Announcement

Collapse
No announcement yet.

Abdullah Gul Et Francois Hollande Repondent Aux Questions Des Journa

Collapse
X
 
  • Filter
  • Time
  • Show
Clear All
new posts

  • Abdullah Gul Et Francois Hollande Repondent Aux Questions Des Journa

    ABDULLAH GUL ET FRANCOIS HOLLANDE REPONDENT AUX QUESTIONS DES JOURNALISTES SUR LA QUESTION ARMENIENNE

    Turquie-France

    Transcription des questions et reponses des presidents Hollande et Gul,
    lors de la conference de presse du 27 janvier a Ankara.

    Francois Hollande

    " Madame, vous avez rappele qu'en 2004, j'avais approuve la decision
    du president Chirac, d'ouvrir au nom de la France et au nom de
    l'Europe, le processus de negociation. Je suis toujours sur cette
    ligne. Il y a un processus qui est ouvert. Il y a 35 chapitres, qui
    sont prevus. Pour l'instant, il n'y en a eu que quatorze depuis 2004
    qui ont ete traites. Quatorze. Donc ce processus doit etre continue
    avec les sujets les plus difficiles. Forcement les plus difficiles.

    Comment se terminera-t-il ? Alors la, d'abord, aucune date n'est
    prevue. Ce sera a la fin, lorsque tous les chapitres auront ete
    traites, s'ils sont traites, et puis selon les reponses que feront les
    peuples concernes s'il doit y avoir une decision qui serait celle,
    je dis bien serait celle , qui est une hypothèse de l'adhesion . Et
    si c'est le cas, ce sera en France de toutes manières, soumis a
    referendum. Donc inutile d'agiter quelque peur que ce soit. Le peuple
    francais de toutes manières aura le dernier mot. Mais la date n'est
    meme pas aujourd'hui evoquee et nous sommes encore loin du compte.

    Mais ce que je dois dire au nom de la France, c'est que ce processus
    doit se poursuivre. Puisque a ce moment la, il n'aurait servi a
    rien de le prevoir pour ensuite l'empecher. Et d'ailleurs, durant le
    quinquennat precedent, il y eu douze chapitres qui ont ete regles.

    Alors ensuite sur les chapitres que je crois pouvoir mettre a
    la discussion : precisement qui concernent les sujets dont il
    est question aujourd'hui en Turquie. La separation des pouvoirs,
    les libertes fondamentales, l'etat de droit, la justice donc le
    processus de negociation peut aussi permettre a la Turquie de faire
    son evolution et de montrer de quoi elle est capable. Et ca c'est la
    reponse que les Turcs devront apporter ".

    Question

    Representante a Paris du quotidien Hurriyet.

    Je suis une journaliste qui a suivi de longue date les relations
    franco-turques en France et je dois dire que je suis très heureuse de
    cette reunion d'aujourd'hui et je pense que l'attitude très differente
    du president Hollande, le changement de la politique qu'il a menee
    par rapport a celle de son predecesseur est très importante. Mais, il
    y a un autre sujet qui avait eloigne les relations de ce niveau-la, je
    poserai la question aux deux presidents. La question de la penalisation
    de la negation du [genocide ?] ; les relations ont failli etre coupees
    a l'epoque. Mais ce n'est que par le rejet au Conseil constitutionnel
    que les relations ont pu reprendre sereinement, et ensuite il y a une
    decision qui avait ete prise en Suisse dans ce meme sens mais que la
    cour europeenne des droits de l'homme a cassee.

    Comment voulez-vous gerer cette question, monsieur le president
    Hollande. Est-ce que par exemple dans le cadre de la convention-cadre
    de l'Union europeenne, est-ce que vous voulez l'adapter a la loi
    interne, est-ce que vous allez remettre a l'ordre du jour la loi
    sur la penalisation de la negation du genocide, comment comptez vous
    agir la-dessus et quelle est l'attitude de la Turquie a ce propos,
    president GUL.

