SOUTENIR LA REPUBLIQUE DU HAUT-KARABAKH, C'EST PARACHEVER LA PAIX DANS LE CAUCASE DU SUD
PRESSE
Le 12 mai 1994, il y a bientôt vingt ans, un cessez-le-feu mettait
enfin le terme au long et violent conflit du Haut-Karabakh. De
cette veritable guerre de decolonisation naquit la Republique du
Haut-Karabakh, un nouvel Etat situe entre l'Armenie et l'Azerbaïdjan,
sur une terre armenienne aux confins des aires culturelles russe,
turque et persane.Vingt ans, c'est une generation. Une generation
de jeunes Azerbaïdjanais et de jeunes Karabaghiotes qui n'aurait dû
connaître que la paix, qui aurait dû voir reconnu son droit inalienable
a la securite et a la vie. Mais force est de constater que, si la
guerre est terminee, la paix reste a gagner : en l'absence de traite
de reconnaissance mutuelle, faute meme d'un simple dialogue direct
entre les parties, le cessez-le-feu reste plus que precaire.
Dès lors l'Azerbaïdjan comme le Haut-Karabakh sont prives de toute
perspective de developpement normal et pacifie.
Il faut gagner la paix. Cela veut dire, pour commencer, reconnaître la
realite des faits et s'engager deliberement dans la voie d'un dialogue
transparent, avec, en perspective ultime, la reparation des torts.
Mais pour cela, il faut que l'expression pluraliste des opinions,
et les pratiques democratiques en general, soient effectives dans
chacun des Etats parties a ce dialogue.
Nous, membres du Cercle d'Amitie France-Karabagh, soucieux de la paix
dans le Caucase du Sud, appelons les protagonistes au realisme et au
pragmatisme : ni les menaces, ni la rhetorique belliqueuse, ni les
actes de guerre ne convaincront l'ancienne colonie karabaghiote
de revenir dans le giron de l'Azerbaïdjan. Vingt ans après le
cessez-le-feu, des tentatives d'incursions militaires se soldent,
presque chaque mois, par de nouvelles victimes karabaghiotes,
civiles et militaires et par de nouvelles pertes parmi les soldats
azerbaïdjanais dont les assauts sont repousses. La repetition de telles
tragedies nous eloigne chaque jour un peu plus de toute perspective
de coexistence pacifique. Pour nous, reconnaître le Karabagh, ce
n'est en aucune manière etre l'ennemi de l'Azerbaïdjan.
Comme tous les autres visiteurs du Karabagh, nous avons ete declares
personae non gratae par le regime azerbaïdjanais : c'est une pratique
aussi derisoire que contre-productive.
Gagner la paix, c'est aussi, tout particulièrement, soigner les
blessures du passe. Le conflit du Haut-Karabakh a ete marque
par des exactions sur lesquelles il faudra faire la lumière, que
les victimes soient armeniennes - comme a Soumgaït, Kirovabad ou
Maragha - ou meshkètes, comme a Khodjalou. Le pogrom de Soumgaït,
qui fit plusieurs centaines de victimes le 27 fevrier 1988, fut le
declencheur du conflit : il a certes conduit a des arrestations et
a des condamnations de la part des autorites sovietiques, mais seuls
les executants avaient ete mis en cause.
Les veritables responsables n'ont pas ete inquietes et la premeditation
de ces massacres n'a pas ete caracterisee. C'est la force des
democraties que d'etre suffisamment confiantes en elles-memes
pour mettre en place les necessaires commissions d'enquetes qui,
en etablissant les responsabilites et en condamnant les veritables
commanditaires de ces crimes, apaiseront les douleurs et favoriseront
la reconciliation..Temoins des progrès manifestes accomplis par
la Republique du Haut-Karabakh, nous nous rejouissons d'apprendre
que l'ONG Freedom House, dans son evaluation mondiale des droits
civils et des libertes, considère desormais cet Etat comme >. Et nous approuvons pleinement M. Arkady
Ghoukassian, ancien president de la Republique du Haut-Karabakh,
lorsqu'il declare, recemment, que > et que >.
Nous esperons que cet appel, que notre propre demarche, trouveront
un echo au sein de la societe civile d'Azerbaïdjan, que de nouvelles
forces y apparaîtront, capables de se detourner des propagandes
haineuses et de regarder vers l'avenir. Si ces forces se revelaient,
si des initiatives de dialogue et d'echanges voyaient le jour,
qu'elles soient bien assurees de trouver dans notre modeste Cercle
un appui et un facilitateur..
