REVUE DE PRESSE
Génocide arménien : Il ne s'est rien passé pendant 99 ans, ça peut
encore être long
Par Marie Le Douaran,
La communauté arménienne de Paris était réunie à l'Hôtel de Ville ce
jeudi pour commémorer le génocide perpétré en 1915. A un an du
centenaire, les espoirs de reconnaissance par la Turquie sont très
vifs.
`Chaque année, le 24 avril, je prends rendez-vous avec moi-même`,
lche Pascal devant l'Hôtel de Ville de Paris. Ce jeudi, la communauté
arménienne de la capitale est conviée à commémorer le génocide
perpétré en 1915 et 1916. Devant l'entrée du btiment, la déclaration
du Premier ministre turc la veille anime une partie des discussions.
Mercredi, au nom de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan a présenté ses
condoléances aux descendants des victimes des massacres. Un an jour
pour jour avant le centenaire du génocide arménien, toujours pas
reconnu comme tel par le gouvernement turc.
Sous les dorures de l'Hôtel de Ville, le compte à rebours est dans
tous les esprits. `Les mots doivent être prononcés`, déclare la
nouvelle maire de Paris Anne Hidalgo devant l'assemblée, avant de
questionner les propos de Recep Tayyip Erdogan : `Est-ce qu'il s'agit
d'une avancée ? Est-ce qu'il faut prendre les choses comme telles ? Je
préfère être optimiste : c'est un premier pas.` Franck Papazian,
co-président du Conseil de coordination des organisations arméniennes
de France (CCAF), lui, dénonce `une opération séduction destinée Ã
rendre obsolète la nécessaire reconnaissance du génocide et les
réparations qui s'en suivent. Nous attendons des faits, pas une
réaction.` Avec gravité, Nelly, venue assister à la commémoration,
résume ce qui semble être l'avis dominant : `C'est important, mais
c'est très insuffisant.`
Où sont les actes ? Applaudissement, petits-fours, boissons
fraîches... L'ambiance devient moins solennelle. On s'accorde à dire
que les paroles du Premier ministre turc doivent s'accompagner d'actes
pour être crédibles. Pour Nelly, la Turquie doit commencer par ouvrir
sa frontière avec l'Arménie, `cela normaliserait les relations entre
les deux pays, ce serait un début`. `On nous dit 'On ouvre la
frontière si vous oubliez le génocide' mais on oubliera jamais !`
tonne Pascal qui `ne croit jamais ce que disent les Turcs`.
La position de la Turquie peut-elle changer d'ici le 24 avril 2015
pour aller jusqu'Ã la reconnaissance ? L'espoir est bien lÃ. `A un
moment, ils seront obligés de reconnaître le génocide, estime Laurent,
parce que ça va forcément se retourner contre eux au niveau
diplomatique. Aujourd'hui, le monde entier est au courant et nous
continuerons à faire pression pour que ça arrive.` Nelly a le
sentiment que les choses bougent un peu au sein de la société turque :
`Il y a une vraie ouverture de la part des intellectuels et d'une
petite partie de la population. La reconnaissance est une condition
pour que la Turquie se tourne réellement vers la démocratie.`
De son côté, Francine ne se fait pas d'illusions : `On attend de voir
ce qui va se passer cette année, mais comme il ne s'est rien passé
pendant 99 ans, ça peut encore être long... Le travail de négation a
toujours été et est toujours très fort en Turquie.` Pour Valérie,
cette déclaration aura au moins eu le mérite d'interpeller, dans
l'espoir d'une faire naître une plus grande pression médiatique et
politique. `99 ans après, il faut que cette question sorte de la seule
communauté arménienne.`
En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/genocide-armenien-il-ne-s-est-rien-passe-pendant-99-ans-ca-peut-encore-etre-long_1511268.html#P45JcCFBxKIcZosX.99
mercredi 30 avril 2014,
Stéphane ©armenews.com
From: A. Papazian
Génocide arménien : Il ne s'est rien passé pendant 99 ans, ça peut
encore être long
Par Marie Le Douaran,
La communauté arménienne de Paris était réunie à l'Hôtel de Ville ce
jeudi pour commémorer le génocide perpétré en 1915. A un an du
centenaire, les espoirs de reconnaissance par la Turquie sont très
vifs.
