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Irak, Syrie : l'heure de l'Iran ? par Laurent Leylekian

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    REVUE DE PRESSE
    Irak, Syrie : l'heure de l'Iran ? par Laurent Leylekian


    Depuis plusieurs mois, les différents groupes djihadistes opérant en
    Irak et en Syrie se renforcent. Non content de combattre les régimes
    en place dans ces deux pays, l'Etat Islamique en Irak et au Levant
    (EIIL) d'une part et le Front Al-Nosra et le Front islamique d'autre
    part se paient le luxe de se combattre entre eux, moins en raison de
    divergences idéologiques, que pour des questions de tactique, de
    pouvoir politique et d'intérêts matériels bien compris.

    Après un accès de faiblesse trompeur fin 2013, l'EIIL replié sur ses
    bases du Nord de l'Irak a lancé ces derniers jours une vaste offensive
    qui a conduit à la chute de Falloujah, Mossoul et Tikrit. C'est
    désormais l'ensemble des régions sunnites de l'Irak qui menace de
    tomber aux mains de cette faction réputée la plus sanguinaire
    d'Al-Qaïda.

    Après avoir longtemps joué aux allumettes avec le Front Al-Nosra, la
    Turquie vient de se raviser pour s'être aperçue que cela pouvait
    brûler. Ankara a bien tardivement inclus ce dernier mouvement sur la
    liste de ses organisations terroristes, tout en construisant un mur à
    sa frontière syrienne pour éviter les incursions des forces qu'elle
    soutenait jusqu'à présent ! En Irak, on est sans nouvelles d'une
    trentaine de chauffeurs routiers turcs tandis que le personnel du
    consulat turc de Mossoul est actuellement retenu par les miliciens de
    l'EIIL. L'ironie de la situation veut que des forces kurdes appuient
    le revirement turc puisque des premiers heurts se sont produits entre
    djihadistes et peshmergas du KRG, éventuellement appuyés par des
    hommes du YPG, la branche syrienne du PKK, qui assurent la retraite de
    milliers d'Irakiens fuyant la terreur islamique. Aux dernières
    nouvelles, les Kurdes aurait d'ailleurs repris Mossoul.

    Dans ce chaos, on imagine d'autant moins les Etats-Unis risquer la
    peau d'un seul GI qu'ils ont largement contribué à créer cette
    situation depuis 2003. Maintenant que le chaos est là - le vrai - on
    se demande qui pourra arrêter son extension, notamment en direction du
    petit royaume jordanien, directement limitrophe d'Israël. Car dans la
    vision des promoteurs de ce qu'un article récent appelait le >, il ne s'agit de rien moins que de créer un véritable
    califat en abolissant les anciennes frontières nationales héritées de
    l'accord Sykes-Picot.

    Que cela nous plaise ou non, on ne voit guère que l'Iran comme
    contrepoids régional au Djihadistan. Il se trouve que les
    préoccupations sécuritaires de l'Europe et des Etats-Unis recoupent
    assez précisément celles de Téhéran : l'Iran voit avec inquiétude se
    développer des forces hostiles à ses frontières. Car si Al-Qaïda
    domine désormais de larges pans des territoires syriens et irakiens,
    les talibans contrôlent également une bonne partie de l'Afghanistan et
    du Pakistan, comme nous l'a récemment rappelé l'attaque de l'aéroport
    de Karachi.

    Si les pourparlers sur le nucléaire iranien aboutissaient rapidement
    sur un consensus international solide et sincère, Téhéran serait en
    mesure de devenir un de nos rares alliés fiables dans la région.

    Laurent Leylekian

    http://www.causeur.fr/irak-syrie-al-qaida-turquie-28026.html#

    samedi 14 juin 2014,
    Stéphane (c)armenews.com


    From: Baghdasarian
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