JOURNAL LE MONDE
Le gouvernement kurde d'Erbil va exporter le brut de Kirkouk pour son compte
Chaque jour, les files d'attente aux stations-service d'Erbil et de la
région autonome kurde d'Irak s'allongent un peu plus. Une bonne
douzaine d'heures sont parfois nécessaires pour arriver à la pompe,
chaque automobiliste est rationné et l'essence de contrebande vendue
dans des bouteilles en plastique sur le bord des routes a refait son
apparition. La crise provoquée par la chute de Mossoul aux mains des
rebelles djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a
ramené l'Irak plusieurs années en arrière, lorsque l'approvisionnement
en carburant était aléatoire. Autour de Mossoul, les prix ont été
multipliés par trois depuis une semaine. Un sérieux handicap pour
l'économie locale. Le chef du gouvernement régional kurde, Nechirvan
Barzani, a convoqué en urgence, jeudi 19juin, les autorités des trois
provinces kurdes d'Irak pour tenter de trouver une solution. Plusieurs
livraisons en provenance d'Iran, via la ville de Souleimaniyé, ont
offert un sursis. La Turquie pourrait également apporter son aide pour
mettre fin à cette pénurie. Cette situation est la conséquence directe
de l'arrêt, depuis mercredi, de la plus grande raffinerie d'Irak,
située à Baiji, à 200kmau nord de Bagdad, à la suite d'une attaque de
l'EIIL. Elle fournit environ 30%de l'essence du pays, principalement
pour le Nord, estime le consultant Qahtan Al-Anbaki. Les forces armées
irakiennes affirment avoir réussi à repousser l'offensive djihadiste
sur le complexe pétrolier au terme de violents combats, jeudi.
Cruciale pour le marché intérieur, la raffinerie de Baiji n'est >, a déclaré jeudi le
ministre turc de l'énergie, Taner Yildiz. Selon lui, l'accord signé
par le gouvernement turc avec Erbil est parfaitement légal. Les Kurdes
estiment eux aussi qu'en l'absence d'une loi nationale irakienne sur
le partage des revenus pétroliers - les négociations menées entre
Erbil et Bagdad ont jusqu'alors échoué - l'exportation directe vers la
Turquie n'a pas lieu de cesser. Ce conflit risque de se durcir un peu
plus encore avec la prise de contrôle de Kirkouk et de ses immenses
gisements par les peshmergas, l'armée kurde autonome. Les réserves y
sont estimées à environ 10milliards de barils et les Kurdes
ambitionnent de raccorder ces champs à lavoie d'exportation déjà
existante. Le ministre kurde des ressources énergétiques, Ashti
Hawrami, a annoncé, mardi, la mise en service d'un nouveau pipeline
pour faire la connexion avec celui conduisant à Ceyhan. L'oléoduc
actuel qui part de Kirkouk est hors service depuis mars, en raison de
nombreux actes de sabotage.
Guillaume Perrier
dimanche 22 juin 2014,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=100998
Le gouvernement kurde d'Erbil va exporter le brut de Kirkouk pour son compte
Chaque jour, les files d'attente aux stations-service d'Erbil et de la
région autonome kurde d'Irak s'allongent un peu plus. Une bonne
douzaine d'heures sont parfois nécessaires pour arriver à la pompe,
chaque automobiliste est rationné et l'essence de contrebande vendue
dans des bouteilles en plastique sur le bord des routes a refait son
apparition. La crise provoquée par la chute de Mossoul aux mains des
rebelles djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a
ramené l'Irak plusieurs années en arrière, lorsque l'approvisionnement
en carburant était aléatoire. Autour de Mossoul, les prix ont été
multipliés par trois depuis une semaine. Un sérieux handicap pour
l'économie locale. Le chef du gouvernement régional kurde, Nechirvan
Barzani, a convoqué en urgence, jeudi 19juin, les autorités des trois
provinces kurdes d'Irak pour tenter de trouver une solution. Plusieurs
livraisons en provenance d'Iran, via la ville de Souleimaniyé, ont
offert un sursis. La Turquie pourrait également apporter son aide pour
mettre fin à cette pénurie. Cette situation est la conséquence directe
de l'arrêt, depuis mercredi, de la plus grande raffinerie d'Irak,
située à Baiji, à 200kmau nord de Bagdad, à la suite d'une attaque de
l'EIIL. Elle fournit environ 30%de l'essence du pays, principalement
pour le Nord, estime le consultant Qahtan Al-Anbaki. Les forces armées
irakiennes affirment avoir réussi à repousser l'offensive djihadiste
sur le complexe pétrolier au terme de violents combats, jeudi.
Cruciale pour le marché intérieur, la raffinerie de Baiji n'est >, a déclaré jeudi le
ministre turc de l'énergie, Taner Yildiz. Selon lui, l'accord signé
par le gouvernement turc avec Erbil est parfaitement légal. Les Kurdes
estiment eux aussi qu'en l'absence d'une loi nationale irakienne sur
le partage des revenus pétroliers - les négociations menées entre
Erbil et Bagdad ont jusqu'alors échoué - l'exportation directe vers la
Turquie n'a pas lieu de cesser. Ce conflit risque de se durcir un peu
plus encore avec la prise de contrôle de Kirkouk et de ses immenses
gisements par les peshmergas, l'armée kurde autonome. Les réserves y
sont estimées à environ 10milliards de barils et les Kurdes
ambitionnent de raccorder ces champs à lavoie d'exportation déjà
existante. Le ministre kurde des ressources énergétiques, Ashti
Hawrami, a annoncé, mardi, la mise en service d'un nouveau pipeline
pour faire la connexion avec celui conduisant à Ceyhan. L'oléoduc
actuel qui part de Kirkouk est hors service depuis mars, en raison de
nombreux actes de sabotage.
Guillaume Perrier
dimanche 22 juin 2014,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=100998