LES FRANCAIS SERONT CONSULTES PAR REFERENDUM SUR L'ADHESION DE LA TURQUIE A L'UE
TURQUIE
L'UE a decide en octobre de relancer les negociations d'adhesion
d'Ankara, paralysees depuis trois ans. En visite en Turquie, Francois
Hollande assure que les Francais seront interroges sur la question.
Le president turc Abdullah Gul a declare lundi 27 janvier qu'il
attendait de la France qu'elle ne bloque pas le processus d'adhesion
de la Turquie a l'Union europeenne (UE), au premier jour de la visite
d'Etat du president francais Francois Hollande.
"Nous attendons de la France qu'elle n'apporte pas de blocage
politique" a ce processus, a declare Abdullah Gul lors d'une conference
de presse conjointe avec Francois Hollande, dont le predecesseur
Nicolas Sarkozy s'etait oppose a la candidature turque a l'UE.
Francois Hollande a de son côte repondu que les Francais seraient
consultes sur la question par referendum. Une decision conforme
a la Constitution qui prevoit que "tout projet de loi autorisant
la ratification d'un traite relatif a l'adhesion d'un Etat a
l'Union europeenne est soumis au referendum par le president de la
Republique". Le president aurait toutefois pu eviter le referendum
par "le vote d'une motion adoptee en termes identiques par chaque
assemblee a la majorite des trois cinquièmes".
L'UE a decide en octobre de relancer ses negociations d'adhesion
avec la Turquie, paralysees depuis trois ans, en ouvrant un nouveau
chapitre de discussion avec Ankara. Paris a leve son veto a l'ouverture
de ce chapitre, consacre aux politiques regionales, en octobre 2013,
rechauffant le climat entre les deux pays.
La Turquie est officiellement candidate depuis 1999, mais le processus
de negociations, engage en 2005, s'avère le plus lent jamais mene par
l'UE avec un aspirant a l'adhesion. Il se heurte aux fortes reserves
de Paris et Berlin a l'entree d'un pays de 76 millions d'habitants
a majorite musulmane, et a l'absence de règlement du cas de Chypre,
dont la partie nord est occupee depuis 1974 par les troupes turques.
Depuis son election en 2012, Francois Hollande s'est borne a
constater que la question de l'entree de la Turquie dans l'UE ne se
poserait pas pendant son quinquennat puisque les Europeens ont exclu
cette perspective avant 2020. "Un nouvel elan pour les relations
franco-turques"
Le president francais Francois Hollande est arrive lundi en Turquie
où il tente de tourner la page de relations bilaterales houleuses
et de relancer des echanges economiques tout juste renaissants, en
depit de la crise de regime qui ebranle le pays. Ce deplacement est
le premier de Francois Hollande depuis l'annonce samedi de sa rupture
avec sa compagne Valerie Trierweiler, arrivee elle-meme dans la nuit
de dimanche a lundi en Inde où elle doit apporter son soutien a l'ONG
Action contre la faim (ACF).
Ankara a deroule le tapis rouge pour cette visite d'Etat de deux jours,
sans precedent pour un president francais depuis celle de Francois
Mitterrand en 1992. "Nous attendons de cette visite un nouvel elan pour
les relations franco-turques et avec l'Union europeenne", a souligne le
porte-parole du ministère turc des Affaires etrangères Levent Gumrukcu.
Au premier jour de sa visite, le president francais a cependant ete
amene a reagir a l'annonce d'une statistique franco-francaise très
attendue : les chiffres du chômage pour le mois de decembre. Francois
Hollande s'etait solennellement engage a inverser la courbe ascendante
du chômage fin 2013 mais l'embellie constatee en octobre avait ete
pratiquement effacee par une rechute le mois suivant. Les chiffres de
decembre seront donc decisifs. Et ils pourraient etre decevants. Le
ministre du Travail Michel Sapin a deja evoque dimanche une simple
"stabilisation".
Pour le reste, sa visite intervient dans une periode de grande
tension politique en Turquie. Ces dernières semaines, le regime
du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a durement replique aux
poursuites engagees contre plusieurs dizaines de proches du pouvoir
islamo-conservateur, soupconnes de corruption, par des purges sans
precedent dans les milieux judiciaires et policiers. Dans ce contexte,
Francois Hollande devrait veiller scrupuleusement a ne pas cautionner
le regime par sa visite, programmee de longue date. Les très longues
negociations pour l'adhesion a l'U.E.
