de cet
Institut et les membres appartenant aux sphères economiques ; Axa,
Total, TUSIAD, ADP, L'Oreal, Havas, GDF-Suez... le doute est permis.
Jan Varoujan.
http://www.huffingtonpost.fr/jan-varoujan/silence-amis-turquie_b_4761356.html
?utm_hp_ref=france
lundi 17 fevrier 2014, Stephane (c)armenews.com