ROBERT KOTCHARIAN REITERE SES CRITIQUES A L'ENCONTRE DU GOUVERNEMENT
ARMENIE
Depuis qu'il est sorti de son mutisme, l'ancien president armenien
Robert Kotcharian ne se prive pas de parler pour mettre en cause
la politique economique du gouvernement de Tigrane Sarkissian et
au-dela, du president Serge Sarkissian. Lundi 13 janvier, il a ainsi
reitere les critiques qu'il avait adressees quelques jours avant, au
pouvoir en place, durcissant ainsi la guerre des mots qu'il l'oppose
depuis le debut de l'annee a T. Sarkissian, et alimentant du meme
coup les rumeurs sur son intention de revenir durablement sur la
scène politique.
R. Kotcharian a notamment reproche au gouvernement d'avoir secrètement
subventionne le gaz naturel achete a la Russie et a mis en garde contre
les effets du recent accord conclu entre avec le geant gazier russe
Gazprom dont le secteur energetique armenien pourrait devenir l'
"otage". Il a aussi denonce la reforme très controversee en cours
du système des retraites, a l'origine de plusieurs manifestations a
Erevan. Depuis sa première intervention, l'ancien president a donc
elargi le champ de ses critiques, que T. Sarkissian avait accueillies
sur le mode de l'ironie, en reprochant a R. Kotcharian de limiter
son analyse de la situation economique a la seule crise du secteur
du bâtiment, qui avait soutenu la croissance durant son double mandat.
Dans ses nouvelles declarations postees sur son site web non officiel
2rd.am, R. Kotcharian s'est toutefois abstenu de donner quelque
indication susceptible d'eclairer les media et l'opinion sur son
intention d'effectuer son retour politique. "J'ai parle et continuerai
a parler des questions urgentes relatives au present et a l'avenir de
l'Armenie, independemment de mes eventuelles activites politiques",
ecrit l'ancien president en ajoutant qu'il "ne peut rester indifferent
devant les problèmes croissants auxquels est confronte le pays "
et se doit de s' " exprimer en toute franchise a ce sujet ".
R. Kotcharian poursuit en lancant une nouvelle attaque visant plus
particulièrement Tigrane Sarkissian, mais percue comme une pique
lancee a son successeur et ancien compagnon de route, l'actuel
president Serge Sarkissian. "Il serait vain de polemiquer avec une
personne qui a passe les six dernières annees a tenter de justifier ses
echecs en les mettant sur le compte de ses predecesseurs", souligne
R. Kotcharian qui ajoute que "le principal critère pour evaluer le
travail d'un gouvernement quel qu'il soit est très simple : les gens
vivaient-ils mieux ou moins bien sous ce gouvernement" ?
Cette nouvelle salve de R. Kotcharian intervient deux jours après
une declaration de Tigran Sarkissian qui reiterait son analyse slon
laquelle cette croissance a deux chiffres que l'ancien president se
flatte d'avoir ete l'artisan durant son double mandat de 1998 a 2008
s'appuyait sur le seul boom du secteur du bâtiment qui s'est avere etre
une " bulle " speculative. Se sentant personnellement attaque dans son
bilan, R. Kotcharian, qui ne s'etait pas exprime publiquement depuis
janvier 2013, a la veille d'elections presidentielles auxquelles on
avait d'abord cru qu'il se porterait candidat, avait reagi avec colère
a des critiques similaires le 30 decembre, en accusant le gouvernement
de mener une politique economique desastreuse.
Dans une declaration diffusee par l'un de ses porte-parole le 11
janvier, le premier ministre armenien a persiste dans ses critiques,
affirmant que l'eeconomie armenienne etait devenue "très vulnerable"
en 2004-2008 parce que trop etroitement tributaire du secteur de
la construction. "Le vrai visage du secteur de la construction en
Armenie a ete revele par la crise financière mondiale", indique
le texte de cette declaration, en soulignant la chute de 14% de la
croissance enregistree en 2009 en Armenie, au plus fort de la crise. La
declaration du premier ministre rappelle aussi qu'en depit du declin
continu du secteur du bâtiment, les credits a l'emprunt immobiliers
ont augmente considerablement et sont devenus plus accessibles.
Des arguments balayes par R. Kotcharian qui designe les banques
comme les principales beneficiaires de cette augmentation des credits
locatifs, qui ne correspondent pas selon lui a une realite marquee par
une baisse massive de l'activite dans le secteur. L'ancien president,
âge de 59 ans, a egalement critique les recents accords conclus par
le gouvernement avec la Russie concernant les modalites de livraison
du gaz naturel russe. Il lu a ainsi reproche d'avoir garde secret
le prix du gaz russe revise a la hausse en 2011 jusqu'aux elections
presidentielles de fevrier 2013.
