REVUE DE PRESSE
Discrètement aidés par l'armée turque, les rebelles syriens font une
incursion sur la côte
C'EST LA VERSION SYRIENNE du pot de fer contre le pot de terre. En
début de semaine, prenant à contre-pied le régime Assad, qui
concentrait ses efforts sur la reprise en main de la zone frontalière
avec le Liban, des brigades rebelles ont avancé dans le djebel
turkmène, au sud de la frontière avec la Turquie. Avec la couverture
tacite de l'armée turque, quia abattu un chasseur syrien et les a
laissés passer par son territoire, les insurgés ont, pour la première
fois, atteint le rivage méditerranéen. Mais cette percée, qui rompt
avec une série de revers préoccupants pour l'opposition, semble déjà
marquer le pas, en raison de la puissance de feu largement supérieure
du camp loyaliste. Jeudi 27mars, fidèle à l'une de ses tactiques
contre-insurrectionnelles préférées, l'aviation syrienne a lché des
barils d'explosifs sur l'Observatoire 45, une colline stratégique,
proche de la localité de Kastal Maaf. Selon une source militaire
syrienne, citée par l'Agence France-Presse (AFP), les bombardements
ont forcé les rebelles à abandonner ce point haut, qui surplombe la
province de Lattaquié, la terre ancestrale du clan Assad.
Parallèlement, l'armée régulière pilonnait les environs de Kassab,un
village arménien,à un jet de pierre de la Turquie, dont les insurgés
se sont emparé dimanche,en même temps qu'un poste-frontière.
Selon Rami Abdel Rahmane, de l'Observatoire syrien des droits de
l'homme,Damas a mobilisé des milliers de soldats et de miliciens, en
puisant dans la communauté alaouite, la confession du clan Assad,
dominante dans la région de Lattaquié. Le pouvoir syrien, qui grignote
peu à peu les positions rebelles depuis la chute de Qoussair, en
juin2013, ne peut laisser ses adversaires prendre pied dans son
sanctuaire, sans réagir vite et fort. D'autant qu'un parent de Bachar
Al-Assad, Hilal Al-Assad, chef des comités de défense nationale, un
groupe paramilitaire alaouite,a été tué dans les combats de Kassab.
> Le
politologue Radwan Ziadeh,membre du gouvernement intérimaire mis en
place par l'opposition, est nettement moins enthousiaste. > En août2013, des combattants de l'Etat
islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe djihadiste, s'étaient
déjà infiltrés dans la campagne de Lattaquié. Avant que la
contre-offensive des forces gouvernementales ne les en repousse, les
djihadistes avaient exécuté environ 200 civils alaouites, selon Human
Rights Watch, dont des femmes et des enfants. Cette fois-ci, l'attaque
est menée par le Front Al-Nosra, une autre formation djihadiste,
affiliée à Al- Qaida, mais davantage acceptée dans les milieux de
l'opposition, ainsi que par d'autres bataillons islamistes. Attaqué
par ses rivaux au début de l'année, l'EIIL s'est retranché ilya deux
semaines dans son fief de Rakka, dans l'Est syrien.
Les hommes d'Al-Nosra sauront ils éviter les exactions sectaires ? Aux
yeux de ces radicaux,Arméniens et alaouites,en plus d'être soupçonnés
de soutenir le régime, sont considéré scomme des hérétiques.
Grand classique du conflit syrien, la guerre des vidéos et des
témoignages contradictoires a commencé.Un Arménien de Kassab, joint
par téléphone à Lattaquié où il s'est réfugié, affirme que 800
familles ont fui l'arrivée des rebelles. Il assure que des obus ont
été tirés de Turquie et que des maisons et une église ont été pillées.
