TURQUIE - CLIMAT MALSAIN POUR LA PRESSE
TURQUIE
Les elections municipales et regionales turques, considerees comme
un test essentiel pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, se
tiendront le 30 mars 2014 au terme d'une campagne tendue qui n'a pas
epargne les professionnels des medias. Empetre dans des scandales
politico-financiers et engage dans une guerre de l'information avec
la confrerie religieuse de Fethullah Gulen, le gouvernement multiplie
les pressions sur les organes de presse. A quelques jours du scrutin,
Reporters sans frontières deplore le climat malsain dans lequel les
journalistes tentent d'exercer leur activite et les mesures de censure
qui les entravent.
>, declare
Christophe Deloire, secretaire general de Reporters sans frontières.
Sanctions a geometrie variable
Depuis le debut de la campagne officielle, le 1er janvier, le
Haut conseil des elections (YSK) est charge de faire respecter
la legislation electorale et de sanctionner les medias coupables
d'infractions. Les sanctions sont ensuite appliquees par le Haut
conseil de l'audiovisuel (RTUK). Mais leurs decisions sont marquees par
une inegalite de traitement patente en faveur du parti AKP au pouvoir.
La chaîne publique TRT n'a fait l'objet que d'une mise en garde
pour avoir consacre 89,5 % de son temps d'antenne a l'AKP entre le
22 fevrier et le 2 mars. Dans le meme temps, elle n'avait consacre
que 5 % de sa couverture au parti republicain CHP, 5,3 % au parti
nationaliste MHP et 0,2 % au parti pro-kurde BDP.
En revanche, le YSK a recemment ordonne la suspension a huit reprises
d'une emission de la chaîne Samanyolu Haber TV, proche de la confrerie
Gulen. Cette decision sanctionne la retransmission d'une conference de
presse tenue le 11 fevrier par le leader d'un parti d'opposition, lors
de laquelle avaient ete diffuses des enregistrements de conversations
telephoniques compromettantes entre le Premier ministre et des hommes
d'affaires. En lieu et place de l'emission en question, la chaîne devra
diffuser un documentaire produit par le RTUK. D'après son directeur
de publication, Metin Yikar, la chaîne a fait l'objet d'un total de
vingt suspensions concernant sept emissions differentes depuis le debut
de la periode electorale, soit . >, a rencheri le president du groupe Cem Medya, Celal
Toprak, en soulignant que >. Pressions et licenciements
La diffusion d'extraits de conversations telephoniques attestant
de pressions de l'executif sur de grands organes de presse a rythme
la campagne electorale. Malgre toutes les reserves que suscitent ce
procede, ces revelations ont mis en evidence l'ampleur des pratiques
de censure et d'intimidation en vigueur dans le pays.
Dans l'un des derniers enregistrements en date, rendu public le 18
mars, la voix attribuee au Premier ministre reprimande violemment
le vice-president du conseil d'administration du groupe de medias
Haberturk, Fatih Sarac. Il est question de la couverture, par le
quotidien Haberturk et par la chaîne de television du meme nom,
du scandale politico-financier qui a eclate le 17 decembre 2013
et qui implique les fils de trois ministres .
TURQUIE
Les elections municipales et regionales turques, considerees comme
un test essentiel pour le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, se
tiendront le 30 mars 2014 au terme d'une campagne tendue qui n'a pas
epargne les professionnels des medias. Empetre dans des scandales
politico-financiers et engage dans une guerre de l'information avec
la confrerie religieuse de Fethullah Gulen, le gouvernement multiplie
les pressions sur les organes de presse. A quelques jours du scrutin,
Reporters sans frontières deplore le climat malsain dans lequel les
journalistes tentent d'exercer leur activite et les mesures de censure
qui les entravent.
>, declare
Christophe Deloire, secretaire general de Reporters sans frontières.
Sanctions a geometrie variable
Depuis le debut de la campagne officielle, le 1er janvier, le
Haut conseil des elections (YSK) est charge de faire respecter
la legislation electorale et de sanctionner les medias coupables
d'infractions. Les sanctions sont ensuite appliquees par le Haut
conseil de l'audiovisuel (RTUK). Mais leurs decisions sont marquees par
une inegalite de traitement patente en faveur du parti AKP au pouvoir.
La chaîne publique TRT n'a fait l'objet que d'une mise en garde
pour avoir consacre 89,5 % de son temps d'antenne a l'AKP entre le
22 fevrier et le 2 mars. Dans le meme temps, elle n'avait consacre
que 5 % de sa couverture au parti republicain CHP, 5,3 % au parti
nationaliste MHP et 0,2 % au parti pro-kurde BDP.
En revanche, le YSK a recemment ordonne la suspension a huit reprises
d'une emission de la chaîne Samanyolu Haber TV, proche de la confrerie
Gulen. Cette decision sanctionne la retransmission d'une conference de
presse tenue le 11 fevrier par le leader d'un parti d'opposition, lors
de laquelle avaient ete diffuses des enregistrements de conversations
telephoniques compromettantes entre le Premier ministre et des hommes
d'affaires. En lieu et place de l'emission en question, la chaîne devra
diffuser un documentaire produit par le RTUK. D'après son directeur
de publication, Metin Yikar, la chaîne a fait l'objet d'un total de
vingt suspensions concernant sept emissions differentes depuis le debut
de la periode electorale, soit . >, a rencheri le president du groupe Cem Medya, Celal
Toprak, en soulignant que >. Pressions et licenciements
La diffusion d'extraits de conversations telephoniques attestant
de pressions de l'executif sur de grands organes de presse a rythme
la campagne electorale. Malgre toutes les reserves que suscitent ce
procede, ces revelations ont mis en evidence l'ampleur des pratiques
de censure et d'intimidation en vigueur dans le pays.
Dans l'un des derniers enregistrements en date, rendu public le 18
mars, la voix attribuee au Premier ministre reprimande violemment
le vice-president du conseil d'administration du groupe de medias
Haberturk, Fatih Sarac. Il est question de la couverture, par le
quotidien Haberturk et par la chaîne de television du meme nom,
du scandale politico-financier qui a eclate le 17 decembre 2013
et qui implique les fils de trois ministres .