REVUE DE PRESSE
La Turquie à l'amende pour Chypre... On peut toujours rêver !
La Cour européenne des droits de l'Homme, sise à Strasbourg, vient de
condamner la Turquie à verser 90 millions d'euros à la république de
Chypre, en guise de dédommagement pour l'invasion perpétrée en 1974,
l'envahisseur ottoman occupant depuis cette date impunément la partie
nord de l'île. La CEDH a accordé 30 millions d'euros aux familles des
1.456 personnes disparues au nord de l'île, et 60 millions d'euros aux
Chypriotes grecs enclavés dans la péninsule du Karpas, victimes selon
la Cour de « discriminations dégradantes ».
Rappelons brièvement les faits : en 1974, la Turquie envahit sans
crier gare la partie nord de l'île. Malgré les Casques bleus envoyés
dans l'urgence par les Nations unies, un nouveau rideau de fer et de
sang s'abat sur la capitale Nicosie, divisée en deux, le long de la
nouvelle ligne de démarcation imposée par la Turquie. Depuis, les
forces armées d'Ankara y maintiennent près de 30.000 hommes et la
Turquie y a favorisé l'implantation de quelque 120.000 colons
anatoliens.. En dehors de la Turquie, le Pakistan et la Gambie sont
les seuls pays à reconnaître la « République turque de Chypre du Nord
» comme un État à part entière. Cerise sur le gteau : depuis 2004,
l'Organisation de la conférence islamique a accordé Ã l'État turc de
Chypre du Nord le statut d'observateur sous le nom d'« État turc de
Chypre ».
Dans son arrêt, la Cour de Strasbourg a estimé que le temps écoulé,
depuis cette annexion au mépris du droit international, n'effaçait en
rien la responsabilité de la Turquie dans son agression envers Chypre.
Voilà qui nous réconcilie avec l'Europe, pas celle des marchands ou
des affairistes de Bruxelles pour laquelle on a voté hier, mais celle
de la Cour européenne de Strasbourg dont le jugement, rendu le 12 mai
dernier, rend enfin justice - mieux vaut tard que jamais - aux
Chypriotes grecs injustement spoliés et persécutés.
Le jugement rendu par la Cour de Strasbourg ne compensera jamais les
persécutions et les disparitions subies par la communauté grecque du
nord de l'île. Les familles des disparus attendent toujours la
sentence qui obligerait les autorités turques à faire toute la lumière
sur ce massacre resté jusque-là impuni... La douleur ne se monnaye
pas, a rappelé fort dignement un porte-parole du gouvernent chypriote.
Tout au plus, l'argent - s'il est versé un jour - compensera-t-il les
spoliations de fait dont ont été victimes les propriétaires grecs du
nord de l'île.
Mais le ministre des Affaires étrangères d'Ankara, Ahmet DavutoÄ?lu, a
d'ores et déjà annoncé la couleur : la Turquie ne reconnaît pas les
fondements qui ont étayé le jugement de la Cour de Strasbourg : « Nous
n'estimons pas nécessaire d'effectuer ce payement ! », a-t-il affirmé
péremptoirement à l'agence Associated Press.
Le Conseil de l'Europe, si prompt à exclure en 1969 la Grèce des
colonels, de Papadópoulos & Cie, marionnettes d'opérette de l'Oncle
Sam, ne devrait pas manquer de prendre acte de ce déni de justice
exprimé par le gouvernement turc et, dans la même logique, en tirer
toutes les conséquences !
Sur l'île d'Aphrodite - c'est à Chypre qu'elle est née de l'écume de
la mer -, on se prend à rêver... En attendant les dédommagements
improbables du débiteur ottoman, la vie continue sur cette île grecque
de la Méditerranée, si délicieusement british, où l'on roule à gauche
et où les gamins jouent au rugby. Une idée pour vos prochaines
vacances ?
http://www.bvoltaire.fr/josemeidinger/turquie-lamende-chypre-on-toujours-rever,62311
samedi 21 juin 2014,
Stéphane ©armenews.com
La Turquie à l'amende pour Chypre... On peut toujours rêver !
