REVUE DE PRESSE
Compositeur : Garbis Aprikian est compositeur : le parcours d'un
artiste classique aux racines culturelles riches et ferventes !
Garbis Aprikian : L'histoire peut déplacer les frontières, les hommes
restent et la culture aussi, tout en étant imprégnée par les
différentes périodes d'influences des civilisations. La musique
arménienne a côtoyé les musiques turques, iraniennes et persanes ! Il
en est de même pour la transversalité sociale : même si différents
types musicaux existent en lieu, genre et style, il n'y a pas
d'étanchéité entre eux, tout cohabite mais aussi tout interfère. Le
clivage social et stylistique qui existe en Occident est, là, inconnu.
En Arménie, le même musicien joue ou chante à l'église, en concert ou
lors d'une fête. Le répertoire est différent mais il y a cependant des
>.
Vos études musicales ?
À mon époque, en Egypte, l'enseignement était privé mais des
fondations et mécénats existaient, c'était le cas de la communauté
arménienne qui, grce à cela, a pu permettre l'accès aux études à de
nombreux enfants. Je chantais à l'église, et mon professeur a
rapidement remarqué mon intérêt pour la musique. Mon père était
plombier, et je me souviens que mon professeur, en passant devant
notre maison, a dû faire preuve de beaucoup de conviction pour que mon
père me fasse étudier la musique : reprendre l'entreprise familiale
lui paraissait bien plus dans l'ordre des choses ! J'ai poursuivi
ensuite mon parcours d'études musicales en Allemagne et en Europe.
Jeudi 4 juin à 20 heures, Salle Favart, aura lieu en concert la
représentation de votre Oratorio :David de Sassoun...
En effet, David de Sassoun est associé à la programmation d'oeuvres de
Prokofief car il se trouve que les effectifs instrumentaux nécessaires
aux deux répertoires sont les mêmes. Les moyens mis en oeuvres pour la
programmation orchestrale sont bien moins > que ceux
destinés à l'art lyrique et donc on est obligé de constater que même
dans ce domaine, le paramètre du financement peut peser sur des
décisions artistiques !
Quel est le caractère propre de l'oratorioDavid de Sassoun ?
Cette idée était déjà présente en moi depuis l'Egypte. C'est une
épopée et non pas un mythe. Une épopée est évolutive alors que le
mythe rassemble un tout qui se perpétue invariablement dans le temps.
On y trouve les notions de liberté, de résistance et d'identité, de
valeurs humaines et spirituelles mais aussi la vie simple et
quotidienne d'un peuple, ses villes, ses hameaux, ses églises et ses
monastères. Il existe donc plusieurs variantes de cette légende. Pour
quelle raison le Prince n'avait il pas eu d'enfant ? Auraitil fché les
Dieux ? Dans mon oratorio, il faut un jeune chef pour assurer la
continuité et l'avenir d'une communauté. Les influences de l'oeuvre
sont son contexte religieux et l'Arménie. Un monastère en définit
l'unité de lieu mais viennent aussi s'y ajouter d'autres contextes
populaires, folkloriques et évoquant l'importance des pèlerinages dans
la culture Arménienne. Ces derniers étaient en effet un lieu de
convergence, d'échanges et de rencontre. L'oeuvre peut être produite
en concert ou dans un contexte de mise en scène.
Quels furent vos choix spécifiques par rapport à l'écriture
instrumentale et vocale ?
L'écriture musicale suit l'esprit des deux grandes parties maîtresses
de l'oeuvre. La première a un caractère sombre et suppliant, le peuple
est dans l'attente. Puis dans la seconde, après l'oracle de L'Ange,
les mêmes thèmes musicaux deviennent brillants, optimistes et
enthousiastes. Ces thèmes peuvent être religieux, folkloriques ou
classiques tout en respectant un grand souci d'unité sur l'ensemble de
l'oeuvre. J'ai fait le choix d'un orchestre symphonique de taille
moyenne. On n'y trouve pas d'instruments traditionnels. Il y a une
présence soutenue des cuivres, des bois, des percussions et des
cordes, un double choeur enfant et adulte qui fusionnera par la suite,
comme un >. David de Sassoun est inscrit depuis
2012 au catalogue de l'Unesco, au titre du Patrimoine culturel
immatériel de l'humanité.
Vous avez également orchestré et harmonisé environ 2000 chansons
populaires d'Arménie. Estce un passeport pour la mémoire de ce
répertoire ?
