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Robert Guédiguian : Il faut allier le rêve au combat

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    REVUE DE PRESSE
    Robert Guédiguian : Il faut allier le rêve au combat


    France/Monde - Cinéma Robert Guédiguian : `Il faut allier le rêve au
    combat` 19/06/2014 05:35 réagir(0) « Au fil d'Ariane », un film plein
    d'émotion. - (Photo Jérôme Cabanel) Pour son 18 e film, Robert
    Guédiguian a fait un cadeau à sa muse et épouse Ariane Ascaride? :
    filmer sa fantaisie. Rencontre avec un homme de convictions.

    Si vous choisissez les mêmes interprètes et les mêmes techniciens,
    c'est pour vous rassurer ou gagner du temps? ?

    « Si ces deux critères entrent en compte, ça fait avant tout partie
    intégrante de ma manière de faire, pour ne pas dire de mon art sans
    vouloir être pompeux. Je n'arrive pas à faire autrement. Si j'ai une
    originalité, c'est celle-lÃ. »

    Mais que se passerait-il si vous choisissiez une autre actrice
    principale que votre épouse Ariane Ascaride? ?

    « S'il s'agit d'un personnage entre 50 ou 60 ans, c'est impensable. Il
    faudrait que ce soit une Chinoise ou qu'elle ait 30 ans ».

    « Au fil d'Ariane » est à la fois doux, humain et plein de fantaisie.
    Laquelle de ces caractéristiques fait le plus cruellement défaut Ã
    notre époque? ?

    « C'est la fantaisie. D'ailleurs, le film est un cadeau fait à Ariane.
    Ça révèle sa propre fantaisie, que je n'ai pas souvent montrée? : elle
    est vraiment très drôle. Et c'est ce qui manque le plus à notre époque
    : la capacité Ã s'imaginer autrement, Ã rêver, passer de l'autre côté
    du miroir, parler à un animal ou à un objet, croire au merveilleux. Ce
    qui nous mine c'est d'être sans cesse rappelés au conflit, Ã l'avenir
    bouché de nos enfants, Ã cette atmosphère sinistre. »

    Rêvez-vous encore et à quoi? ?

    « J'ai toujours pensé qu'il faut allier le rêve au combat. »

    Et vous pensez retrouver des lendemains qui chantent de votre vivant? ?

    « J'ai peur que cette possibilité s'éloigne. Mais il nous faut tous
    des moments qui chantent, pas forcément durables. Il faut tout faire
    pour connaître et réunir des amis, se retrouver pour un tournage ou un
    moment en famille. Tenez, Ã Marseille, depuis que Fralib est devenue
    une coopérative, je suis sûr qu'il y a une centaine de personnes qui
    partent travailler plein d'enthousiasme. Je leur souhaite que ça dure
    très longtemps, mais même si c'est pour six mois, ce sera six mois de
    joies. »

    Sur votre profil Facebook vous dites que « la crise actuelle va
    provoquer une révolution intellectuelle... » Vous pensez à un nouveau
    mai 1968? ?

    « Oui, je souhaite même une nouvelle révolution de 1848 en France,
    qu'il y ait une sorte de manifeste du Parti communiste de Marx? : une
    proposition alternative est possible. Si on ne refait pas le monde
    faisons en sorte qu'il ne se défasse pas comme disait Camus. »

    Comment jugez-vous l'action du gouvernement? ?

    « Terrifiante, je suis atterré. Je suis même à terre. Le parti
    socialiste usurpe son nom aujourd'hui. Ce n'est pas un hasard si ça
    secoue beaucoup à l'intérieur de la formation. D'ailleurs, je compte
    énormément sur les frondeurs du PS pour faire bouger les choses. »

    Avril prochain marquera le centenaire du massacre arménien. Où en est
    votre projet de film sur ce sujet? ?

    « Je tourne à partir du 7 juillet, ça s'appelle Une histoire de fou.
    Nous avons déjà filmé l'épilogue, en Arménie, pendant la manifestation
    du 24 avril avec Ariane et Grégoire Leprince-Ringuet. Le reste du
    tournage se fera à Paris, Marseille, Berlin et Beyrouth, avec Simon
    Abkarian. Le film sortira, évidemment, fin avril, Ã moins qu'il ne
    soit sélectionné pour Cannes. »

    Quelle est votre idée du bonheur? ?

    « La possibilité de lutter. Qu'on soit toujours dans cette
    possibilité, c'est ce qui nous tient debout. Comme disait Marc Aurel
    : `L'art de vivre tient plus de la lutte que de la danse.` »

    en savoir plus

    C'est le jour de son anniversaire? : Ariane cuisine un sublime gteau.
    Il y a des fleurs, des messages sur le répondeur, mais enfants, mari
    et amis sont aux abonnés absents. Ariane essuie ses yeux, prend sa
    voiture et part sans savoir vraiment où. Raphaël l'accoste (Adrien
    Jolivet) et se propose de lui faire découvrir un petit resto de plage.

    Nappes colorées, chansons de Jean Ferrat? : c'est convivial et elle ne
    tarde pas à rencontrer de drôles de zèbres. Le patron (Gérard Meylan)
    qui n'est pas insensible à sa détresse, un Américain à l'accent de
    Marseille qui fait des phrases à la Pasolini (Jacques Boudet),
    l'ancien gardien du musée d'histoire naturelle (Youssouf Djaoro) qui
    rêve de donner une sépulture décente aux spécimens gardés dans les
    bocaux de formol. Sans parler d'un chauffeur de taxi pittoresque
    (Jean-Pierre Darroussin) et d'une tortue qui a la voix inimitable de
    Judith Magre...

    Ce qui fait d'abord du bien, en découvrant « Au fil d'Ariane », c'est
    de constater qu'il existe encore des cinéastes capables de faire des
    films en totale liberté, « une fantaisie » comme il le dit lui-même.
    Entre chansons, fous rires et émotions, ce film rempli d'humanité vous
    fait l'effet d'une chaude caresse du soleil.

    http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Loisirs/Cinema/n/Contenus/Articles/2014/06/19/Robert-Guediguian-Il-faut-allier-le-reve-au-combat-1953304

    dimanche 29 juin 2014,
    Stéphane ©armenews.com

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