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Le roman d'un jeune Turc

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  • Le roman d'un jeune Turc

    JOURNAL LIBERATION
    Le roman d'un jeune Turc


    Quand il se lança dans l'écriture de ce premier roman, fresque
    ambitieuse de soixante-dix ans d'histoire turque et saga familiale sur
    trois générations, Orhan Pamuk avait à peine 23 ans. Il l'acheva
    quatre ans plus tard puis il dut attendre encore trois années avant de
    le voir publié, en 1982, en Turquie. Jusqu'ici le livre n'avait jamais
    été traduit en France et l'auteur, récompensé en 2006 par le prix
    Nobel de littérature, était de son propre aveu >. C'est du Pamuk avant Pamuk.
    Pour un premier contact avec son univers, ce n'est pas l'idéal. Pour
    ses nombreux lecteurs, en revanche, l'intérêt est évident. Tous les
    thèmes de l'oeuvre à venir sont là, à l'état brut. Il ne manque que le
    souffle et l'inventivité qui feront le succès de ses plus grands
    romans comme Mon nom est Rouge, thriller à la Umberto Eco dans le
    monde des peintres de miniatures au XVIe siècle, Neige sur les
    fractures d'une Turquie plus que jamais divisée entre laïcité et
    islamisme, ou le Musée de l'innocence, envoûtante ode à l'amour fou et
    à l'obsession. Ascension. Encore ttonnant et très scolaire, le jeune
    Pamuk assume ses références, les Buddenbrook de Thomas Mann, Tolstoï
    mais aussi Proust et surtout Dostoïevski. Les premiers comme
    inspirateurs d'un grand roman social et historique. Les seconds pour
    la psychologie, les plongées dans l'angoisse existentielle, les
    tourments des relations familiales. Cela donne des phrases ampoulées
    et pas toujours heureuses : >

    Ce volumineux roman s'ouvre en 1905 sous le règne crépusculaire
    d'Abdülhamid II, surnommé le> pour son caractère
    sanguinaire, alors que déjà les > complotent pour créer
    une Turquie moderne. C'est là que commence l'ascension sociale de son
    héros, Cevdet, commerçant ambitieux, ce qui était très rare pour un
    musulman en un temps où le business était aux mains des > juifs, grecs et arméniens. Il épouse une fille de pacha, achète une
    magnifique villa à Nisantasi, dominant le Bosphore. Avec son frère
    militaire rêvant de révolution, il s'ouvre aux idées nouvelles. Le
    deuxième acte
    le plus long et le plus balzacien- se déroule en 1936 dans la Turquie
    républicaine de Mustafa Kemal etmet en scène les deux fils de Cevdet,
    Osman qui reprend l'affaire et Refik, le cadet, rongé par des
    interrogations existentielles, >. Il
    s'interroge sur les mutations de son pays et, comme toujours
    velléitaire, tentera d'ouvrir unemaison d'édition afin de publier de
    la littérature européenne.

    La troisième partie, la plus courte, montre les petits enfants de
    Cevdet dans la Turquie des années 70 qui vit sous la menace de coups
    d'Etat militaire, où Ahmet, jeune peintre, est fasciné par la
    révolution et le marxisme.

    Orhan Pamuk a voulu ?
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