Paris-Normandie, France
vendredi 25 avril 2014
L'Arménie attend davantage
Mémoire. Les condoléances du Premier ministre turc, inédites, ne
suffisent pas aux yeux d'un peuple qui commémorait hier son génocide.
L'Arménie, qui commémorait hier le génocide perpétré il y a 99 ans
sous l'empire ottoman, a rejeté les condoléances présentées la veille
par la Turquie, dans un geste pourtant inédit. Le Premier ministre
turc, Recep Tayyip Erdogan, a en effet présenté les condoléances de
son pays « aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915 » lors des
massacres visant cette communauté.
Mais le président arménien a appelé la Turquie à aller beaucoup plus
loin. « Seule la reconnaissance et la condamnation (du génocide)
peuvent empêcher la répétition d'un tel crime à l'avenir », a ajouté
Serge Sarkissian dans un communiqué.
Le 24 avril 1915, le gouvernement jeunes-turcs ordonnait la
déportation vers la province ottomane de Syrie de centaines de
milliers d'Arméniens accusés de collaborer avec l'ennemi russe. Cette
journée est commémorée dans le monde entier par la diaspora
arménienne.
Appel à une « pleine » reconnaissance
Selon les Arméniens, 1,5 million des leurs fut tué lors des
persécutions et déportations. La Turquie, elle, reconnaît des
massacres qui ont coûté la vie à 300 000 personnes, tout en refusant
le caractère génocidaire des événements reconnu par de nombreux pays,
dont la France. Sans interpeller directement son allié turc au sein de
l'Otan, et sans utiliser le mot « génocide », le président américain
Barack Obama a appelé de son côté à une « reconnaissance pleine,
franche et juste des faits ».
En effet, le texte d'Erdogan, certes inédit, reste vague et décrit la
fin de l'Empire ottoman comme une période « difficile » pour « des
millions de citoyens ottomans, turcs, kurdes, arabes, arméniens et
autres, quelle que soit leur religion ou leur origine ethnique ». La
presse turque a salué une démarche « historique » du régime
islamo-conservateur à l'heure où son image internationale a été
fortement ternie à cause de la répression des manifestations de l'été
dernier et des accusations de corruption touchant Erdogan. « Ce sont
les mots les plus explicites que peut prononcer à ce stade un Premier
ministre turc », s'est félicité un éditorialiste du journal Hürriyet.
« C'est un mot qu'il faut entendre mais qui ne peut pas encore suffire
», a déclaré quant à lui le président français François Hollande, hier
lors des commémorations du génocide à Paris.
From: A. Papazian
vendredi 25 avril 2014
L'Arménie attend davantage
Mémoire. Les condoléances du Premier ministre turc, inédites, ne
suffisent pas aux yeux d'un peuple qui commémorait hier son génocide.
L'Arménie, qui commémorait hier le génocide perpétré il y a 99 ans
sous l'empire ottoman, a rejeté les condoléances présentées la veille
par la Turquie, dans un geste pourtant inédit. Le Premier ministre
turc, Recep Tayyip Erdogan, a en effet présenté les condoléances de
son pays « aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915 » lors des
massacres visant cette communauté.
Mais le président arménien a appelé la Turquie à aller beaucoup plus
loin. « Seule la reconnaissance et la condamnation (du génocide)
peuvent empêcher la répétition d'un tel crime à l'avenir », a ajouté
Serge Sarkissian dans un communiqué.
Le 24 avril 1915, le gouvernement jeunes-turcs ordonnait la
déportation vers la province ottomane de Syrie de centaines de
milliers d'Arméniens accusés de collaborer avec l'ennemi russe. Cette
journée est commémorée dans le monde entier par la diaspora
arménienne.
Appel à une « pleine » reconnaissance
Selon les Arméniens, 1,5 million des leurs fut tué lors des
persécutions et déportations. La Turquie, elle, reconnaît des
massacres qui ont coûté la vie à 300 000 personnes, tout en refusant
le caractère génocidaire des événements reconnu par de nombreux pays,
dont la France. Sans interpeller directement son allié turc au sein de
l'Otan, et sans utiliser le mot « génocide », le président américain
Barack Obama a appelé de son côté à une « reconnaissance pleine,
franche et juste des faits ».
En effet, le texte d'Erdogan, certes inédit, reste vague et décrit la
fin de l'Empire ottoman comme une période « difficile » pour « des
millions de citoyens ottomans, turcs, kurdes, arabes, arméniens et
autres, quelle que soit leur religion ou leur origine ethnique ». La
presse turque a salué une démarche « historique » du régime
islamo-conservateur à l'heure où son image internationale a été
fortement ternie à cause de la répression des manifestations de l'été
dernier et des accusations de corruption touchant Erdogan. « Ce sont
les mots les plus explicites que peut prononcer à ce stade un Premier
ministre turc », s'est félicité un éditorialiste du journal Hürriyet.
« C'est un mot qu'il faut entendre mais qui ne peut pas encore suffire
», a déclaré quant à lui le président français François Hollande, hier
lors des commémorations du génocide à Paris.
From: A. Papazian