Francois Rochebloine, Rene Rouquet et Guy Teissier sont
membres-fondateurs du Cercle d'Amitie France-Karabagh
Francois Rochebloine (Depute (UDI)) Rene Rouquet (Depute (PS)) Guy
Teissier (Depute (UMP))
Le Monde.
jeudi 27 fevrier 2014, Stephane (c)armenews.com
PRESSE
Le 12 mai 1994, il y a bientôt vingt ans, un cessez-le-feu mettait
enfin le terme au long et violent conflit du Haut-Karabakh. De
cette veritable guerre de decolonisation naquit la Republique du
Haut-Karabakh, un nouvel Etat situe entre l'Armenie et l'Azerbaïdjan,
sur une terre armenienne aux confins des aires culturelles russe,
turque et persane.Vingt ans, c'est une generation. Une generation
de jeunes Azerbaïdjanais et de jeunes Karabaghiotes qui n'aurait dû
connaître que la paix, qui aurait dû voir reconnu son droit inalienable
a la securite et a la vie. Mais force est de constater que, si la
guerre est terminee, la paix reste a gagner : en l'absence de traite
de reconnaissance mutuelle, faute meme d'un simple dialogue direct
entre les parties, le cessez-le-feu reste plus que precaire.
Dès lors l'Azerbaïdjan comme le Haut-Karabakh sont prives de toute
perspective de developpement normal et pacifie.
Il faut gagner la paix. Cela veut dire, pour commencer, reconnaître la
realite des faits et s'engager deliberement dans la voie d'un dialogue
transparent, avec, en perspective ultime, la reparation des torts.
Mais pour cela, il faut que l'expression pluraliste des opinions,
et les pratiques democratiques en general, soient effectives dans
chacun des Etats parties a ce dialogue.
Nous, membres du Cercle d'Amitie France-Karabagh, soucieux de la paix
dans le Caucase du Sud, appelons les protagonistes au realisme et au
pragmatisme : ni les menaces, ni la rhetorique belliqueuse, ni les
actes de guerre ne convaincront l'ancienne colonie karabaghiote
de revenir dans le giron de l'Azerbaïdjan. Vingt ans après le
cessez-le-feu, des tentatives d'incursions militaires se soldent,
presque chaque mois, par de nouvelles victimes karabaghiotes,
civiles et militaires et par de nouvelles pertes parmi les soldats
azerbaïdjanais dont les assauts sont repousses. La repetition de telles
tragedies nous eloigne chaque jour un peu plus de toute perspective
de coexistence pacifique. Pour nous, reconnaître le Karabagh, ce
n'est en aucune manière etre l'ennemi de l'Azerbaïdjan.
Comme tous les autres visiteurs du Karabagh, nous avons ete declares
personae non gratae par le regime azerbaïdjanais : c'est une pratique
aussi derisoire que contre-productive.
Gagner la paix, c'est aussi, tout particulièrement, soigner les
blessures du passe. Le conflit du Haut-Karabakh a ete marque
par des exactions sur lesquelles il faudra faire la lumière, que
les victimes soient armeniennes - comme a Soumgaït, Kirovabad ou
Maragha - ou meshkètes, comme a Khodjalou. Le pogrom de Soumgaït,
qui fit plusieurs centaines de victimes le 27 fevrier 1988, fut le
declencheur du conflit : il a certes conduit a des arrestations et
a des condamnations de la part des autorites sovietiques, mais seuls
les executants avaient ete mis en cause.
Les veritables responsables n'ont pas ete inquietes et la premeditation
de ces massacres n'a pas ete caracterisee. C'est la force des
democraties que d'etre suffisamment confiantes en elles-memes
pour mettre en place les necessaires commissions d'enquetes qui,
en etablissant les responsabilites et en condamnant les veritables
commanditaires de ces crimes, apaiseront les douleurs et favoriseront
la reconciliation..Temoins des progrès manifestes accomplis par
la Republique du Haut-Karabakh, nous nous rejouissons d'apprendre
que l'ONG Freedom House, dans son evaluation mondiale des droits
civils et des libertes, considère desormais cet Etat comme >. Et nous approuvons pleinement M. Arkady
Ghoukassian, ancien president de la Republique du Haut-Karabakh,
lorsqu'il declare, recemment, que > et que >.
Nous esperons que cet appel, que notre propre demarche, trouveront
un echo au sein de la societe civile d'Azerbaïdjan, que de nouvelles
forces y apparaîtront, capables de se detourner des propagandes
haineuses et de regarder vers l'avenir. Si ces forces se revelaient,
si des initiatives de dialogue et d'echanges voyaient le jour,
qu'elles soient bien assurees de trouver dans notre modeste Cercle
un appui et un facilitateur..
Francois Rochebloine, Rene Rouquet et Guy Teissier sont
membres-fondateurs du Cercle d'Amitie France-Karabagh
Francois Rochebloine (Depute (UDI)) Rene Rouquet (Depute (PS)) Guy
Teissier (Depute (UMP))
Le Monde.
jeudi 27 fevrier 2014, Stephane (c)armenews.com