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La France rend hommage au Groupe Manouchian- Video/Photos

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    FRANCE
    La France rend hommage au Groupe Manouchian- Video/Photos


    Vendredi 21 février, un parterre impressionnant pour le discours
    attendu de François Hollande, au Mont-Valérien, lors de la cérémonie
    d'hommage à la Résistance. Mais une cérémonie scindée en deux parties
    distinctes. L'une rendant hommage au Groupe de Missak Manouchian,
    fusillé le 21 février 1944, sous le même soleil qui a brillé en cette
    matinée du souvenir. Et l'autre consacrée à deux femmes et deux hommes
    choisis par la présidence de la République dont les cendres seront
    transférées au Panthéon au mois de mai 2015. Il s'agit de Germaine
    Tillion, ethnologue et résistante et Geneviève de Gaulle-Anthonioz,
    ancienne présidente de ATD Quart Monde et nièce du général de Gaulle,
    toutes deux déportées à Ravensbruck. Ainsi que Pierre Brossolette,
    journaliste et résistant, et Jean Zay, ministre de l'Education du
    Front populaire assassiné en juin 1944 par des miliciens.

    Les FTP-MOI, membres des Francs-Tireurs et de la Main-d'Oeuvre
    Immigrée, seront condamnés à mort le 21 février 1944 à l'issue d'un
    procès expéditif prononcé par le tribunal militaire allemand du
    Grand-Paris, réuni à l'hôtel Continental. La sentence est exécutée le
    jour même. Espagnols, italiens et juifs dirigés par Missak Manouchian
    seront fusillés dans la clairière de la forteresse du Mont Valérien
    (Suresnes), refusant que leurs yeux soient bandés. Seule, Olga Bancic,
    transférée en Allemagne, est décapitée le 10 mai 1944 à la prison de
    Stuttgart.

    Avant son allocution, François Hollande s'est rendu à la clairière où
    ont été fusillés les 22 Résistants du Groupe Manouchian, en présence
    de plusieurs membres du gouvernement, de nombreuses personnalités, et
    des communautés juives et arméniennes, dont le ministre des Affaires
    étrangères Edouard Nalbandian, Patrick Devedjian et Charles Aznavour,
    entre autres.

    Après s'être recueilli, le président a cédé la place à la lecture des
    lettres laissées par Manouchian, et Pierre Le Cornec, fusillé le même
    jour avec son camarade du lycée Anatole-Le-Braz de Saint-Brieuc, Yves
    Salaün. Les enfants de ce lycée ont ensuite entamé le Chant des
    Partisans, avant la Prière pour la France dite par l'aumônier général
    Haïm Korsia.

    François Hollande a ensuite rejoint les centaines d'invités réunis
    sous une vaste tente aménagée pour la circonstance pour y prononcer un
    vibrant discours à la mémoire des victimes du nazisme.

    Jean Eckian + photos sauf 2-3-4-7

    Discours du Président de la République : "Le 21 février 1944, il y a
    exactement soixante-dix ans, vingt-cinq résistants étaient fusillés
    ici, au Mont Valérien. Vingt-deux membres du réseau de Missak
    MANOUCHIAN et trois lycéens bretons rassemblés là, dans la
    circonstance, pour être suppliciés à quelques minutes d'intervalle.
    Tous sortis ce jour-là de prison, menés jusqu'ici devant un peloton
    d'exécution. Ils le savaient.

    J'ai lu et entendu avec vous leurs derniers mots, ces billets qu'ils
    ont écrits à Fresnes au petit matin d'une ultime nuit. J'ai vu la
    clairière où ils sont tombés, les yeux ouverts fixés sur leurs
    bourreaux. J'ai vu la chapelle où ils s'étaient recueillis puis,
    ensuite, où leurs corps ont été déposés. J'ai vu le monument où chacun
    de leurs noms est désormais gravé dans le bronze, au milieu de mille
    autres noms.

    Des noms de femmes et d'hommes. Des noms difficiles à prononcer, des
    noms qui expriment la diversité des origines, des parcours, des
    histoires personnelles. Des noms qui évoquent la solidarité
    internationale, des noms qui parlent de l'exil et qui évoquent des
    pays lointains. Les noms des 1.010 fusillés du Mont-Valérien sans que
    l'on soit sûr qu'il n'en existe point d'autres.

    Ces noms, tous ces noms, sont l'honneur de la France. Missak
    MANOUCHIAN est mort pour la France. Ce fils d'Arménie que le génocide
    de 1915 avait laissé orphelin, Missak MANOUCHIAN avait à l'époque 9
    ans. Dix ans plus tard, il choisit la France, non par hasard, mais
    parce que c'était la patrie qui correspondait à ses rêves
    d'émancipation et de paix.

    Missak MANOUCHIAN n'était pas le seul Arménien à avoir voulu vivre en
    France. Il ne fut pas non plus le seul Arménien à vouloir combattre
    pour la France.

