REVUE DE PRESSE
Le concile panorthodoxe annoncé à la Pentecôte 2016
Pour le patriarche oecuménique Bartholomeos Ier de Constantinople,
cette annonce historique a déjà le goût d'une victoire. À la Pentecôte
2016 devrait se tenir, dans l'église Sainte-Irène d'Istanbul, un
concile réunissant des représentants de toutes les Églises orthodoxes.
C'est ce qu'ont décidé ensemble les primats réunis en > à
Istanbul, du 5 au 9 mars, à l'initiative du patriarche oecuménique. La
perspective d'un tel concile panorthodoxe - le dernier eut lieu à
Nicée en 787, avant le schisme avec l'Église catholique romaine -
était d'autant plus improbable il y a quelques semaines encore que
Moscou, Bucarest et Antioche ont laissé planer jusqu'au bout le doute
sur leur participation à cette rencontre. En compétition avec
Constantinople pour le leadership sur l'orthodoxie mondiale (250
millions de idèles), le patriarche Kirill de Moscou aurait pu déclarer
oiciellement forfait pour cause de Carême. La crise ukrainienne n'est
probablement pas étrangère à ce revirement. >, souligne le P. Michel
Kubler, directeur du centre oecuménique Saint-Pierre- Saint-André à
Bucarest (Roumanie). Relancée à l'initiative du patriarche oecuménique
Athénagoras avec la conférence de Rhodes, en 1961, l'idée d'un > panorthodoxe butait jusqu'à présent sur de trop
nombreux obstacles, tant sur le fond que sur la méthode. Sur le plan
de la représentativité, deux écoles, en particulier, s'afrontaient :
ou chacune des 14 Églises orthodoxes envoie siéger au concile la
totalité de ses évêques - auquel cas l'Église orthodoxe russe écrase
numériquement toutes les autres ; ou chaque Église est représentée par
le même nombre d'évêques. C'est la seconde approche, plus conforme à
la grande tradition conciliaire des orthodoxes, qui a inalement été
retenue avec le choix d'une délégation de 20 évêques par Église. Quant
à l'approbation des travaux, dont la préparation sera coniée à une
commi s s ion d'évêques en septembre 2014, elle devra se faire par un
vote à l'unanimité. De ce point de vue, la partie n'est pas gagnée. La
liste des points à discuter est longue et n'a jamais abouti à un
consensus : uniication du calendrier liturgique (en particulier la
date de Pques), ordre de préséance entre Églises (Moscou, plus
récente, aimerait bien remonter dans le classement du fait de son
importance numérique), statut juridique de l'Église d'Ukraine (non
reconnue par Moscou) ou de la diaspora orthodoxe... > Les bisbilles actuelles
entre Antioche et Jérusalem, se disputant la juridiction sur les
orthodoxes du Qatar, montrent l'immensité de la tche. Jugeant à la
fois > le travail de conciliarité
inter-orthodoxe, l'historien Antoine Arjakovsky, directeur de
recherche au Collège des Bernardins et fondateur de l'Institut
d'études oecuméniques de Lviv, déplore toutefois le silence de la
déclaration de dimanche dernier sur l'Ukraine.
From: Baghdasarian
Le concile panorthodoxe annoncé à la Pentecôte 2016
Pour le patriarche oecuménique Bartholomeos Ier de Constantinople,
cette annonce historique a déjà le goût d'une victoire. À la Pentecôte
2016 devrait se tenir, dans l'église Sainte-Irène d'Istanbul, un
concile réunissant des représentants de toutes les Églises orthodoxes.
C'est ce qu'ont décidé ensemble les primats réunis en > à
Istanbul, du 5 au 9 mars, à l'initiative du patriarche oecuménique. La
perspective d'un tel concile panorthodoxe - le dernier eut lieu à
Nicée en 787, avant le schisme avec l'Église catholique romaine -
était d'autant plus improbable il y a quelques semaines encore que
Moscou, Bucarest et Antioche ont laissé planer jusqu'au bout le doute
sur leur participation à cette rencontre. En compétition avec
Constantinople pour le leadership sur l'orthodoxie mondiale (250
millions de idèles), le patriarche Kirill de Moscou aurait pu déclarer
oiciellement forfait pour cause de Carême. La crise ukrainienne n'est
probablement pas étrangère à ce revirement. >, souligne le P. Michel
Kubler, directeur du centre oecuménique Saint-Pierre- Saint-André à
Bucarest (Roumanie). Relancée à l'initiative du patriarche oecuménique
Athénagoras avec la conférence de Rhodes, en 1961, l'idée d'un > panorthodoxe butait jusqu'à présent sur de trop
nombreux obstacles, tant sur le fond que sur la méthode. Sur le plan
de la représentativité, deux écoles, en particulier, s'afrontaient :
ou chacune des 14 Églises orthodoxes envoie siéger au concile la
totalité de ses évêques - auquel cas l'Église orthodoxe russe écrase
numériquement toutes les autres ; ou chaque Église est représentée par
le même nombre d'évêques. C'est la seconde approche, plus conforme à
la grande tradition conciliaire des orthodoxes, qui a inalement été
retenue avec le choix d'une délégation de 20 évêques par Église. Quant
à l'approbation des travaux, dont la préparation sera coniée à une
commi s s ion d'évêques en septembre 2014, elle devra se faire par un
vote à l'unanimité. De ce point de vue, la partie n'est pas gagnée. La
liste des points à discuter est longue et n'a jamais abouti à un
consensus : uniication du calendrier liturgique (en particulier la
date de Pques), ordre de préséance entre Églises (Moscou, plus
récente, aimerait bien remonter dans le classement du fait de son
importance numérique), statut juridique de l'Église d'Ukraine (non
reconnue par Moscou) ou de la diaspora orthodoxe... > Les bisbilles actuelles
entre Antioche et Jérusalem, se disputant la juridiction sur les
orthodoxes du Qatar, montrent l'immensité de la tche. Jugeant à la
fois > le travail de conciliarité
inter-orthodoxe, l'historien Antoine Arjakovsky, directeur de
recherche au Collège des Bernardins et fondateur de l'Institut
d'études oecuméniques de Lviv, déplore toutefois le silence de la
déclaration de dimanche dernier sur l'Ukraine.
From: Baghdasarian