Agence France Presse
24 avril 2014 jeudi 11:09 AM GMT
Condoléances turques aux Arméniens: ni "reconnaissance" ni "excuses"
pour Aznavour
Paris 24 avr 2014
Le chanteur franco-arménien Charles Aznavour estime que le terme de
"condoléances" utilisé par le Premier ministre turc, dans son message
"aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915", doit être lu "non
comme une reconnaissance et encore moins comme une présentation
d'excuses".
"L'humanisme qui doit présider aux relations entre les peuples et plus
largement entre les gens voudrait que cette déclaration soit un
premier pas vers un dialogue qui nous était refusé depuis cent ans",
explique l'artiste dans un communiqué à l'AFP.
"Pour autant, la prudence amènerait à penser que cette expression de
condoléances est motivée par d'autres considérations que ce dialogue
tant voulu pour la vérité historique", poursuit le communiqué.
"Ne reconnaissant toujours pas le génocide, il faut donc lire, dans la
déclaration de M. Erdogan, le terme de +condoléances+ non comme une
reconnaissance et encore moins comme une présentation d'excuses, mais
comme une simple volonté personnelle à vouloir se montrer un homme
politique prétendument +ouvert+", estime Charles Aznavour qui fêtera
ses 90 ans en mai prochain.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a présenté mercredi
les condoléances de la Turquie "aux petits-enfants des Arméniens tués
en 1915", à l'occasion du 99e anniversaire des massacres visant cette
communauté sous l'Empire ottoman.
"Il y a des causes qui ne méritent pas la demi-mesure et encore moins
la moindre ombre d'hypocrisie", affirme Charles Aznavour.
"Le siècle écoulé fut un triste siècle pour l'histoire commune des
peuples turc et arménien où les nôtres connurent les rapines, les
meurtres, les viols et le sang, et ensuite le mensonge de la
négation", ajoute l'artiste.
Faisant allusion à sa "nature optimiste d'éternel artiste", il dit
vouloir croire "en l'installation d'un dialogue entre les deux parties
permettant de faire face aux réalités du fait historique".
"Aussi, par cette annonce et malgré les réserves exprimées, je veux
encore pouvoir croire qu'Ankara a donc peut-être amorcé les prémices
d'une humanisation de son histoire récente", poursuit le chanteur qui
a été nommé, en 2009, ambassadeur d'Arménie en Suisse, où il réside.
Selon lui toutefois, le peuple arménien n'attend pas "aujourd'hui des
condoléances dans de telle manière".
fio/fa/ed
24 avril 2014 jeudi 11:09 AM GMT
Condoléances turques aux Arméniens: ni "reconnaissance" ni "excuses"
pour Aznavour
Paris 24 avr 2014
Le chanteur franco-arménien Charles Aznavour estime que le terme de
"condoléances" utilisé par le Premier ministre turc, dans son message
"aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915", doit être lu "non
comme une reconnaissance et encore moins comme une présentation
d'excuses".
"L'humanisme qui doit présider aux relations entre les peuples et plus
largement entre les gens voudrait que cette déclaration soit un
premier pas vers un dialogue qui nous était refusé depuis cent ans",
explique l'artiste dans un communiqué à l'AFP.
"Pour autant, la prudence amènerait à penser que cette expression de
condoléances est motivée par d'autres considérations que ce dialogue
tant voulu pour la vérité historique", poursuit le communiqué.
"Ne reconnaissant toujours pas le génocide, il faut donc lire, dans la
déclaration de M. Erdogan, le terme de +condoléances+ non comme une
reconnaissance et encore moins comme une présentation d'excuses, mais
comme une simple volonté personnelle à vouloir se montrer un homme
politique prétendument +ouvert+", estime Charles Aznavour qui fêtera
ses 90 ans en mai prochain.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a présenté mercredi
les condoléances de la Turquie "aux petits-enfants des Arméniens tués
en 1915", à l'occasion du 99e anniversaire des massacres visant cette
communauté sous l'Empire ottoman.
"Il y a des causes qui ne méritent pas la demi-mesure et encore moins
la moindre ombre d'hypocrisie", affirme Charles Aznavour.
"Le siècle écoulé fut un triste siècle pour l'histoire commune des
peuples turc et arménien où les nôtres connurent les rapines, les
meurtres, les viols et le sang, et ensuite le mensonge de la
négation", ajoute l'artiste.
Faisant allusion à sa "nature optimiste d'éternel artiste", il dit
vouloir croire "en l'installation d'un dialogue entre les deux parties
permettant de faire face aux réalités du fait historique".
"Aussi, par cette annonce et malgré les réserves exprimées, je veux
encore pouvoir croire qu'Ankara a donc peut-être amorcé les prémices
d'une humanisation de son histoire récente", poursuit le chanteur qui
a été nommé, en 2009, ambassadeur d'Arménie en Suisse, où il réside.
Selon lui toutefois, le peuple arménien n'attend pas "aujourd'hui des
condoléances dans de telle manière".
fio/fa/ed