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Le NON A Cette Turquie En Europe

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    LE NON A CETTE TURQUIE EN EUROPE

    Manifestation du Trocadéro a Paris

    Paris, place du Trocadéro, 26 janvier - Sous un temps a ne pas
    faire sortir son chien, 400 courageux manifestants se sont malgré
    tout massés face au Parvis des Droits de l'homme, a l'appel du
    CCAF, pour dénoncer encore et encore la posture négationniste de
    cette Turquie, qui n'a décidément pas vocation a s'installer en
    Europe. Une Turquie qui non seulement s'éloigne jour après jour des
    valeurs de la démocratie, mais qui persiste et signe dans son déni,
    feignant de ne pas entendre les appels du pied de sa société civile,
    impatiente d'en finir pour ouvrir la voie vers un avenir serein,
    lavé de tout ressentiment, et que chacun appelle de ses voeux.

    Toujours est-il, qu'en ce 26 janvier 2014, a la veille du voyage
    officiel en Turquie du Président de la République francaise,
    Francois Hollande, les Franco-Arméniens d'Ile-de-France, a l'instar
    des communautés de Marseille, Lyon et Montpellier, ont tenu a rendre
    lecon a ceux qui, a longueur de tweets promettent la défaite et
    la désaffection du combat arménien. Il n'en est rien messieurs des
    forces obscures venus subrepticement, juste avant 15h, photographier le
    site du Parvis des Droits de l'homme encore désert des coeurs battants
    de celles et ceux qui, sachez-le, n'abandonneront jamais l'impérieux
    devoir que chaque Arménien doit aux âmes perdues de Deir ez- Zor.

    Prenant en compte le froid et la pluie, les prises de paroles se
    sont voulues plus courtes qu'a l'accoutumée, mais non moins fortes,
    sinon plus.

    C'est le co-Président du CCAF, Mourad Papazian qui a lancé
    la première salve a l'endroit de l'Ã~Itat turc. Après avoir
    remercié de leur présence les représentants des communautés
    Assyro-chaldéennes, Grecques, Kurdes et Chypriotes, le leader de la
    FRA Dachnaktsoutioun, indigné, a martelé un NON a cette Turquie qui
    enferme les journalistes, qui bafoue les droits de l'homme, des femmes
    et des kurdes. Qui occupe Chypre et dont des ressortissants sèment
    la terreur en Syrie. Un Ã~Itat, candidat a l'adhésion dans l'Union
    européenne qui loin des valeurs des démocraties dignes de ce nom,
    corrompt, contraint sa jeunesse... Mais il a aussi laissé entendre
    que Â" l'exigence veut que nous oeuvrions pour mettre la Turquie
    sur la bonne voix et dans la bonne direction, mais qu'avec Erdogan,
    ce n'est pas possible Â".

    Ajoutant que Â" ce ne sera pas mieux avec Gulen Â". Â" Il y a des
    pratiques que nous devons condamner. Nous attendons une expression
    qui soit porteuse de justice, de soutient de tous les démocrates qui
    en Turquie tentent de faire évoluer les choses. Il y en a beaucoup
    et de plus en plus dans la société civile qui prennent des risques
    insensés par amour de leur pays. Mais cette Turquie la ne correspond
    pas a leurs attentes. C'est pourquoi la question de l'entrée de
    la Turquie dans l'Union européenne doit pouvoir faire progresser ce
    pays. Mais tant que cet Ã~Itat la demeurera dans cette posture, il nous
    aura tous face a lui en permanence pour faire barrage a cette Turquie
    dans l'Union européenne. Â", a fermement averti Mourad Papazian. Pour
    terminer son intervention, il a indiqué que l'année 2014 était
    très importante puisqu'elle préfigure l'année du centenaire du
    génocide des Arméniens, avec a l'ordre du jour le dossier très
    important de la loi pénalisant la négation du génocide. Un point
    sur lequel la confiance est semble-t-il de rigueur.