Il devrait plutôt inscrire ses pas dans ceux du president de la
Commission europeenne, Jose Manuel Barroso, qui appelait encore mardi
le Premier ministre turc, de passage a Bruxelles, a "poursuivre les
reformes necessaires" en vue de garantir le respect de l'Etat de
droit en Turquie.
Bruxelles en fait une condition sine qua non d'une eventuelle adhesion
de la Turquie a l'U.E. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
Les negociations ouvertes en 1999 s'annoncent encore très longues.
L'hostilite de Nicolas Sarkozy a cette perspective avait ete vecue
comme un affront par Recep Tayyip Erdogan, encore aggrave par le vote
de lois francaises reconnaissant le genocide armenien ou reprimant
sa negation.
Les declarations de Francois Hollande seront donc scrutees avec une
attention particulière par les dirigeants turcs, d'autant qu'il s'est
borne jusqu'a present a constater que cette question ne se poserait
pas pendant son quinquennat puisque les Europeens ont exclu cette
perspective avant 2020. Sept ministres accompagnent Hollande
La position francaise pourrait avoir de lourdes consequences sur
les echanges commerciaux, au coeur de la deuxième journee de ce
deplacement qui sera marquee par une serie de rencontres avec les
milieux d'affaires turcs a Istanbul.
Consequence du refroidissement des relations sous l'ère Sarkozy,
la part de marche francaise en Turquie a chute de 6 a 3% entre 2009
et 2012 alors que cette puissance emergente a vu son PIB par habitant
tripler entre 2002 et 2012. Paris entend donc se livrer a "un travail
de rattrapage".
En temoigne la presence dans la delegation de Francois Hollande de sept
ministres, parmi lesquels Laurent Fabius (Affaires etrangères), Arnaud
Montebourg (Redressement productif) ou Jean-Yves Le Drian (Defense),
et d'une quarantaine de responsables economiques et d'entreprises.
Après une annee 2013 plutôt fructueuse pour les entreprises francaises
avec la conclusion de 15 milliards d'euros de contrats enTurquie, une
serie d'accords seront signes dans les domaines du nucleaire civil,
des infrastructures ou de la lutte contre les contrefacons.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140127.OBS3848/hollande-en-visite-en-turquie-pour-la-premiere-fois.html
mardi 28 janvier 2014, Stephane (c)armenews.com
From: Baghdasarian
TURQUIE
L'UE a decide en octobre de relancer les negociations d'adhesion
d'Ankara, paralysees depuis trois ans. En visite en Turquie, Francois
Hollande assure que les Francais seront interroges sur la question.
Le president turc Abdullah Gul a declare lundi 27 janvier qu'il
attendait de la France qu'elle ne bloque pas le processus d'adhesion
de la Turquie a l'Union europeenne (UE), au premier jour de la visite
d'Etat du president francais Francois Hollande.
"Nous attendons de la France qu'elle n'apporte pas de blocage
politique" a ce processus, a declare Abdullah Gul lors d'une conference
de presse conjointe avec Francois Hollande, dont le predecesseur
Nicolas Sarkozy s'etait oppose a la candidature turque a l'UE.
Francois Hollande a de son côte repondu que les Francais seraient
consultes sur la question par referendum. Une decision conforme
a la Constitution qui prevoit que "tout projet de loi autorisant
la ratification d'un traite relatif a l'adhesion d'un Etat a
l'Union europeenne est soumis au referendum par le president de la
Republique". Le president aurait toutefois pu eviter le referendum
par "le vote d'une motion adoptee en termes identiques par chaque
assemblee a la majorite des trois cinquièmes".
L'UE a decide en octobre de relancer ses negociations d'adhesion
avec la Turquie, paralysees depuis trois ans, en ouvrant un nouveau
chapitre de discussion avec Ankara. Paris a leve son veto a l'ouverture
de ce chapitre, consacre aux politiques regionales, en octobre 2013,
rechauffant le climat entre les deux pays.
La Turquie est officiellement candidate depuis 1999, mais le processus
de negociations, engage en 2005, s'avère le plus lent jamais mene par
l'UE avec un aspirant a l'adhesion. Il se heurte aux fortes reserves
de Paris et Berlin a l'entree d'un pays de 76 millions d'habitants
a majorite musulmane, et a l'absence de règlement du cas de Chypre,
dont la partie nord est occupee depuis 1974 par les troupes turques.
