La Nouvelle République du Centre Ouest, France
vendredi 25 avril 2014
Arménie : les condoléances ne pansent pas les plaies
La communauté arménienne commémorait, hier à Lusignan, le 99e
anniversaire du génocide. Les condoléances turques ont été fortement
commentées.
Arménie : les condoléances ne pansent pas les plaies
Au milieu de la foule réunie autour du Kachkar, monument dressé sur la
place du Bail en mémoire des 1,5 million de morts du génocide
arménien, Jean Tateossian, petit bonhomme de 82 ans, a les yeux embués
de larmes.
« Mes oncles ont été égorgés en place publique », raconte ce natif de
Marseille qui vit aujourd'hui à Richelieu, en Indre et Loire. Chaque
année, lors des commémorations, les mêmes souvenirs le hantent : « Ma
mère était dans le convoi des déportés. Elle m'a tout raconté. Ça
touche... »
" Un premier pas "
Depuis, Jean Tateossian s'est rendu « une dizaine de fois en Arménie
». Alors, mercredi 23 avril, il n'est pas passé à côté des propos du
premier ministre turc, Recep Tayyp Erdogan, qui a présenté les
condoléances de la Turquie aux « petits-fils des Arméniens tués en
1915 ». C'est la première fois que le dirigeant turc s'exprime aussi
ouvertement sur ce drame. « J'ai été très surpris, avoue pour sa part
André Valoteau, président de l'Ararat (Association régionale
arménienne rencontre, amitié et tradition). C'est un premier pas, car
jusqu'ici la Turquie était dans la négation du génocide. »
Mais pour certains membres de la communauté arménienne de
Poitou-Charentes (dont on estime le nombre à 500), ces condoléances ne
suffisent pas. Anouck Grigoryan, présidente de l'association Hayer,
qui « partage la culture arménienne », ces propos « ne changent rien
». La jeune femme souhaiterait voir le premier ministre turc employer
le mot « génocide » qui serait, selon elle, une preuve « de sincérité
» de la part d'Erdogan. Tenant à la main un panneau sur lequel est
inscrit « 99 ans de déni ça suffit. Où est la justice ? Génocide
arménien : 1915 », elle peine à panser ses plaies : « L'histoire
reste, on ne peut pas l'oublier. »
Face au monument, c'est maintenant au tour de René Gibault, le maire
de Lusignan, de prendre la parole. Et d'exhorter les Arméniens
présents hier dans son village à « rester positifs. Vous ne pouvez pas
refuser un pas de quelqu'un qui vient vers vous. »
La cérémonie se déroulait à Lusignan, bourg dont les seigneurs étaient
rois d'Arménie.
From: Baghdasarian
vendredi 25 avril 2014
Arménie : les condoléances ne pansent pas les plaies
La communauté arménienne commémorait, hier à Lusignan, le 99e
anniversaire du génocide. Les condoléances turques ont été fortement
commentées.
Arménie : les condoléances ne pansent pas les plaies
Au milieu de la foule réunie autour du Kachkar, monument dressé sur la
place du Bail en mémoire des 1,5 million de morts du génocide
arménien, Jean Tateossian, petit bonhomme de 82 ans, a les yeux embués
de larmes.
« Mes oncles ont été égorgés en place publique », raconte ce natif de
Marseille qui vit aujourd'hui à Richelieu, en Indre et Loire. Chaque
année, lors des commémorations, les mêmes souvenirs le hantent : « Ma
mère était dans le convoi des déportés. Elle m'a tout raconté. Ça
touche... »
" Un premier pas "
Depuis, Jean Tateossian s'est rendu « une dizaine de fois en Arménie
». Alors, mercredi 23 avril, il n'est pas passé à côté des propos du
premier ministre turc, Recep Tayyp Erdogan, qui a présenté les
condoléances de la Turquie aux « petits-fils des Arméniens tués en
1915 ». C'est la première fois que le dirigeant turc s'exprime aussi
ouvertement sur ce drame. « J'ai été très surpris, avoue pour sa part
André Valoteau, président de l'Ararat (Association régionale
arménienne rencontre, amitié et tradition). C'est un premier pas, car
jusqu'ici la Turquie était dans la négation du génocide. »
Mais pour certains membres de la communauté arménienne de
Poitou-Charentes (dont on estime le nombre à 500), ces condoléances ne
suffisent pas. Anouck Grigoryan, présidente de l'association Hayer,
qui « partage la culture arménienne », ces propos « ne changent rien
». La jeune femme souhaiterait voir le premier ministre turc employer
le mot « génocide » qui serait, selon elle, une preuve « de sincérité
» de la part d'Erdogan. Tenant à la main un panneau sur lequel est
inscrit « 99 ans de déni ça suffit. Où est la justice ? Génocide
arménien : 1915 », elle peine à panser ses plaies : « L'histoire
reste, on ne peut pas l'oublier. »
Face au monument, c'est maintenant au tour de René Gibault, le maire
de Lusignan, de prendre la parole. Et d'exhorter les Arméniens
présents hier dans son village à « rester positifs. Vous ne pouvez pas
refuser un pas de quelqu'un qui vient vers vous. »
La cérémonie se déroulait à Lusignan, bourg dont les seigneurs étaient
rois d'Arménie.
From: Baghdasarian