    Si Mourad Papazian laisse une porte un tant soit peu entre-ouverte
    dans l'attente d'une improbable, mais néanmoins possible amélioration
    in-situ, Ara Toranian, co-Président du CCAF, souligne que Â" Le voyage
    d'Etat de Francois Hollande en Turquie, après l'ouverture d'un nouveau
    chapitre de négociation, vient couronner le retour au beau fixe des
    relations entre Paris et Ankara Â". Â" Situation qui n'est pas sans
    inquiéter la communauté arménienne toujours en butte a l'hostilité
    de cet Etat qui a fait de Â" la lutte contre les allégations de
    génocide, une priorité de sa politique étrangère. Â"

    Â" On garde tous en mémoire les conditions pour le moins scandaleuses
    dans lesquelles le Conseil constitutionnel a bloqué il y a deux
    ans la loi Boyer qui permettait de pénaliser le négationnisme
    outrancier des génocides reconnus par la France. Soumise a un
    violent chantage de la Turquie, l'institution de la Rue Montpensier,
    réussissait a invalider cette loi grâce a un tour de passe-passe
    juridique, au motif qu'elle portait atteinte a la sacro-sainte liberté
    d'expression. Â" accuse Toranian, qui ajoute Â" Mais on sait bien en
    réalité que cette décision obéissait a d'autres motifs qui sont
    directement liés a l'objet de notre manifestation d'aujourd'hui,
    a savoir : l'incroyable influence politique de l'Etat turc sur notre
    territoire. Â" Â" Comment expliquer, dit-il, Â" la présence dans
    l'institut du Bosphore, principal lobby turc en France, d'autant de
    responsables des plus grandes entreprises francaises (Areva, Gdf suez,
    Airbus industrie, aéroport de Paris )â~@~I ?

    Et pendant ce temps la communauté arménienne attend toujours un texte
    permettant de pénaliser le négationnisme du génocide arménien,
    comme il en existe un pour les crimes de la Seconde Guerre mondiale. Il
    fut un temps où les démocraties occidentales faisaient pression
    sur les dictatures pour leur arracher des avancées. En l'espèce,
    on est tombé dans un cas de figure diamétralement opposé : c'est
    un Ã~Itat génocidaire et autoritaire qui est en train d'obtenir,
    moyennant finances, un recul de la France sur sa gestion interne
    des droits de l'homme. Ce qui est lamentable dans l'attitude de nos
    gouvernants face au marché turc, c'est qu'ils oublient toujours que
    ce pays a au moins autant besoin de la France que le contraire. Â",
    s'est indigné le co-Président du CCAF. Puis il précise, Â" En
    tout cas une chose est sÃ"re, quand on voit les dégâts causés par
    l'influence de la Turquie sur nos institutions démocratiques, alors
    qu'elle est a l'extérieur de l'Europe, on n'ose imaginer ce qu'il en
    serait s'il elle intégrait l'Union européenne. A cette perspective,
    l'inquiétude ne tarit pas chez les fils et les filles des victimes
    du génocide que nous sommes.

    Qui pourrait en effet nous demander d'envisager avec insouciance
    ce retour en force, dans notre environnement politique, dans notre
    quotidien, dans notre vie, d'un Etat dont les intérêts sont si
    étroitement liés a l'extermination de notre peupleâ~@~I ? Nous
    disons non a cette Turquie dans l'Europe. Et quand nous disons
    a Â" cette Â" Turquie, il s'agit en réalité de Â" la Â"Turquie
    telle qu'elle a été concue par Mustafa Kémal. A savoir un Etat
    dont la construction, étage par étage, repose sur le génocide,
    la spoliation, le déni de réalité, le recel et qui est donc
    structurellement négationniste. Â".

    Ara Toranian rappelle enfin que Â" tous les présidents de la
    5e république qui se sont déclarés en faveur de l'entrée de la
    Turquie dans l'Union, et je ne parle pas de Nicolas Sarkozy qui était
    de toute manière contre, ont affirmé qu'elle serait naturellement
    conditionnée par sa reconnaissance du génocide arménien. Mais
    n'est-il pas temps de signifier cette condition haut et fort, avec
    plus de convictionâ~@~I ?

    N'est-il pas temps de la formaliser en l'inscrivant clairement
    dans l'agenda des discussions Â"â~@~I ? comme l'avait voté le
    Parlement européen le 18 juin 1987. Une Â" résolution sur une
    solution politique de la question arménienne Â" dans laquelle il
    conditionnait l'intégration de la Turquie a sa reconnaissance du
    génocide arménien et au respect des minorités. Un 18 juin n'ayant
    rien de gaullien comme l'avenir l'a infligé aux descendants des
    survivants du Premier génocide du XXème siècle.