Dans ce village, rescapé du génocide de 1915, on voit volontiers la
main d'Ankara derrière l'attaque des djihadistes.Mais une vidéo,
tournée par un militant présent aux côtés des assaillants,montre une
église intacte.>
Benjamin Barthe
avec Guillaume Perrier
dimanche 30 mars 2014,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=98552
Discrètement aidés par l'armée turque, les rebelles syriens font une
incursion sur la côte
C'EST LA VERSION SYRIENNE du pot de fer contre le pot de terre. En
début de semaine, prenant à contre-pied le régime Assad, qui
concentrait ses efforts sur la reprise en main de la zone frontalière
avec le Liban, des brigades rebelles ont avancé dans le djebel
turkmène, au sud de la frontière avec la Turquie. Avec la couverture
tacite de l'armée turque, quia abattu un chasseur syrien et les a
laissés passer par son territoire, les insurgés ont, pour la première
fois, atteint le rivage méditerranéen. Mais cette percée, qui rompt
avec une série de revers préoccupants pour l'opposition, semble déjà
marquer le pas, en raison de la puissance de feu largement supérieure
du camp loyaliste. Jeudi 27mars, fidèle à l'une de ses tactiques
contre-insurrectionnelles préférées, l'aviation syrienne a lché des
barils d'explosifs sur l'Observatoire 45, une colline stratégique,
proche de la localité de Kastal Maaf. Selon une source militaire
syrienne, citée par l'Agence France-Presse (AFP), les bombardements
ont forcé les rebelles à abandonner ce point haut, qui surplombe la
province de Lattaquié, la terre ancestrale du clan Assad.
Parallèlement, l'armée régulière pilonnait les environs de Kassab,un
village arménien,à un jet de pierre de la Turquie, dont les insurgés
se sont emparé dimanche,en même temps qu'un poste-frontière.
Selon Rami Abdel Rahmane, de l'Observatoire syrien des droits de
l'homme,Damas a mobilisé des milliers de soldats et de miliciens, en
puisant dans la communauté alaouite, la confession du clan Assad,
dominante dans la région de Lattaquié. Le pouvoir syrien, qui grignote
peu à peu les positions rebelles depuis la chute de Qoussair, en
juin2013, ne peut laisser ses adversaires prendre pied dans son
sanctuaire, sans réagir vite et fort. D'autant qu'un parent de Bachar
Al-Assad, Hilal Al-Assad, chef des comités de défense nationale, un
groupe paramilitaire alaouite,a été tué dans les combats de Kassab.
> Le
politologue Radwan Ziadeh,membre du gouvernement intérimaire mis en
place par l'opposition, est nettement moins enthousiaste. > En août2013, des combattants de l'Etat
islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe djihadiste, s'étaient
déjà infiltrés dans la campagne de Lattaquié. Avant que la
contre-offensive des forces gouvernementales ne les en repousse, les
djihadistes avaient exécuté environ 200 civils alaouites, selon Human
Rights Watch, dont des femmes et des enfants. Cette fois-ci, l'attaque
est menée par le Front Al-Nosra, une autre formation djihadiste,
affiliée à Al- Qaida, mais davantage acceptée dans les milieux de
l'opposition, ainsi que par d'autres bataillons islamistes. Attaqué
par ses rivaux au début de l'année, l'EIIL s'est retranché ilya deux
semaines dans son fief de Rakka, dans l'Est syrien.
Les hommes d'Al-Nosra sauront ils éviter les exactions sectaires ? Aux
yeux de ces radicaux,Arméniens et alaouites,en plus d'être soupçonnés
de soutenir le régime, sont considéré scomme des hérétiques.
Grand classique du conflit syrien, la guerre des vidéos et des
témoignages contradictoires a commencé.Un Arménien de Kassab, joint
par téléphone à Lattaquié où il s'est réfugié, affirme que 800
familles ont fui l'arrivée des rebelles. Il assure que des obus ont
été tirés de Turquie et que des maisons et une église ont été pillées.
Dans ce village, rescapé du génocide de 1915, on voit volontiers la
main d'Ankara derrière l'attaque des djihadistes.Mais une vidéo,
tournée par un militant présent aux côtés des assaillants,montre une
église intacte.>
Benjamin Barthe
avec Guillaume Perrier
dimanche 30 mars 2014,
Stéphane (c)armenews.com
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=98552