SDA - Suisse
mercredi 5 mars 2014 3:50 PM CET
Oskar Freysinger relativise le génocide arménien dans une interview
Berne
Le conseiller d'Etat valaisan Oskar Freysinger a relativisé le
génocide arménien de 1915 dans une interview accordée à un journal
turc. Le président d'honneur de l'Association Suisse-Arménie qualifie
les propos du Valaisan d'"irresponsables".
Dans cette interview publiée en anglais le 15 janvier dans le journal
"Aydinlik", Oskar Freysinger déclare à propos du massacre: "Peut-être
a-t-il eu lieu, peut-être pas. Cela doit pouvoir être débattu de
manière ouverte".
Plus loin, le conseiller d'Etat en charge de l'éducation se déclare
opposé à ce que le génocide arménien soit enseigné à l'école, ce
d'autant plus que les historiens ne sont pas d'accord entre eux,
dit-il.
Le conseiller national UDC a, semble-t-il, changé d'avis sur la
question. En 2003, il faisait en effet partie des signataires d'une
pétition en faveur de la reconnaissance du génocide contre le peuple
arménien, a rappelé mercredi le portail d'informations
"Tagesanzeiger.ch/newsnet".
Oskar Freysinger était interrogé dans le cadre d'un jugement de la
Cour européenne des droits de l'homme concernant le nationaliste turc
Dogu Perinçek. Ce dernier nie le génocide arménien.
Liberté d'expression
En 2007, le Turc a été condamné en Suisse pour discrimination raciale,
une décision contre laquelle Dogu Perinçek a fait recours à
Strasbourg. La Cour lui a finalement donné raison fin décembre,
estimant que la Suisse avait violé le droit à la liberté d'expression.
La Suisse a jusqu'au 17 mars pour faire valoir son droit de recours.
Mercredi, aucune décision en ce sens n'avait encore été prise, a
indiqué l'Office fédéral de la justice.
Dans l'interview au journal turc, Oskar Freysinger salue la décision
de la Cour de Strasbourg. "Aydinlik" n'est pas n'importe quel journal,
selon Sarkis Shahinian, président d'honneur de l'Association
Suisse-Arménie. Il s'agit de la feuille du parti des travailleurs de
Turquie, dont Dogu Perinçek est le président.
Position suisse rabaissée
Avec de tels propos, Oskar Freysinger met en jeu son intégrité
personnelle, poursuit-il. "Sur cette question, il se comporte de
manière totalement irresponsable et rabaisse la dignité de la
politique de la Suisse", ajoute Sarkis Shahinian.
En outre, le conseiller national valaisan se place en contradiction
avec lui-même: en 2003, il a voté avec six autres parlementaires UDC
un postulat sur la reconnaissance du génocide arménien. Il s'était
pour l'occasion très bien informé et avait même échangé
personnellement avec Sarkis Shahinian.
Ce retournement de position ne peut pas être pris au sérieux, estime
l'Association Suisse-Arménie qui n'envisage pas de déposer plainte.
"Pour (Oskar) Freysinger, il s'agit d'attirer l'attention", un coup
d'éclat auquel l'association ne veut pas participer, selon Sarkis
Shahinian.
La Turquie reconnaît des massacres de 500'000 Arméniens en 1915-1917
dans les territoires administrés par l'Empire ottoman, dont elle était
l'héritière, mais récuse le terme de génocide. Les Arméniens avancent
le chiffre de 1,5 million de morts dans un génocide, reconnu par de
nombreux pays. La négation du génocide arménien est un acte punissable
en Suisse.
From: Baghdasarian
mercredi 5 mars 2014 3:50 PM CET
Oskar Freysinger relativise le génocide arménien dans une interview
Berne
Le conseiller d'Etat valaisan Oskar Freysinger a relativisé le
génocide arménien de 1915 dans une interview accordée à un journal
turc. Le président d'honneur de l'Association Suisse-Arménie qualifie
les propos du Valaisan d'"irresponsables".
Dans cette interview publiée en anglais le 15 janvier dans le journal
"Aydinlik", Oskar Freysinger déclare à propos du massacre: "Peut-être
a-t-il eu lieu, peut-être pas. Cela doit pouvoir être débattu de
manière ouverte".
Plus loin, le conseiller d'Etat en charge de l'éducation se déclare
opposé à ce que le génocide arménien soit enseigné à l'école, ce
d'autant plus que les historiens ne sont pas d'accord entre eux,
dit-il.
Le conseiller national UDC a, semble-t-il, changé d'avis sur la
question. En 2003, il faisait en effet partie des signataires d'une
pétition en faveur de la reconnaissance du génocide contre le peuple
arménien, a rappelé mercredi le portail d'informations
"Tagesanzeiger.ch/newsnet".
Oskar Freysinger était interrogé dans le cadre d'un jugement de la
Cour européenne des droits de l'homme concernant le nationaliste turc
Dogu Perinçek. Ce dernier nie le génocide arménien.
Liberté d'expression
En 2007, le Turc a été condamné en Suisse pour discrimination raciale,
une décision contre laquelle Dogu Perinçek a fait recours à
Strasbourg. La Cour lui a finalement donné raison fin décembre,
estimant que la Suisse avait violé le droit à la liberté d'expression.
La Suisse a jusqu'au 17 mars pour faire valoir son droit de recours.
Mercredi, aucune décision en ce sens n'avait encore été prise, a
indiqué l'Office fédéral de la justice.
Dans l'interview au journal turc, Oskar Freysinger salue la décision
de la Cour de Strasbourg. "Aydinlik" n'est pas n'importe quel journal,
selon Sarkis Shahinian, président d'honneur de l'Association
Suisse-Arménie. Il s'agit de la feuille du parti des travailleurs de
Turquie, dont Dogu Perinçek est le président.
Position suisse rabaissée
Avec de tels propos, Oskar Freysinger met en jeu son intégrité
personnelle, poursuit-il. "Sur cette question, il se comporte de
manière totalement irresponsable et rabaisse la dignité de la
politique de la Suisse", ajoute Sarkis Shahinian.
En outre, le conseiller national valaisan se place en contradiction
avec lui-même: en 2003, il a voté avec six autres parlementaires UDC
un postulat sur la reconnaissance du génocide arménien. Il s'était
pour l'occasion très bien informé et avait même échangé
personnellement avec Sarkis Shahinian.
Ce retournement de position ne peut pas être pris au sérieux, estime
l'Association Suisse-Arménie qui n'envisage pas de déposer plainte.
"Pour (Oskar) Freysinger, il s'agit d'attirer l'attention", un coup
d'éclat auquel l'association ne veut pas participer, selon Sarkis
Shahinian.
La Turquie reconnaît des massacres de 500'000 Arméniens en 1915-1917
dans les territoires administrés par l'Empire ottoman, dont elle était
l'héritière, mais récuse le terme de génocide. Les Arméniens avancent
le chiffre de 1,5 million de morts dans un génocide, reconnu par de
nombreux pays. La négation du génocide arménien est un acte punissable
en Suisse.
From: Baghdasarian