    Â" La question est désormais de savoir si c'est l'Europe qui va finir
    par se Â" kémaliser Â" en pliant toujours plus au poids de l'influence
    d'Ankara, ou bien si c'est la Turquie qui finira par s'humaniser,
    en demandant pardon et en réparant. C'est l'un des enjeux du combat
    d'aujourd'hui et des mobilisations a venir., a conclu avec force le
    co-Président du CCAF.

    Après la prise de parole de Hratch Varjabedian en arménien (document
    sonore),

    Léon Haydar, représentant la Fédération des associations kurdes
    en France (FEYKA) a stigmatisé la Turquie pour le génocide des
    Arméniens et des Assyro-chaldéens, et qui depuis 40 ans opprime le
    peuple kurde par une guerre au Kurdistan . Une Turquie responsable
    des tueries en Syrie et de l'assassinat de trois militantes kurdes a
    Paris le 9 janvier 2013 : Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez,
    pour lesquelles la FEYKA demande des comptes.

    C'est ensuite le cinéaste Robert Kéchihian qui s'est exprimé en
    s'adressant au Président de la République francaise, a Laurent
    Fabius, ministre des Affaires étrangères et a Arnaud Montebourg,
    ministre du Redressement productif, leur rappelant que si des francais
    d'origine arménienne avaient voté pour eux, c'est parce qu' Â" ils
    croyaient que vous aviez une aura supérieure a ce qu'on appelle les
    raisons d'Ã~Itat Â". Des ministres, dit-il Â" qui avec de la morale
    plein la bouche, tout d'un coup, face aux réalités économiques, tous
    ces bons engagements moraux qui depuis des décennies ont marqué les
    combats des partis de gauche et principalement le parti socialiste a
    travers les figures majeures de Jean Jaurès et de Georges Clémenceau,
    cette morale s'est dissoute, s'est diluée Â". Â" Une honte ! Â",
    s'est-il exclamé. Pointant Laurent Fabius et sa Â" jolie musique Â" de
    condamnation des dictatures, Kéchichian monte le ton en l'interpellant
    pour avoir invité Francois Hollande Â" a une rencontre avec monsieur
    Erdogan qui fait partie d'un gouvernement corrompu, mettant en
    prison toute opposition. Une Turquie Â", martèle-t-il Â" qui est
    un nain économique et politique qui prend l'argent des communautés
    européennes. Â" Le cinéaste s'est dit décu du président Hollande Â"
    dans cette démarche Â" qu'il qualifie d'immorale Â". Puis il mettra
    en garde les politiques, arguant que Â" la morale revient souvent
    en politique comme un boomerang. Que le 24 avril 2015, il n'y aura
    pas que des Arméniens dans les rues, mais aussi des francais et les
    peuples ébranlés de toutes les communautés qui se dresseront. C'est
    cette morale qui obligera la Turquie a reconnaître le génocide des
    Arméniens ! Â", a-t-il lancé, la gorge prise.

    Pour conclure les prises de paroles de ce rendez-vous du NON a cette
    Turquie, le Président de l'Association des Assyro-chaldéens de
    France, Daniel Auguste, a regretté de devoir avoir une posture de
    défiance envers Francois Hollande, pour lequel il se dit proche
    idéologiquement et dont on attend toujours que sa promesse de
    projet de loi condamnant la négation des génocides arménien,
    assyro-chaldéen et grec entre dans les faits. Dépité, il dira
    ne plus faire confiance a la parole politique en France, comme Â"
    en Belgique, un gouvernement de la honte, où le lobbying turc fait
    florès. Cent ans se sont écoulés depuis 1915.

    S'il le faut, nos peuples se battront encore cent ans pour obtenir
    gain de cause ! Â"

    Se disant plusieurs fois trompés par la parole politique, les
    communautés francaises d'origine arménienne, assyro-chaldéenne
    et greque ont décidé de se rassembler dans un combat commun pour
    dire a la présidence de la République que cette Turquie ne remplit
    aucunement les critères d'adhésion a l'Union européenne. Une opinion
    largement partagée par les francais qui, selon un sondage IFOP pour
    le magazine Valeurs actuelles, indique que83% des francais rejettent
    le projet d'une adhésion de la Turquie en Europe.

    Jean Eckian

    Photos + Son

    lundi 27 janvier 2014, Jean Eckian ©armenews.com
    http://www.armenews.com/article.php3?id_article=96798

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