La musique arménienne est très ancienne, on a retrouvé des manuscrits
codés au moyen de notation neumatique, comme au Moyen ge dans les
monastères français. Elle repose sur le principe de la modalité et de
la flexibilité d'interprétation par les musiciens : mode ascendant ou
descendant. Pour simplifier, imaginons que les notes de la gamme ne
sont pas tout à fait les même en montant et en descendant... La
musique populaire est de tradition orale, elle peut perdre ses
origines mais jamais sons sens. La musique arménienne s'est beaucoup
diffusée et répandue au cours des pèlerinages. L'antériorité d'un
thème est parfois difficile à déterminer si l'on compare diverses
sources d'inspiration. Par exemple, les liens entre Komitas et Bartok
sont évidents, mais en dehors de la chronologie de ces deux
compositeurs, comment trancher sur la priorité d'une influence ? La
vie d'un chant populaire est faite de trois étapes : une anecdote
locale, une adaptation par un ou plusieurs musiciens, une
généralisation où la > initiale devient alors un >. Il faut prendre en compte aussi le fait que les emprunts
aux thèmes folkloriques ont toujours inspiré les compositeurs, comme
ce fut le cas de Beethoven ou de Gustave Mahler.
Le 23mai dernier, quelques élèves du Conservatoire de Villecresnes
devaient interpréter au piano les Six chants arméniens...
Ce sont des chansons traditionnelles transcrites pour piano et gradués
en difficultés, en tenant compte de la taille de la main de l'enfant.
À l'origine, j'ai écrit ces pièces pour le conservatoire d'Alfortville
où de nombreux enfants arméniens y apprenaient la musique, afin qu'ils
puissent retrouver ainsi une certaine filiation culturelle.
Aujourd'hui, Lydia Heinrich, responsable de la culture à la mairie de
Villecresnes, a proposé au directeur du conservatoire d'organiser une
petite audition d'élèves autour de ces pièces. Les chansons
poursuivent leur route...
aller plus loin...
L'écriture orchestrale s'apprend au... conservatoire ! Sont en général
associées écriture, com position et direction d'orchestre. Le CNSMDP
(Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris)
propose un parcours complet en la matière, allant jusqu'à la musique à
l'image et l'électroacoustique, tout comme le Conservatoire national
supérieur de Lyon. Il est possible également d'aborder l'écriture
orchestrale par un cursus à l'Ecole normale de musique Alfred Cortot.
Les Pôles supérieurs dispensent aussi des formations permettant
l'approche de l'écriture orchestrale. Une visite sur le site de la
médiathèque de la Cité de la musique sera précieuse.
Keyboard Recording, France
Juin 2014
· www.conservatoiredeparis.fr · www.cnsmd-lyon.fr ·
www.ecolenormalecortot.com · http://mediatheque.cite-musique.fr
Représentation de l'Oratorio David de Sassoun, le jeudi 4 juin, salle
Favart, 1, place Boieldieu 75002 Paris Tel. : 01 4244 4540
www.opera-comique.com
dimanche 22 juin 2014,
Stéphane (c)armenews.com
Compositeur : Garbis Aprikian est compositeur : le parcours d'un
artiste classique aux racines culturelles riches et ferventes !
Garbis Aprikian : L'histoire peut déplacer les frontières, les hommes
restent et la culture aussi, tout en étant imprégnée par les
différentes périodes d'influences des civilisations. La musique
arménienne a côtoyé les musiques turques, iraniennes et persanes ! Il
en est de même pour la transversalité sociale : même si différents
types musicaux existent en lieu, genre et style, il n'y a pas
d'étanchéité entre eux, tout cohabite mais aussi tout interfère. Le
clivage social et stylistique qui existe en Occident est, là, inconnu.
En Arménie, le même musicien joue ou chante à l'église, en concert ou
lors d'une fête. Le répertoire est différent mais il y a cependant des
>.
Vos études musicales ?
À mon époque, en Egypte, l'enseignement était privé mais des
fondations et mécénats existaient, c'était le cas de la communauté
arménienne qui, grce à cela, a pu permettre l'accès aux études à de
nombreux enfants. Je chantais à l'église, et mon professeur a
rapidement remarqué mon intérêt pour la musique. Mon père était
plombier, et je me souviens que mon professeur, en passant devant
notre maison, a dû faire preuve de beaucoup de conviction pour que mon
père me fasse étudier la musique : reprendre l'entreprise familiale
lui paraissait bien plus dans l'ordre des choses ! J'ai poursuivi
ensuite mon parcours d'études musicales en Allemagne et en Europe.
Jeudi 4 juin à 20 heures, Salle Favart, aura lieu en concert la
représentation de votre Oratorio :David de Sassoun...
En effet, David de Sassoun est associé à la programmation d'oeuvres de
Prokofief car il se trouve que les effectifs instrumentaux nécessaires
aux deux répertoires sont les mêmes. Les moyens mis en oeuvres pour la
programmation orchestrale sont bien moins > que ceux
destinés à l'art lyrique et donc on est obligé de constater que même
dans ce domaine, le paramètre du financement peut peser sur des
décisions artistiques !
Quel est le caractère propre de l'oratorioDavid de Sassoun ?
Cette idée était déjà présente en moi depuis l'Egypte. C'est une
épopée et non pas un mythe. Une épopée est évolutive alors que le
mythe rassemble un tout qui se perpétue invariablement dans le temps.