`Chaque année, le 24 avril, je prends rendez-vous avec moi-même`,
lche Pascal devant l'Hôtel de Ville de Paris. Ce jeudi, la communauté
arménienne de la capitale est conviée à commémorer le génocide
perpétré en 1915 et 1916. Devant l'entrée du btiment, la déclaration
du Premier ministre turc la veille anime une partie des discussions.
Mercredi, au nom de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan a présenté ses
condoléances aux descendants des victimes des massacres. Un an jour
pour jour avant le centenaire du génocide arménien, toujours pas
reconnu comme tel par le gouvernement turc.
Sous les dorures de l'Hôtel de Ville, le compte à rebours est dans
tous les esprits. `Les mots doivent être prononcés`, déclare la
nouvelle maire de Paris Anne Hidalgo devant l'assemblée, avant de
questionner les propos de Recep Tayyip Erdogan : `Est-ce qu'il s'agit
d'une avancée ? Est-ce qu'il faut prendre les choses comme telles ? Je
préfère être optimiste : c'est un premier pas.` Franck Papazian,
co-président du Conseil de coordination des organisations arméniennes
de France (CCAF), lui, dénonce `une opération séduction destinée Ã
rendre obsolète la nécessaire reconnaissance du génocide et les
réparations qui s'en suivent. Nous attendons des faits, pas une
réaction.` Avec gravité, Nelly, venue assister à la commémoration,
résume ce qui semble être l'avis dominant : `C'est important, mais
c'est très insuffisant.`
Où sont les actes ? Applaudissement, petits-fours, boissons
fraîches... L'ambiance devient moins solennelle. On s'accorde à dire
que les paroles du Premier ministre turc doivent s'accompagner d'actes
pour être crédibles. Pour Nelly, la Turquie doit commencer par ouvrir
sa frontière avec l'Arménie, `cela normaliserait les relations entre
les deux pays, ce serait un début`. `On nous dit 'On ouvre la
frontière si vous oubliez le génocide' mais on oubliera jamais !`
tonne Pascal qui `ne croit jamais ce que disent les Turcs`.
La position de la Turquie peut-elle changer d'ici le 24 avril 2015
pour aller jusqu'Ã la reconnaissance ? L'espoir est bien lÃ. `A un
moment, ils seront obligés de reconnaître le génocide, estime Laurent,
parce que ça va forcément se retourner contre eux au niveau
diplomatique. Aujourd'hui, le monde entier est au courant et nous
continuerons à faire pression pour que ça arrive.` Nelly a le
sentiment que les choses bougent un peu au sein de la société turque :
`Il y a une vraie ouverture de la part des intellectuels et d'une
petite partie de la population. La reconnaissance est une condition
pour que la Turquie se tourne réellement vers la démocratie.`
De son côté, Francine ne se fait pas d'illusions : `On attend de voir
ce qui va se passer cette année, mais comme il ne s'est rien passé
pendant 99 ans, ça peut encore être long... Le travail de négation a
toujours été et est toujours très fort en Turquie.` Pour Valérie,
cette déclaration aura au moins eu le mérite d'interpeller, dans
l'espoir d'une faire naître une plus grande pression médiatique et
politique. `99 ans après, il faut que cette question sorte de la seule
communauté arménienne.`
En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/genocide-armenien-il-ne-s-est-rien-passe-pendant-99-ans-ca-peut-encore-etre-long_1511268.html#P45JcCFBxKIcZosX.99
mercredi 30 avril 2014,
Stéphane ©armenews.com
From: A. Papazian