    Abdullah Gul

    Tout a l'heure je vous avais dit que tant dans l'entretien en tete
    a tete que dans l'entretien entre delegations, nous avons parle
    de facon très franche et très sincère sur tous les sujets. Et bien
    entendu, nous avons aussi aborde ces sujets la parce que nous savons
    que ce sont des sujets qui commandent parfois pendant de longs mois
    a nos relations. J'aimerais que l'on sache la chose suivante. Les
    souffrances qui ont ete vecues il y a un siècle, lors de ces evenements
    de l'epoque, ce sont des souffrances qui sont communes a nous tous. Il
    n'y a pas seulement les citoyens armeniens de la Turquie qui ont
    souffert. Les citoyens musulmans de Turquie ont egalement beaucoup
    souffert. Trois millions de personnes ont dû se refugier en Turquie en
    etant massacres en route pendant de longues annees. Si nous essayons de
    refaire vivre les douleurs de cette epoque, de generation en generation
    a l'avenir, si nous maintenons tout le temps ces souffrances ce ne
    sera pas une bonne chose. Il faut laisser cela aux historiens plus
    exactement, il ne faut pas refaire vivre les traumatismes, il ne faut
    pas refaire vivre les souffrances. Il faut resoudre ces problèmes par
    les historiens. Nous sommes prets a ouvrir toutes nos archives, nous
    l'avons ouvert et si un pays tiers veut participer a ces travaux,
    creer une commission historique commune, nous sommes prets. On
    peut agir de la sorte, nous sommes prets. Par exemple, prenons les
    relations entre la France et l'Algerie, c'est ca la voie qui a ete
    choisie. Il ne peut pas y avoir d'attitude et de solution unilaterale
    a ce genre de problème de memoire. Il faut resoudre les problèmes de
    memoire ensemble. Deuxièmement, il peut y avoir des points de vue très
    differents sur ces memes questions. Nos lois precedentes en Turquie
    ne permettaient pas a ce que nous puissions discuter librement de
    toutes ces questions. Mais nous avons change nos lois, et depuis,
    aujourd'hui, il y a des personnes qui sont favorables ou defavorables
    a ce problème. Tout ce que l'on peut dire tout ce qu'il veut sur ces
    questions. Je crois que beaucoup de nos amis francais ne le savent
    pas. Beaucoup de nos amis francais croient qu'il y a encore beaucoup
    de questions qui sont taboues en Turquie.

    Non. En Turquie vous pouvez le dire, vous pouvez ecrire, vous
    pouvez avoir des allegations, vous pouvez dire ce que vous pensez
    y compris sur cette question. Alors. Alors qu'en Turquie on a le
    droit de dire ce qu'on veut dans un sens ou dans l'autre en Turquie,
    nous considerons qu'il serait normal qu'en France aussi, cette meme
    liberte d'opinion existe, et le centre de la liberte d'opinion c'est
    l'Europe après tout quand meme. Et nous pensons que la decision du
    Conseil constitutionnel francais est une decision que nous avons
    accueillie avec beaucoup de respect. De meme, nous avons accueilli
    avec beaucoup de respect la decision prise par la Cour europeenne
    des droits de l'homme dans l'affaire Perincek. Elle s'est prononcee
    en faveur de la liberte d'opinion. C'est comme ca qu'il faut voir les
    choses. Encore une fois, il faut eviter que les prochaines generations
    puissent continuer a revivre toutes les souffrances. Il faut que nous
    arrivions a creer de l'amitie, maintenant, aujourd'hui. Dans la guerre,
    dans la bataille des Dardanelles, il y avait des soldats qui etaient
    venus d'Australie, de Nouvelle-Zelande pour venir combattre sur nos
    terres mais nous avons reussi a surmonter cela. Chaque annee, il y a
    des amis qui viennent d'Australie, de Nouvelle-Zelande, des milliers
    de personnes viennent chaque annee a l'anniversaire de la bataille
    des Dardanelles et nous parlons desormais de notre amitie. Et c'est
    pour ca, que de cet evenement aussi, il faut qu'en tant que citoyens
    de cette geographie, il faut que nous arrivions a creer une nouvelle
    amitie. C'est vers cela qu'on va tendre.

    Francois Hollande

    "Le travail de memoire est toujours douloureux. Il doit etre fait. Ce
    que nous avons a mener, les uns et les autres, c'est la reconciliation
    a travers la recherche de ce qui s'est produit et la reconnaissance de
    ce qui s'est fait. C'est vrai que nous allons entrer dans une periode
    de commemoration, puisque cette annee, ca va etre la commemoration de
    ce terrible conflit qui a ete la Grande Guerre. Et puis il y aura 2015,
    et nous avons a utiliser ce temps pour travailler. Vous m'interrogez
    sur ce que nous allons faire. Nous allons faire le droit et rien que
    le droit. Telle est la position que j'ai adoptee et qui peut etre
    comprise par tous. Des lois ont ete votees, une loi a ete votee en
    France. a partir de la, nous devons faire en sorte de respecter toutes
    les obligations, y compris europeennes, puisque nous avons egalement
    une decision-cadre, vous l'avez rappele, de 2008, qui demande a
    chaque etat de rendre punissable l'apologie ou la negation de crimes
    de genocide. Donc nous ferons en sorte de transposer cette directive
    dans le respect des conventions internationales, des decisions de
    notre conseil constitutionnel, de la meilleure des facons. Merci ".

    mardi 28 janvier 2014, Jean Eckian (c)armenews.com

Working...
X