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Orhan Pamuk commente les condoléances d'Erdogan

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    NOUVEL OBSERBATEUR
    Orhan Pamuk commente les condoléances d'Erdogan


    Dans une interview accordée dans le Nouvel obs de cette semaine, le
    prix Nobel de littérature commente les positions d'Erdogan sur le
    génocide arménien. Extraits.

    En 2005, vous avez été inculpé d'insulte à la nation pour avoir
    reconnu le génocide arménien et le massacre des Kurdes. Ces poursuites
    ont été abandonnées, mais vous avez reçu des menaces de mort, et la
    presse de droite a maintenu sa campagne de dénigrement contre vous.
    Vous sentez-vous encore menacé ?

    Orhan Pamuk : Je vais vous donner une réponse statistique : je n'ai
    plus qu'un garde du corps au lieu de trois... Ma situation s'est donc
    améliorée ! Et je suis très ami avec mon garde du corps. Mais il ne
    faut pas comparer mon sort avec ce qu'a enduré Salman Rushdie.

    Le 23 avril dernier, pour la première fois dans l'histoire de la
    Turquie, Erdogan a adressé ses condoléances aux descendants des
    Arméniens massacrés en 1915. Ce fut un véritable événement politique.
    Pourtant, quelques jours plus tard, il a de nouveau nié le caractère
    génocidaire de ce massacre. S'agit-il donc vraiment d'un premier pas
    vers une reconnaissance du génocide ?

    Orhan Pamuk : Cette question ne sera résolue que lorsque la liberté
    d'expression existera enfin en Turquie. Or on peut encore être
    emprisonné pour avoir affirmé la réalité de ce génocide - même si à
    titre personnel ma notoriété me confère une certaine immunité. Cela
    dit, cette déclaration, même timide et suivie d'un démenti, constitue
    un premier pas, car les procureurs vont désormais être moins enclins à
    poursuivre en justice les personnes qui parlent de génocide.

    Il est crucial que les Turcs sachent enfin la vérité sur les
    événements de 1915, et que les historiens turcs objectifs et courageux
    puissent enfin faire entendre leur voix, alors qu'ils sont
    actuellement marginalisés et censurés par les médias. L'accès à la
    liberté d'expression est crucial pour que le pays puisse procéder à
    cet examen de conscience historique, tout comme il a contribué à
    désamorcer le problème kurde. La déclaration d'Erdogan est timide et
    tardive, mais elle constitue un point de départ décisif. Même s'il
    n'est mû que par un calcul diplomatique, il a au moins cela à son
    actif.

    La suite sur le lien plus bas

    dimanche 15 juin 2014,
    Ara (c)armenews.com

    D´autres informations disponibles : Nouvel observateur

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