SDA - Suisse
dimanche 20 juillet 2014 1:25 PM CET
Le Festival du film d'Erevan, un fruit en pleine maturation
Erevan
Le Festival du film d'Erevan, en Arménie, s'est terminé samedi avec la
traditionnelle distribution de ses "abricots" d'or ou d'argent. Avec
quelque 150 films présentés en une semaine, cette 11e édition atteint
une ampleur et un rayonnement international en constante progression.
Créé en 2004, partant d'à peu près rien, le Golden Apricot
International Film Festival (GAIFF) est en train de se tailler une
jolie place dans le monde des "petits" festivals internationaux, et
certainement dans la région Caucase-Europe de l'est.
"Il affiche une belle variété, tant sur le plan de la forme que du
contenu des films", a dit à l'ats l'écrivain et scénariste grec Petros
Markaris, membre du jury international. Et pour l'auteur - notamment -
de romans policiers, "la variété est plus importante que les prix"
pour la qualité d'un festival.
Un franc pour un billet
Compétition internationale, panorama arménien, "Master Class",
rétrospectives, le GAIFF réussit à attirer de grands réalisateurs,
comme le souligne le critique français Jean-Christophe Ferrari. Le
Coréen Kim Ki-duk, l'Israélien Amos Gitaï ou le Polonais Krzysztof
Zanussi, entre autres, étaient à Erevan pour l'occasion.
Pour M. Ferrari, lui aussi membre d'un des jurys, ce festival est
"précieux pour les Arméniens, car il leur permet de voir des films
auxquels ils n'auraient pas accès". Les salles étaient souvent
pleines, a-t-il constaté.
Et les billets pour le public se vendent 500 drams (un peu plus d'un
franc), soit le tiers du prix normal. La prochaine mission du GAIFF
sera d'attirer la critique internationale, gage de notoriété pour tout
festival, ajoute M. Ferrari.
Deux documentaires suisses
Un long métrage ukrainien "The Tribe", de Myroslav Slaboshpytskiy, a
emporté le grand prix et l'Abricot d'or du meilleur film et le prix
Fipresci (presse internationale). Sa particularité: il est entièrement
en langue des signes. Ses jeunes protagonistes sont malentendants,
organisés en bandes criminelles et violentes.
Le jury présidé par Marco Müller, ancien directeur des Festivals de
Locarno et de Venise, a aussi souligné la qualité de la prestation de
l'actrice principale, la jeune Yana Novikova.
Deux films suisses étaient en lice dans la catégorie documentaires:
"Tableau noir" d'Yves Yersin et "L'apiculteur" ("Der Imker") de Mano
Khalil. Aucun des deux n'a obtenu de prix, mais pour Mano Khalil,
présent dans la capitale arménienne, l'expérience en valait la
chandelle.
"Je fais des films avant tout pour les montrer, où que ce soit et à
qui que ce soit", a-t-il dit, interrogé sur la présence de son film à
Erevan. Même après l'annonce du palmarès, cet habitué des festivals
semblait sous le charme de la manifestation arménienne.
Hospitalité arménienne
Les organisateurs ont particulièrement soigné l'accueil des invités -
cinéastes, comédiens, membres des jurys et journalistes. Des
réceptions sont organisées soir après soir dans les plus beaux
restaurants de la ville, propices aux contacts et au réseautage.
Le GAIFF a lieu chaque année en juillet, alors que de nombreux membres
de la diaspora arménienne se trouvent dans leur pays d'origine. Erevan
bruisse d'une animation intense, surtout en soirée, quand le vent
tiède balaie l'écrasante chaleur de la journée.
Et la photo du géant Sergei Parajanov a plané toute la semaine
au-dessus du cinéma Moscou, centre névralgique du festival.
From: A. Papazian
dimanche 20 juillet 2014 1:25 PM CET
Le Festival du film d'Erevan, un fruit en pleine maturation
Erevan
Le Festival du film d'Erevan, en Arménie, s'est terminé samedi avec la
traditionnelle distribution de ses "abricots" d'or ou d'argent. Avec
quelque 150 films présentés en une semaine, cette 11e édition atteint
une ampleur et un rayonnement international en constante progression.
Créé en 2004, partant d'à peu près rien, le Golden Apricot
International Film Festival (GAIFF) est en train de se tailler une
jolie place dans le monde des "petits" festivals internationaux, et
certainement dans la région Caucase-Europe de l'est.
"Il affiche une belle variété, tant sur le plan de la forme que du
contenu des films", a dit à l'ats l'écrivain et scénariste grec Petros
Markaris, membre du jury international. Et pour l'auteur - notamment -
de romans policiers, "la variété est plus importante que les prix"
pour la qualité d'un festival.
Un franc pour un billet
Compétition internationale, panorama arménien, "Master Class",
rétrospectives, le GAIFF réussit à attirer de grands réalisateurs,
comme le souligne le critique français Jean-Christophe Ferrari. Le
Coréen Kim Ki-duk, l'Israélien Amos Gitaï ou le Polonais Krzysztof
Zanussi, entre autres, étaient à Erevan pour l'occasion.
Pour M. Ferrari, lui aussi membre d'un des jurys, ce festival est
"précieux pour les Arméniens, car il leur permet de voir des films
auxquels ils n'auraient pas accès". Les salles étaient souvent
pleines, a-t-il constaté.
Et les billets pour le public se vendent 500 drams (un peu plus d'un
franc), soit le tiers du prix normal. La prochaine mission du GAIFF
sera d'attirer la critique internationale, gage de notoriété pour tout
festival, ajoute M. Ferrari.
Deux documentaires suisses
Un long métrage ukrainien "The Tribe", de Myroslav Slaboshpytskiy, a
emporté le grand prix et l'Abricot d'or du meilleur film et le prix
Fipresci (presse internationale). Sa particularité: il est entièrement
en langue des signes. Ses jeunes protagonistes sont malentendants,
organisés en bandes criminelles et violentes.
Le jury présidé par Marco Müller, ancien directeur des Festivals de
Locarno et de Venise, a aussi souligné la qualité de la prestation de
l'actrice principale, la jeune Yana Novikova.
Deux films suisses étaient en lice dans la catégorie documentaires:
"Tableau noir" d'Yves Yersin et "L'apiculteur" ("Der Imker") de Mano
Khalil. Aucun des deux n'a obtenu de prix, mais pour Mano Khalil,
présent dans la capitale arménienne, l'expérience en valait la
chandelle.
"Je fais des films avant tout pour les montrer, où que ce soit et à
qui que ce soit", a-t-il dit, interrogé sur la présence de son film à
Erevan. Même après l'annonce du palmarès, cet habitué des festivals
semblait sous le charme de la manifestation arménienne.
Hospitalité arménienne
Les organisateurs ont particulièrement soigné l'accueil des invités -
cinéastes, comédiens, membres des jurys et journalistes. Des
réceptions sont organisées soir après soir dans les plus beaux
restaurants de la ville, propices aux contacts et au réseautage.
Le GAIFF a lieu chaque année en juillet, alors que de nombreux membres
de la diaspora arménienne se trouvent dans leur pays d'origine. Erevan
bruisse d'une animation intense, surtout en soirée, quand le vent
tiède balaie l'écrasante chaleur de la journée.
Et la photo du géant Sergei Parajanov a plané toute la semaine
au-dessus du cinéma Moscou, centre névralgique du festival.
From: A. Papazian