La Voix du Nord, France
vendredi 25 avril 2014
Pour Devedjian, Erdogan a été contraint de faire ce premier pas
Toutes éditions - Patrick Devedjian, député UMP issu d'une famille
arménienne, voit dans les condoléances exprimées par le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan aux descendants des Arméniens tués
en 1915 «un premier pas» auquel l'a contraint l'opinion turque et
mondiale. -Les propos de M. Erdogan vous semblent-ils un pas décisif
vers une reconnaissance du génocide? «C'est un fait indéniable que
c'est la première fois depuis 99 ans que la Turquie présente des
condoléances aux descendants des victimes.
Il s'agit donc d'un pas sur le chemin de la reconnaissance. De plus,
il a choisi le 24 avril, date anniversaire de la grande rafle où toute
l'élite arménienne de Turquie a été arrêtée et assassinée. Il
reconnaît le drame. Mais refuse de le qualifier.» -Comment expliquer
ce geste? «Erdogan est inquiet des évolutions de l'opinion turque. On
n'est plus dans le temps où une chape de plomb pesait sur
l'information de ce pays. La mondialisation permet de s'informer. Les
élites turques sont de plus en plus dans la reconnaissance du
génocide, à l'image de leur seul prix Nobel (de littérature), Orhan
Pamuk, ou de l'historien Taner Akçam, auteur d'une contribution
majeure sur la planification du génocide. Il y a aussi les États-Unis,
tuteurs de la Turquie, très proches de la reconnaissance, qui a été
promise par Obama. À un an du centenaire de l'événement, Ankara risque
d'être de plus en plus isolée. Erdogan a voulu déminer tout cela».
-Quelle doit être la prochaine étape? «Erdogan appelle à un dialogue
entre les peuples turc et arménien. Pour dialoguer, il faut se
rencontrer. Qu'il ouvre la frontière!». François Hollande a annoncé
hier qu'il serait présent à Erevan le 24 avril 2015 pour assister aux
cérémonies du centenaire du génocide arménien.
vendredi 25 avril 2014
Pour Devedjian, Erdogan a été contraint de faire ce premier pas
Toutes éditions - Patrick Devedjian, député UMP issu d'une famille
arménienne, voit dans les condoléances exprimées par le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan aux descendants des Arméniens tués
en 1915 «un premier pas» auquel l'a contraint l'opinion turque et
mondiale. -Les propos de M. Erdogan vous semblent-ils un pas décisif
vers une reconnaissance du génocide? «C'est un fait indéniable que
c'est la première fois depuis 99 ans que la Turquie présente des
condoléances aux descendants des victimes.
Il s'agit donc d'un pas sur le chemin de la reconnaissance. De plus,
il a choisi le 24 avril, date anniversaire de la grande rafle où toute
l'élite arménienne de Turquie a été arrêtée et assassinée. Il
reconnaît le drame. Mais refuse de le qualifier.» -Comment expliquer
ce geste? «Erdogan est inquiet des évolutions de l'opinion turque. On
n'est plus dans le temps où une chape de plomb pesait sur
l'information de ce pays. La mondialisation permet de s'informer. Les
élites turques sont de plus en plus dans la reconnaissance du
génocide, à l'image de leur seul prix Nobel (de littérature), Orhan
Pamuk, ou de l'historien Taner Akçam, auteur d'une contribution
majeure sur la planification du génocide. Il y a aussi les États-Unis,
tuteurs de la Turquie, très proches de la reconnaissance, qui a été
promise par Obama. À un an du centenaire de l'événement, Ankara risque
d'être de plus en plus isolée. Erdogan a voulu déminer tout cela».
-Quelle doit être la prochaine étape? «Erdogan appelle à un dialogue
entre les peuples turc et arménien. Pour dialoguer, il faut se
rencontrer. Qu'il ouvre la frontière!». François Hollande a annoncé
hier qu'il serait présent à Erevan le 24 avril 2015 pour assister aux
cérémonies du centenaire du génocide arménien.