Le gouvernement a ainsi pu effacer la dette de 300 millions de dollars
due a Gazprom en cedant les 20 % de parts qu'il detenait encore dans
le reseau armenien de distribution de gaz au geant russe, qui sevoyait
par ailleurs garantir une situation de monopole sans precedant pour les
trente prochaines annees. Un accord en ce sens avec Gazprom avait ete
signe lors de la visite en Armenie du president russe Vladimir Poutine
le 2 decembre 2013. Les termes de cet accord avaient ete vivement
denonces par les grands partis d'opposition armeniens, qui ont accuse
le gouvernement d'avoir menti a l'opinion publique concernant les prix
du gaz a seule fin de renforcer les chances du president Sarkissian
et de son Parti republicain de remporter les elections.
Les autorites armeniennes ont bien sûr recuse de telles allegations.
R. Kotcharian a juge les explications du gouvernement "extremement
peu convaincantes". "Il aurait ete preferable qu'il s'excuse tout
simplement", ajoute R. Kotcharian, en accusant l'equipe de S.Sarkissian
d'avoir saborde les "derniers elements de confiance de l'opinion"
dans le gouvernement. "La societe est habituee au comportement
denue de principles de nombres de responsables politiques, mais une
telle manipulation de l'opinion par les institutions de l'Etat est
choquante", indique l'ancien president.
Celui-ci exprime aussi ses inquietudes concernant les droits exclusifs
dont jouira Gazprom jusqu'en 2044, estimant que le gouvernement
armenien n'aura plus dès lors qu'un statut de simple "observateur"
sur la marche national du gaz. "J'ai en vain cherche des exemples
d'accords similaires " dans le monde poursuit R. Kotcharian qui se
demande si " le secteur energetique du pays va devenir l'otage de
cet accord" ? Rappelons que l'ancien president lui-meme avait essuye
des critiques durant son mandat pour avoir accorde a Gazprom et a
d'autres compagnies russes des droits exclusifs sur des secteurs cles
de l'industrie energetique armenienne.
mardi 14 janvier 2014, Gari ©armenews.com
ARMENIE
Depuis qu'il est sorti de son mutisme, l'ancien president armenien
Robert Kotcharian ne se prive pas de parler pour mettre en cause
la politique economique du gouvernement de Tigrane Sarkissian et
au-dela, du president Serge Sarkissian. Lundi 13 janvier, il a ainsi
reitere les critiques qu'il avait adressees quelques jours avant, au
pouvoir en place, durcissant ainsi la guerre des mots qu'il l'oppose
depuis le debut de l'annee a T. Sarkissian, et alimentant du meme
coup les rumeurs sur son intention de revenir durablement sur la
scène politique.
R. Kotcharian a notamment reproche au gouvernement d'avoir secrètement
subventionne le gaz naturel achete a la Russie et a mis en garde contre
les effets du recent accord conclu entre avec le geant gazier russe
Gazprom dont le secteur energetique armenien pourrait devenir l'
"otage". Il a aussi denonce la reforme très controversee en cours
du système des retraites, a l'origine de plusieurs manifestations a
Erevan. Depuis sa première intervention, l'ancien president a donc
elargi le champ de ses critiques, que T. Sarkissian avait accueillies
sur le mode de l'ironie, en reprochant a R. Kotcharian de limiter
son analyse de la situation economique a la seule crise du secteur
du bâtiment, qui avait soutenu la croissance durant son double mandat.
Dans ses nouvelles declarations postees sur son site web non officiel
2rd.am, R. Kotcharian s'est toutefois abstenu de donner quelque
indication susceptible d'eclairer les media et l'opinion sur son
intention d'effectuer son retour politique. "J'ai parle et continuerai
a parler des questions urgentes relatives au present et a l'avenir de
l'Armenie, independemment de mes eventuelles activites politiques",
ecrit l'ancien president en ajoutant qu'il "ne peut rester indifferent
devant les problèmes croissants auxquels est confronte le pays "
et se doit de s' " exprimer en toute franchise a ce sujet ".