La Cour européenne des droits de l'Homme, sise à Strasbourg, vient de
condamner la Turquie à verser 90 millions d'euros à la république de
Chypre, en guise de dédommagement pour l'invasion perpétrée en 1974,
l'envahisseur ottoman occupant depuis cette date impunément la partie
nord de l'île. La CEDH a accordé 30 millions d'euros aux familles des
1.456 personnes disparues au nord de l'île, et 60 millions d'euros aux
Chypriotes grecs enclavés dans la péninsule du Karpas, victimes selon
la Cour de « discriminations dégradantes ».
Rappelons brièvement les faits : en 1974, la Turquie envahit sans
crier gare la partie nord de l'île. Malgré les Casques bleus envoyés
dans l'urgence par les Nations unies, un nouveau rideau de fer et de
sang s'abat sur la capitale Nicosie, divisée en deux, le long de la
nouvelle ligne de démarcation imposée par la Turquie. Depuis, les
forces armées d'Ankara y maintiennent près de 30.000 hommes et la
Turquie y a favorisé l'implantation de quelque 120.000 colons
anatoliens.. En dehors de la Turquie, le Pakistan et la Gambie sont
les seuls pays à reconnaître la « République turque de Chypre du Nord
» comme un État à part entière. Cerise sur le gteau : depuis 2004,
l'Organisation de la conférence islamique a accordé Ã l'État turc de
Chypre du Nord le statut d'observateur sous le nom d'« État turc de
Chypre ».
Dans son arrêt, la Cour de Strasbourg a estimé que le temps écoulé,
depuis cette annexion au mépris du droit international, n'effaçait en
rien la responsabilité de la Turquie dans son agression envers Chypre.
Voilà qui nous réconcilie avec l'Europe, pas celle des marchands ou
des affairistes de Bruxelles pour laquelle on a voté hier, mais celle
de la Cour européenne de Strasbourg dont le jugement, rendu le 12 mai
dernier, rend enfin justice - mieux vaut tard que jamais - aux
Chypriotes grecs injustement spoliés et persécutés.
Le jugement rendu par la Cour de Strasbourg ne compensera jamais les
persécutions et les disparitions subies par la communauté grecque du
nord de l'île. Les familles des disparus attendent toujours la
sentence qui obligerait les autorités turques à faire toute la lumière
sur ce massacre resté jusque-là impuni... La douleur ne se monnaye
pas, a rappelé fort dignement un porte-parole du gouvernent chypriote.
Tout au plus, l'argent - s'il est versé un jour - compensera-t-il les
spoliations de fait dont ont été victimes les propriétaires grecs du
nord de l'île.
Mais le ministre des Affaires étrangères d'Ankara, Ahmet DavutoÄ?lu, a
d'ores et déjà annoncé la couleur : la Turquie ne reconnaît pas les
fondements qui ont étayé le jugement de la Cour de Strasbourg : « Nous
n'estimons pas nécessaire d'effectuer ce payement ! », a-t-il affirmé
péremptoirement à l'agence Associated Press.
Le Conseil de l'Europe, si prompt à exclure en 1969 la Grèce des
colonels, de Papadópoulos & Cie, marionnettes d'opérette de l'Oncle
Sam, ne devrait pas manquer de prendre acte de ce déni de justice
exprimé par le gouvernement turc et, dans la même logique, en tirer
toutes les conséquences !
Sur l'île d'Aphrodite - c'est à Chypre qu'elle est née de l'écume de
la mer -, on se prend à rêver... En attendant les dédommagements
improbables du débiteur ottoman, la vie continue sur cette île grecque
de la Méditerranée, si délicieusement british, où l'on roule à gauche
et où les gamins jouent au rugby. Une idée pour vos prochaines
vacances ?
http://www.bvoltaire.fr/josemeidinger/turquie-lamende-chypre-on-toujours-rever,62311
samedi 21 juin 2014,
Stéphane ©armenews.com