On y trouve les notions de liberté, de résistance et d'identité, de
valeurs humaines et spirituelles mais aussi la vie simple et
quotidienne d'un peuple, ses villes, ses hameaux, ses églises et ses
monastères. Il existe donc plusieurs variantes de cette légende. Pour
quelle raison le Prince n'avait il pas eu d'enfant ? Auraitil fché les
Dieux ? Dans mon oratorio, il faut un jeune chef pour assurer la
continuité et l'avenir d'une communauté. Les influences de l'oeuvre
sont son contexte religieux et l'Arménie. Un monastère en définit
l'unité de lieu mais viennent aussi s'y ajouter d'autres contextes
populaires, folkloriques et évoquant l'importance des pèlerinages dans
la culture Arménienne. Ces derniers étaient en effet un lieu de
convergence, d'échanges et de rencontre. L'oeuvre peut être produite
en concert ou dans un contexte de mise en scène.
Quels furent vos choix spécifiques par rapport à l'écriture
instrumentale et vocale ?
L'écriture musicale suit l'esprit des deux grandes parties maîtresses
de l'oeuvre. La première a un caractère sombre et suppliant, le peuple
est dans l'attente. Puis dans la seconde, après l'oracle de L'Ange,
les mêmes thèmes musicaux deviennent brillants, optimistes et
enthousiastes. Ces thèmes peuvent être religieux, folkloriques ou
classiques tout en respectant un grand souci d'unité sur l'ensemble de
l'oeuvre. J'ai fait le choix d'un orchestre symphonique de taille
moyenne. On n'y trouve pas d'instruments traditionnels. Il y a une
présence soutenue des cuivres, des bois, des percussions et des
cordes, un double choeur enfant et adulte qui fusionnera par la suite,
comme un >. David de Sassoun est inscrit depuis
2012 au catalogue de l'Unesco, au titre du Patrimoine culturel
immatériel de l'humanité.
Vous avez également orchestré et harmonisé environ 2000 chansons
populaires d'Arménie. Estce un passeport pour la mémoire de ce
répertoire ?
La musique arménienne est très ancienne, on a retrouvé des manuscrits
codés au moyen de notation neumatique, comme au Moyen ge dans les
monastères français. Elle repose sur le principe de la modalité et de
la flexibilité d'interprétation par les musiciens : mode ascendant ou
descendant. Pour simplifier, imaginons que les notes de la gamme ne
sont pas tout à fait les même en montant et en descendant... La
musique populaire est de tradition orale, elle peut perdre ses
origines mais jamais sons sens. La musique arménienne s'est beaucoup
diffusée et répandue au cours des pèlerinages. L'antériorité d'un
thème est parfois difficile à déterminer si l'on compare diverses
sources d'inspiration. Par exemple, les liens entre Komitas et Bartok
sont évidents, mais en dehors de la chronologie de ces deux
compositeurs, comment trancher sur la priorité d'une influence ? La
vie d'un chant populaire est faite de trois étapes : une anecdote
locale, une adaptation par un ou plusieurs musiciens, une
généralisation où la > initiale devient alors un >. Il faut prendre en compte aussi le fait que les emprunts
aux thèmes folkloriques ont toujours inspiré les compositeurs, comme
ce fut le cas de Beethoven ou de Gustave Mahler.
Le 23mai dernier, quelques élèves du Conservatoire de Villecresnes
devaient interpréter au piano les Six chants arméniens...
Ce sont des chansons traditionnelles transcrites pour piano et gradués
en difficultés, en tenant compte de la taille de la main de l'enfant.
À l'origine, j'ai écrit ces pièces pour le conservatoire d'Alfortville
où de nombreux enfants arméniens y apprenaient la musique, afin qu'ils
puissent retrouver ainsi une certaine filiation culturelle.
Aujourd'hui, Lydia Heinrich, responsable de la culture à la mairie de
Villecresnes, a proposé au directeur du conservatoire d'organiser une
petite audition d'élèves autour de ces pièces. Les chansons
poursuivent leur route...
aller plus loin...
L'écriture orchestrale s'apprend au... conservatoire ! Sont en général
associées écriture, com position et direction d'orchestre. Le CNSMDP
(Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris)
propose un parcours complet en la matière, allant jusqu'à la musique à
l'image et l'électroacoustique, tout comme le Conservatoire national
supérieur de Lyon. Il est possible également d'aborder l'écriture
orchestrale par un cursus à l'Ecole normale de musique Alfred Cortot.
Les Pôles supérieurs dispensent aussi des formations permettant
l'approche de l'écriture orchestrale. Une visite sur le site de la
médiathèque de la Cité de la musique sera précieuse.
Keyboard Recording, France
Juin 2014
· www.conservatoiredeparis.fr · www.cnsmd-lyon.fr ·
www.ecolenormalecortot.com · http://mediatheque.cite-musique.fr
Représentation de l'Oratorio David de Sassoun, le jeudi 4 juin, salle
Favart, 1, place Boieldieu 75002 Paris Tel. : 01 4244 4540
www.opera-comique.com
dimanche 22 juin 2014,
Stéphane (c)armenews.com