R. Kotcharian poursuit en lancant une nouvelle attaque visant plus
particulièrement Tigrane Sarkissian, mais percue comme une pique
lancee a son successeur et ancien compagnon de route, l'actuel
president Serge Sarkissian. "Il serait vain de polemiquer avec une
personne qui a passe les six dernières annees a tenter de justifier ses
echecs en les mettant sur le compte de ses predecesseurs", souligne
R. Kotcharian qui ajoute que "le principal critère pour evaluer le
travail d'un gouvernement quel qu'il soit est très simple : les gens
vivaient-ils mieux ou moins bien sous ce gouvernement" ?
Cette nouvelle salve de R. Kotcharian intervient deux jours après
une declaration de Tigran Sarkissian qui reiterait son analyse slon
laquelle cette croissance a deux chiffres que l'ancien president se
flatte d'avoir ete l'artisan durant son double mandat de 1998 a 2008
s'appuyait sur le seul boom du secteur du bâtiment qui s'est avere etre
une " bulle " speculative. Se sentant personnellement attaque dans son
bilan, R. Kotcharian, qui ne s'etait pas exprime publiquement depuis
janvier 2013, a la veille d'elections presidentielles auxquelles on
avait d'abord cru qu'il se porterait candidat, avait reagi avec colère
a des critiques similaires le 30 decembre, en accusant le gouvernement
de mener une politique economique desastreuse.
Dans une declaration diffusee par l'un de ses porte-parole le 11
janvier, le premier ministre armenien a persiste dans ses critiques,
affirmant que l'eeconomie armenienne etait devenue "très vulnerable"
en 2004-2008 parce que trop etroitement tributaire du secteur de
la construction. "Le vrai visage du secteur de la construction en
Armenie a ete revele par la crise financière mondiale", indique
le texte de cette declaration, en soulignant la chute de 14% de la
croissance enregistree en 2009 en Armenie, au plus fort de la crise. La
declaration du premier ministre rappelle aussi qu'en depit du declin
continu du secteur du bâtiment, les credits a l'emprunt immobiliers
ont augmente considerablement et sont devenus plus accessibles.
Des arguments balayes par R. Kotcharian qui designe les banques
comme les principales beneficiaires de cette augmentation des credits
locatifs, qui ne correspondent pas selon lui a une realite marquee par
une baisse massive de l'activite dans le secteur. L'ancien president,
âge de 59 ans, a egalement critique les recents accords conclus par
le gouvernement avec la Russie concernant les modalites de livraison
du gaz naturel russe. Il lu a ainsi reproche d'avoir garde secret
le prix du gaz russe revise a la hausse en 2011 jusqu'aux elections
presidentielles de fevrier 2013.
Le gouvernement a ainsi pu effacer la dette de 300 millions de dollars
due a Gazprom en cedant les 20 % de parts qu'il detenait encore dans
le reseau armenien de distribution de gaz au geant russe, qui sevoyait
par ailleurs garantir une situation de monopole sans precedant pour les
trente prochaines annees. Un accord en ce sens avec Gazprom avait ete
signe lors de la visite en Armenie du president russe Vladimir Poutine
le 2 decembre 2013. Les termes de cet accord avaient ete vivement
denonces par les grands partis d'opposition armeniens, qui ont accuse
le gouvernement d'avoir menti a l'opinion publique concernant les prix
du gaz a seule fin de renforcer les chances du president Sarkissian
et de son Parti republicain de remporter les elections.
Les autorites armeniennes ont bien sûr recuse de telles allegations.
R. Kotcharian a juge les explications du gouvernement "extremement
peu convaincantes". "Il aurait ete preferable qu'il s'excuse tout
simplement", ajoute R. Kotcharian, en accusant l'equipe de S.Sarkissian
d'avoir saborde les "derniers elements de confiance de l'opinion"
dans le gouvernement. "La societe est habituee au comportement
denue de principles de nombres de responsables politiques, mais une
telle manipulation de l'opinion par les institutions de l'Etat est
choquante", indique l'ancien president.
Celui-ci exprime aussi ses inquietudes concernant les droits exclusifs
dont jouira Gazprom jusqu'en 2044, estimant que le gouvernement
armenien n'aura plus dès lors qu'un statut de simple "observateur"
sur la marche national du gaz. "J'ai en vain cherche des exemples
d'accords similaires " dans le monde poursuit R. Kotcharian qui se
demande si " le secteur energetique du pays va devenir l'otage de
cet accord" ? Rappelons que l'ancien president lui-meme avait essuye
des critiques durant son mandat pour avoir accorde a Gazprom et a
d'autres compagnies russes des droits exclusifs sur des secteurs cles
de l'industrie energetique armenienne.
mardi 14 janvier 2014, Gari ©armenews.com