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Armenie-Turquie : La Reaction Prudente A Erevan Alors Qu'un Journal

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  • Armenie-Turquie : La Reaction Prudente A Erevan Alors Qu'un Journal

    ARMENIE-TURQUIE : LA REACTION PRUDENTE A EREVAN ALORS QU'UN JOURNAL TURC S'INTERROGE SUR L'EVENTUELLE OUVERTURE DE LA FRONTIERE FERMEE

    ARMENIE

    La semaine dernière, le journal turc "Taraf" a publie un article
    affirmant que l'actuel premier ministre de la Turquie, candidat a la
    presidentielle, Recep Tayyip Erdogan a ordonne le debut des preparatifs
    pour l'ouverture de la frontière armeno-turque en Septembre. Le journal
    estime cette etape comme un mouvement pre-electoral et conclut que
    M. Erdogan veut ainsi obtenir le soutien de la communaute occidentale,
    qui exige l'ouverture de la frontière.

    La nouvelle a suscite des commentaires interessants dans les medias
    armeniens. Redacteur en chef de la section armenienne du journal
    Agos basee en Turquie Bagrat Estukyan, par exemple, estime que cette
    information a ete publiee dans le but de conduire Erdogan dans un
    corner avant l'election presidentielle qui devrait etre tenue en
    Turquie en Août. Il considère que l'information comme "farfelue"
    et dit qu'en reponse le ministère turc des Affaires etrangères a nie
    l'information du journal Taraf.

    En Armenie, la reaction a ete plus prudente face a cette information.

    Des references ont ete faites aux declarations par le ministre turc
    des Affaires etrangères Ahmet Davutoglu, qui a maintes fois mis en
    avant les conditions pour l'ouverture de la frontière avec l'Armenie -
    un retrait armenien d'au moins un ou deux districts du Karabagh.

    Cependant, la partie armenienne et les mediateurs occidentaux ont
    declare que la normalisation armeno-turque ne doit pas etre liee au
    problème du Karabagh.

    Vladimir Yakounine, directeur de chemins de fer russes, une societe
    qui est proprietaire de la concession des chemins de fer armeniens,
    a declare lors d'une recente visite a Erevan que la section du
    chemin de fer Kars-Gyumri est entièrement renovee et prete pour une
    solution politique lors de l'ouverture de la frontière . Cette demarche
    s'inscrit complètement dans le regime que certains analystes armeniens
    croient que la Russie, la Turquie et l'Azerbaïdjan tentent de realiser.

    L'essence de ce système est que la Russie va >
    l'Armenie de laisser introduire dans le Karabagh des troupes de
    maintien de la paix de la Russie elle-meme ou de l'Organisation du
    Traite de securite collective (OTSC) dirigee par la Russie et de
    les faire stationner afin qu'une partie de ces zones passent sous
    contrôle azerbaïdjanais et d'ainsi attirer l'Azerbaïdjan dans l'Union
    economique eurasienne et de donner a la Turquie une raison d'ouvrir
    la frontière avec l'Armenie. Cela peut egalement dejouer les plans
    de communications de transit via l'Armenie si l'Iran et l'Occident
    acceptent de retablir leur cooperation.

    Mais le ministre armenien de la Defense Seyran Ohanian semble avoir
    rejete categoriquement le plan de la mise en place des forces russes ou
    dirigees par la Russie au Karabakh a Erevan la semaine dernière lors
    d'un forum de maintien de la paix organise par le secretaire general
    de l'OTSC Nikolai Bordyuzha. Les experts russes parlent ouvertement
    de la possibilite par la Russie d'introduire ses troupes dans la
    zone du conflit armeno-azerbaïdjanais, mais Ohanian a declare que
    les Armeniens depuis de nombreuses annees ont reussi a maintenir la
    paix et que l'armee armenienne est capable de continuer a maintenir
    la paix, sans l'aide de soldats de la paix internationaux.

    Il est difficile de dire si la frontière armeno-turque sera ouverte
    après, surtout qu'il y a des offres de plus insistantes de l'Iran de
    transformer le Nakhitchevan, une enclave azerbaïdjanaise situee au
    sud-ouest de l'Armenie, en une zone de libre-echange, ce qui pourrait
    simplifier considerablement la communication entre le golfe Persique et
    la mer Noire a travers l'Armenie, et de ce fait la liaison des chemins
    de fer de la Turquie et de l'Armenie serait complètement vide de sens.

    Vardan Oskanian, qui a servi comme ministre armenien des Affaires
    etrangères pendant la presidence de Robert Kotcharian (1998-2008),
    a estime que le blocus turc, en dehors de ne pas reussir a entraver
    le developpement de l'Armenie, a davantage stimule la croissance
    de la petite production technologique dans le pays. En 2009, le
    gouvernement de Serge Sarkissian a essaye de negocier avec la Turquie
    et les protocoles diplomatiques, meme signes ne contenaient meme pas
    de conditions prealables sur le Karabagh. Mais ces protocoles n'ont
    pas encore ete ratifies par la Turquie, alors qu'Ankara utilise encore
    le langage des conditions prealables pour parler a Erevan.

    Le president Sarkissian a officiellement invite le prochain president
    de la Turquie a Erevan le 24 Avril 2015 le jour du 100e anniversaire
    du genocide armenien, pour commemorer les 1,5 million de victimes des
    massacres de 1915. Avant cela beaucoup de choses pourraient changer
    dans la region - la creation d'un Etat kurde n'est pas exclue. Les
    Kurdes considèrent certains des territoires dans la Turquie moderne
    comme leur terre natale et aimerait egalement les voir comme une
    partie de leur etat.

    Par Naira Hayrumyan

    ArmeniaNow

    mardi 15 juillet 2014, Stephane (c)armenews.com

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