Depuis son election en 2012, Francois Hollande s'est borne a
constater que la question de l'entree de la Turquie dans l'UE ne se
poserait pas pendant son quinquennat puisque les Europeens ont exclu
cette perspective avant 2020. "Un nouvel elan pour les relations
franco-turques"
Le president francais Francois Hollande est arrive lundi en Turquie
où il tente de tourner la page de relations bilaterales houleuses
et de relancer des echanges economiques tout juste renaissants, en
depit de la crise de regime qui ebranle le pays. Ce deplacement est
le premier de Francois Hollande depuis l'annonce samedi de sa rupture
avec sa compagne Valerie Trierweiler, arrivee elle-meme dans la nuit
de dimanche a lundi en Inde où elle doit apporter son soutien a l'ONG
Action contre la faim (ACF).
Ankara a deroule le tapis rouge pour cette visite d'Etat de deux jours,
sans precedent pour un president francais depuis celle de Francois
Mitterrand en 1992. "Nous attendons de cette visite un nouvel elan pour
les relations franco-turques et avec l'Union europeenne", a souligne le
porte-parole du ministère turc des Affaires etrangères Levent Gumrukcu.
Au premier jour de sa visite, le president francais a cependant ete
amene a reagir a l'annonce d'une statistique franco-francaise très
attendue : les chiffres du chômage pour le mois de decembre. Francois
Hollande s'etait solennellement engage a inverser la courbe ascendante
du chômage fin 2013 mais l'embellie constatee en octobre avait ete
pratiquement effacee par une rechute le mois suivant. Les chiffres de
decembre seront donc decisifs. Et ils pourraient etre decevants. Le
ministre du Travail Michel Sapin a deja evoque dimanche une simple
"stabilisation".
Pour le reste, sa visite intervient dans une periode de grande
tension politique en Turquie. Ces dernières semaines, le regime
du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a durement replique aux
poursuites engagees contre plusieurs dizaines de proches du pouvoir
islamo-conservateur, soupconnes de corruption, par des purges sans
precedent dans les milieux judiciaires et policiers. Dans ce contexte,
Francois Hollande devrait veiller scrupuleusement a ne pas cautionner
le regime par sa visite, programmee de longue date. Les très longues
negociations pour l'adhesion a l'U.E.
Il devrait plutôt inscrire ses pas dans ceux du president de la
Commission europeenne, Jose Manuel Barroso, qui appelait encore mardi
le Premier ministre turc, de passage a Bruxelles, a "poursuivre les
reformes necessaires" en vue de garantir le respect de l'Etat de
droit en Turquie.
Bruxelles en fait une condition sine qua non d'une eventuelle adhesion
de la Turquie a l'U.E. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
Les negociations ouvertes en 1999 s'annoncent encore très longues.
L'hostilite de Nicolas Sarkozy a cette perspective avait ete vecue
comme un affront par Recep Tayyip Erdogan, encore aggrave par le vote
de lois francaises reconnaissant le genocide armenien ou reprimant
sa negation.
Les declarations de Francois Hollande seront donc scrutees avec une
attention particulière par les dirigeants turcs, d'autant qu'il s'est
borne jusqu'a present a constater que cette question ne se poserait
pas pendant son quinquennat puisque les Europeens ont exclu cette
perspective avant 2020. Sept ministres accompagnent Hollande
La position francaise pourrait avoir de lourdes consequences sur
les echanges commerciaux, au coeur de la deuxième journee de ce
deplacement qui sera marquee par une serie de rencontres avec les
milieux d'affaires turcs a Istanbul.
Consequence du refroidissement des relations sous l'ère Sarkozy,
la part de marche francaise en Turquie a chute de 6 a 3% entre 2009
et 2012 alors que cette puissance emergente a vu son PIB par habitant
tripler entre 2002 et 2012. Paris entend donc se livrer a "un travail
de rattrapage".
En temoigne la presence dans la delegation de Francois Hollande de sept
ministres, parmi lesquels Laurent Fabius (Affaires etrangères), Arnaud
Montebourg (Redressement productif) ou Jean-Yves Le Drian (Defense),
et d'une quarantaine de responsables economiques et d'entreprises.
Après une annee 2013 plutôt fructueuse pour les entreprises francaises
avec la conclusion de 15 milliards d'euros de contrats enTurquie, une
serie d'accords seront signes dans les domaines du nucleaire civil,
des infrastructures ou de la lutte contre les contrefacons.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140127.OBS3848/hollande-en-visite-en-turquie-pour-la-premiere-fois.html
mardi 28 janvier 2014, Stephane (c)armenews.com
From: Baghdasarian