    En 1939, il demande à être mobilisé dans l'armée française. Lorsque la
    défaite, hélas, surgit, alors ses origines arméniennes, juives, ses
    idées communistes faisaient de lui un suspect. Mais ce n'est pas pour
    cela qu'il choisit la Résistance. Il la choisit parce qu'il veut
    libérer la France. Il est arrêté le 16 novembre 1943, il était alors
    le chef militaire du groupe parisien des Francs-Tireurs et Partisans -
    Main d'oeuvre immigrée.

    Devant un tribunal -mais faut-il employer le mot de tribunal pour ce
    qui n'était qu'une pantomime ?- vingt-trois sont condamnés à mort. >, comme le dit
    Aragon. Vingt-deux d'entre eux ont été fusillés au Mont-Valérien ce 21
    février 1944.

    Le 23ème était une femme. Elle sera décapitée à Stuttgart le 10 mai
    1944, le jour anniversaire de ses 32 ans. Elle s'appelait Olga BANCIC,
    elle venait de Roumanie.

    Leurs noms avaient été placardés sur nos murs tout au long de la
    semaine du 10 au 17 février 1944 comme des accusations. La propagande
    nazie voulait faire de MANOUCHIAN et de ses camarades des bandits, des
    criminels et des comploteurs. Ce fut l'Affiche rouge. Cette affiche
    rouge devait faire peur. Elle en fit des héros.

    Loin de susciter l'effroi, l'affiche rouge fut une promesse, un
    espoir, parce que ces femmes, parce que ces hommes n'étaient pas
    l'armée du crime comme le prétendaient les bourreaux, mais tout
    simplement la possibilité désormais acquise de la libération. Ce
    jour-là, ce 21 février 1944, c'est dans la poitrine de ces étrangers
    que battait le coeur de la patrie.

    Le destin a voulu que les vingt-deux membres du groupe MANOUCHIAN
    soient suppliciés avec trois lycéens de Bretagne. Ils prononcèrent,
    les uns et les autres, ces hommes venus parfois de loin, ces jeunes
    venus de tout près, les mêmes mots au moment de mourir : >. Un même appel à l'unité, ce même mouvement pour la
    liberté.

    Georges GEFFROY, Pierre Le CORNEC, Yves SALAÜN étaient des élèves du
    lycée Le-Braz de Saint-Brieuc, ils étaient membres des jeunesses
    patriotiques. Ils sont morts en soldats alors qu'ils venaient à peine
    de quitter l'enfance et qu'ils n'avaient jamais revêtu quelque
    uniforme que ce soit.

    A la prison de Fresnes, Georges GEFFROY laissa derrière lui tout ce
    qu'il possédait : un portefeuille, des stylos, une couverture blanche
    et un sac de scout. Mais il a laissé bien davantage : une lettre et
    surtout une volonté. Celle de permettre à ceux que nous sommes
    aujourd'hui d'être libres et d'aspirer, de pouvoir aspirer au bonheur.

    Le lycée Le-Braz est un établissement qui a marqué l'histoire de la
    Résistance par l'ampleur du sacrifice qu'il a consenti à ce combat. La
    meilleure preuve est, qu'au lendemain de la guerre, la croix de guerre
    a justement été attribuée à l'établissement en 1948. Un groupe de
    lycéens représente aujourd'hui cet établissement. Je veux m'adresser à
    eux parce que les suppliciés avaient leur ge. Ils auraient pu être
    leurs amis. Ils n'étaient pas différents d'eux. 18 ans comme Thomas
    ELEK, Roger ROUXEL et Wolf WAJSBROT, les camarades de MANOUCHIAN qui
    tombèrent ici dans le même moment, dans le même mouvement. Ils sont
    morts il y a 70 ans, ils se sont tus à jamais, mais ils nous parlent
    encore.

    Ecoutons-les. Ecoutons leur message. Ecoutons leurs mots, ceux qu'ils
    nous ont laissés avant de quitter la prison. Que nous disaient-ils ?
    Ils consolaient leurs proches, leur demandaient pardon de les quitter
    si vite, exigeaient d'eux qu'ils n'aient pas de peine. Ils les
    plaignaient, ils disaient qu'ils avaient été fiers de servir leur
    pays, même pendant une vie si courte, et qu'ils avaient jusqu'au bout,
    jusqu'à leur dernier souffle transmis ce qu'ils pouvaient faire de
    mieux, c'est-à-dire que les vivants soient libres.

    Ils disaient aussi ces mots simples : > disait Pierre Le CORNEC, >. Yves SALAÜN ajoutait : >

    Et dans cet hommage à la résistance des apatrides, n'oublions, ni
    Arsène Tchakarian, ni Henry Karayan, décédé le 2 novembre 2011. Il
    nous a laissé ce témoignage poignant enregistré quelques mois
    auparavant.

    J.E


    Était également présent Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine,
    qui a lancé un appel au transfert des cendres du Groupe Manouchian au
    Panthéon. Sur radio Ayp FM, le Président Hollande s'est contenté de
    dire que "Le Panthéon n'est pas un Mausolée, mais un lieu
    d'éducation'. Il se rendra en Arménie au mois de mai prochain.

    samedi 22 février 2014,
    Stéphane (c)armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article - 499
    http://www.youtube.com/watch?v=cS9m02XieAs

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